Aujourd’hui je vous propose de voir ce que vaut la dernière production du studio parisien de DONT’NOD : Harmony : The Fall of Reverie. Je ne suis pas un grand fan des jeux narratifs. Je trouve que l’expérience de jeu se trouve très limitée, le joueur ne se contente que de faire des choix de réponses au cours des dialogues. Néanmoins j’apprécie lorsque la narration est bien fichue et que le scénario est original ou à minima avec une certaine profondeur. Aussi je m’incline devant un Life is Strange ou plus récemment devant un Gerda : A Flame in Winter ; les deux jeux étant produits par… DONT’NOD ! Du coup, lorsque l’unique et excellent Célia me propose de tester le jeu, je réponds du tac o tac : oui !
Torturé et triste
Harmony : The Fall of Reverie nous propose d’incarner Polly une jeune femme qui revient dans sa ville natale située sur une île de la Méditerranée : Atina. Son retour n’est pas anodin puisque Polly rentre au bercail suite à la mystérieuse disparition de sa mère : Ursula. A notre arrivée notre personnage fait un rapide état des lieux : les choses ont changé et la méga corporation MK ne semble pas étrangère à ces changements. Très rapidement, Polly se trouve transportée dans un monde parallèle si je peux appeler cela comme ça. Ce monde est Rêverie, un monde immatériel qui rassemble les émotions des gens du monde réel. Ce monde est « dominé » par 6 Aspirations, sorte de Dieux de l’humeur : Félicité, Pouvoir, Lien, Vérité, Chaos et Gloire.

Dans ce monde, Polly s’appelle Harmony. Elle est, selon les Aspirations, l’Oracle qui doit sauver leur monde et par conséquent le monde réel. Polly n’est pas démunie puisqu’elle va acquérir le don de clairvoyance qui lui permet d’influer sur les émotions et choix des personnes de son entourage. Il va donc falloir rétablir l’équilibre entre les deux mondes et, en même temps, enquêter sur la disparition de notre mère car à la base c’est pour cela que l’on a fait le voyage. On va donc rencontrer différents personnages qui sont des relations de notre enfance qui vont nous aider dans notre enquête tout en rétablissant l’équilibre entre les mondes.


Très souvent ces personnages sont tristes ou du moins préoccupés et l’ensemble de l’aventure tire sur le gris malgré des couleurs à l’écran très vives ce qui est assez paradoxal. Les Aspirations ont heureusement des caractères plus pêchus qui donnent du peps à certaines scènes. Il n’en demeure pas moins que mon sentiment est assez mitigé. C’est bien écrit là n’est pas le problème mais l’ambiance est pesante. Je dois reconnaitre que le speech de base était révélateur de la suite. Le scénario est bien écrit et vu les nombreux embranchements disponibles on a plusieurs fins disponibles. Le scénario est assez convenu, en fonction des choix que l’on fait on anticipe les conséquences. Il est néanmoins riche et heureusement car c’est l’atout principal de Harmony : The Fall Of Reverie.

Plus qu’un jeu narratif un visual novel
J’apprécie les jeux narratifs du style Life Is Strange mais avec les visual novel j’ai un peu plus de mal. A chaque fois c’est une réalisation très basique qui repose sur le choix de la DA et les visuels des personnages le reste n’étant que des boites de dialogues qui se succèdent. Harmony : The Fall of Reverie est un visual novel qui propose à de très rares moments de très courte cut scènes sous forme d’animés. La DA est assez bien choisie comme je l’ai évoqué plus haut : c’est coloré. Les personnages ont un bon design et j’ai apprécié celui des Aspirations : original et surtout pas forcément comme on l’aurait imaginé pour certains. Les fonds d’écran bien que variés restent sommaires.




L’aspect sonore colle bien à l’ambiance avec des musiques… tristes et pesantes ! Sérieusement si vous êtes sujet à la dépression évitez de vous lancer dans Harmony : The Fall of Reverie ! Le doublage des personnages, en anglais, est de qualité et retranscrit bien le caractère des personnages. C’est sympa mais pour ma part je trouve cela insuffisant. C’est la base du visual novel : se taper des foultitudes de dialogues ! Mais pourquoi ne pas « récompenser » le joueur d’une belle cinématique avec des voix, quelque chose qui donne envie d’avancer, d’en voir plus. Surtout que dans ce type de jeu une fois que tu as ton scénario, tu es tranquille, tu vas pas inventer des mécaniques de gameplay donc autant soigner l’emballage.

