Gylt, un propos fort et intense ![Test]

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On part du côté des jeux indés avec Gylt édité par et développé par Tequila Works. Ce que je ne savais pas c’est que le titre n’est pas nouveau puisqu’il est sorti sur Google Stadia en 2019 et c’était d’ailleurs une exclusivité de la console ce qui explique pourquoi personne n’en a jamais entendu parlé ! Un jeu qui ne sort que sur Stadia c’est comme si il n’était jamais sorti ! Je plaisante quoique… Il est dommage que Gylt eut été une exclusivité Stadia si longtemps car du coup il est passé sous les radars alors qu’il semble avoir des qualités indéniables. Il est temps que je vous donne mon avis sur ce jeu qui se révèle être d’actualité…

Le harcèlement scolaire en toile de fond

Je le répète, Gylt est sorti en 2019 ce qui signifie que le jeu ne cherche pas à surfer sur l’actualité bien qu’il en trouve un fort écho ! Le jeu nous met directement au cœur de « l’action » si je peux m’exprimer ainsi, en nous plaçant aux commandes de Sally qui colle des affiches pour retrouver sa cousine Emily… Ambiance ! La ville semble s’être transformée en une ville fantôme en proie aux cauchemards et aux monstres sauf que l’on a aperçu notre chère Émily au travers d’une fenêtre et on part à sa recherche. Le scénario ne repose pas sur une banale recherche d’une cousine…

Sally semble avoir 11 ans tout au plus et nos recherches tournent autour de l’école. Nos pérégrinations vont nous faire découvrir des scènes qui rappellent indéniablement des formes de harcèlement scolaire. Il s’agit du thème sous jacent du jeu. Il est conforté par les journaux que l’on peut trouver dans les environnements que l’on explore. Ce que je trouve dommage c’est que le thème n’est pas suffisamment mis en avant. Il faut vraiment mettre en lien les documents (pour peu qu’on les ait trouvés) avec les quelques éléments environnementaux pour faire le lien. Idem les ennemis qui sont en fait nos bourreaux, y compris les boss sont bien trop imagés et éloignés du harcèlement scolaire.

En tout cas Gylt est très sombre et n’est pas à mettre entre toutes les mains. Que ce soit le propos, l’ambiance les décors et le scénario, c’est triste ! Mais attention cela ne veut pas dire mauvais bien au contraire ! Tout est fait avec justesse même s’il faut chercher les informations et prendre le temps de lire les journaux et regarder le décor qui est assez « Tim Burton ». Indéniablement la grande partie de la narration et des explications reposent sur ces fameux documents que l’on peut trouver. Certains passages sont crus et peuvent donner des frissons lorsque l’on pense que c’est ce que ressentent les victimes de harcèlement alors que très souvent ils sont des êtres en devenir…

Une réalisation polymorphe

Gylt est vraiment particulier au niveau de la réalisation. On mélange du dessin animé en mouvement pour certaines scènes, de la 3D classique avec vue à la troisième personne pour les phases de jeu le tout agrémenté de quelques cinématiques de bonne facture et des fonds fixes assez percutants. A chaque fois c’est de qualité bien que certains environnements peuvent paraître vide. Dans l’ensemble les lieux que l’on explore sont restreint et proposent peu d’interactions et donc on peut être déçu.

Je trouve cependant que les développeurs ont fait un gros travail sur la DA et la gestion des visuels dans leurs proportions. Comme je l’ai dit un peu plus tôt, Gylt a un côté très Tim Burton. J’ai trouvé qu’il y avait de « L’étrange Noël de Mr Jack » dans l’apparence de Sally mais aussi dans l’environnement. Cela correspond plutôt bien au propos du jeu et ajoute un peu de noirceur. Les boss sont assez impressionnants et bien animés. Ceux qui font tâche ce sont les ennemis de base. J’ai trouvé leur design totalement quelconque et leur animation en décalage avec le reste. Heureusement qu’ils sont remplacés peu à peu par des hommes corbeaux bien plus classes !

Le reste du travail a été fait, à mon sens, sur les proportions. Sally est à chaque fois toute petite par rapport aux décors qui l’entourent même pour des éléments anodins comme des toilettes. Gylt a su aussi me donner un sentiment d’enserrement sur certains passages qui m’ont plongé un peu plus dans l’histoire qui m’était proposée. Cette sensation résultait des décors toujours gigantesque par rapport au personnage et qui donnent l’impression de se resserrer sur notre passage. Pour ce qui est du son j’ai trouvé un peu en retrait ce qui est normal pour un jeu d’infiltration. On est attentif sur les bruits qui nous entourent même si le grésillement de la lampe est bien présent ! Les musiques lors des cut scenes restent discrètes et j’ai surtout aimé la voix off de belle qualité !

Tout droit !

Pour le gameplay, Gylt est avant tout un jeu d’infiltration. On a un objectif qui est de nous rendre à un point donné et il va donc falloir traverser les lieux qui comportent des ennemis sans se faire repérer ou en tout cas le moins possible. Les ennemis ont des rondes fixes et n’ont pas inventé le fil à couper le beurre ! L’IA est vraiment faible et on peut passer juste à côté d’un ennemi, voir le toucher, sans pour autant se faire repérer ! Le jeu n’est vraiment pas difficile et il suffit de foncer, de manière accroupie, en ligne droite pour progresser sans mal.

De plus Sally n’est pas dépourvue. Très vite on va trouver une lampe qui va servir à attirer l’attention des ennemis sur un point pour partir dans l’autre sens. Car oui dans Gylt, les ennemis sont tellement cons, que lorsqu’ils voient de la lumière ils foncent sur le point lumineux pas sur la source. En fait je me dis que les ennemis sont aussi cons que les chats (oui je n’aime pas les chats). On va troquer notre lampe par une lampe ancienne qui nous permet de tuer les ennemis en la braquant sur eux. Attention, à chaque fois cela utilise la batterie et il faut donc trouver de quoi la charger. Enfin on peut trouver des petits cailloux qui peuvent détourner l’attention mais encore une fois les adversaires sont tellement cons que c’est inutile.

Si l’on se fait repérer ce n’est pas le game over pour autant. Les ennemis nous enlèvent de la vie et il suffit de se mettre à l’abri et d’attendre pour qu’ils nous oublient… Avant de mourir il en faut ! J’ai fait un test deux ennemis sur moi qui ne bouge pas, au bout de 6 secondes je n’étais pas mort ! Si l’on est blessé on peut se remettre de la santé via des spray de Ventoline, un élément de gameplay qui rentre bien dans le scénario puisque Sally est asthmatique ce qui la transforme en proie plus facile. Il est clair que Gylt est très facile peut être trop facile, même les énigmes ne cassent pas trois pattes à un canard ! On finit le jeu en moins de 5 heures encore faut il avoir la bonne fin car Gylt propose plusieurs fins histoire d’avoir de la rejouabilité !

Si tu veux acheter le jeu (le Piwi ne prend aucune commission car non actionnaire chez Microsoft ni Sony ni Tequila Works!) ICI PS5 / PS4 ou ICI XBOX SERIES X / XBOX ONE.

Le test a été réalisé avec une version presse digitale Xbox offerte par Warning Up (Merci Nicolas !).