Un découpage ciselé
Sinon manette en main, Harmony : The Fall of Reverie ça donne quoi ? Le don de clairvoyance de Polly ou Harmony lui permet de voir les embranchements possibles en fonction de ses réponses au cours des dialogues. Dans le jeu cette clairvoyance est matérialisée par la mantique. Sort d’arbres généalogiques des choix que l’on fait. Je vous le dis tout net, les choix sont nombreux et il y a de quoi faire si vous voulez voir toutes les fins proposées. A chaque choix, un embranchement s’ouvre alors qu’un autre se ferme et certains choix ont des conséquences qui apparaissent bien plus tard nous fermant des possibilités étant précisé qu’il n’y a pas de retour en arrière possible si ce n’est rejoué en intégralité l’acte ce qui peut être un peu lourd pour une scène.


Cependant Harmony : The Fall of Reverie parvient à compliquer les mécaniques de choix avec les affinités que l’on peut avoir avec les Aspirations. Certaines actions nous donnent des points qui augmentent notre lien avec l’Aspiration concernée et certains choix ne peuvent être faits que si l’on est suffisamment proche de l’Aspiration. Exemple simple, n’espérez pas connaître les réelles intentions d’une personne si vous n’êtes pas proche de l’Aspiration « Vérité ». Je vulgarise volontairement car Harmony : The Fall of Reverie n’applique pas les émotions de manière binaire c’est un véritable mélange qui offre une réelle profondeur au jeu.

Les conséquences des choix ne sont pas forcément évidentes et on peut se retrouver bloqué sur une voie que l’on ne voulait pas forcément. Du coup on refera le chapitre sur une nouvelle partie. Ce que je trouve dommage c’est que les scènes sont trop hachées. Oui on a beaucoup de choix à faire mais parfois c’est pour pas grand chose, comprendre que cela ne modifie rien à la trame principale et que le choix accouche de 5 lignes de dialogues totalement dispensables ! J’ai l’impression de contenu superflu et ce qui m’a le plus dérangé c’est la fréquence des coupures. Les dialogues ne durent quasiment jamais plus de 5 minutes. C’est usant j’ai l’impression de passer plus de temps sur les écrans de chargement que sur les dialogues.


Vu que l’on a beaucoup de choix, le jeu propose un bon contenu pour qui aime les visual novels. Comptez 5-6 heures pour faire une partie en intégralité en fonction de votre vitesse de lecture. Et ensuite il faudra faire et refaire le jeu pour trouver les fins disponibles qui sont bien différentes. J’avoue que je ne pourrai vous dire le nombre. J’ai réussi à en obtenir 3 différentes mais vu les embranchements possibles je dirai qu’il y moyen d’en avoir le triple. Encore une fois, il faudra être fan du genre pour tout faire.

Harmony : The Fall of Reverie

Editeur : DONT’NOD
Développeur : DONT’NOD
Catégorie : Aventure / Narration / Visual novel
Prix : 24,99 €
Classification : PEGI 16
Il faut choisir !
Harmony The Fall of Reverie est plus qu’un jeu narratif c’est un visual novel et du coup j’ai un peu plus de mal personnellement. Le scénario est très intéressant et riche bien que assez pesant. Les personnages ont chacun un psyché différent qui rend les dialogues différents. Le concept de mantique qui nous donne une vue d’ensemble sur nos choix et leurs conséquences est intéressant mais cela peut aussi être décourageant vu l’ampleur de la tâche. La réalisation est bonne mais comme trop souvent pour un visual novel c’est très basique. Les aficionados du genre y trouveront assurément leur compte. Pour ma part c’est niet !
Si tu veux acheter le jeu (le Piwi ne prend aucune commission car non actionnaire chez Microsoft ni Sony ni Nintendo ni DONT’NOD !) ICI SWITCH ou ICI PS5 ou ICI XBOX
Le test a été réalisé avec une version presse digitale Nintendo Switch offerte par DON’T NOD (Merci Célia !).
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