L’été progresse et pour le moment pas de pépite indé estivale ce qui me déçoit un petit peu… Puis voilà qu’il m’est proposé Blasphemous 2 du studio espagnol The Game Kitchen et édité par Team 17. Je le confesse, sans mauvais jeu de mot par rapport au thème du jeu, mais je suis passé totalement à côté du premier opus. Du coup je suis resté un peu circonspect sur la proposition mais d’un autre côté le jeu a un côté rétro et semble proposer un challenge à l’ancienne. Je n’y suis donc pas allé à reculons mais presque. Après avoir vécu les montagnes russes avec Blasphemous 2, je vous le dis : il s’agit pour moi de LA pépite indé de 2023 ! Confession d’un pénitent…

La dure vie de pénitent
Je n’ai pas fait le premier opus mais vu que j’ai surkiffé celui-là je me suis empressé de rattraper mon retard. Tout ça pour vérifier si l’histoire se suivait et … effectivement elles se suivent. Je vous rassure, ne pas avoir fait le 1 n’est pas pénalisant en soi et l’histoire se suit parfaitement. On incarne un Pénitent qui doit empêcher la naissance de l’enfant du miracle. Au départ je me dis « un enfant du miracle » c’est plutôt positif surtout si l’on se réfère à la religion catholique (oui le jeu baigne dedans et les références sont très explicites), mais en fait pas du tout ! C’est plutôt l’enfant du diable.

En parlant d’enfant du diable, Blasphemous 2 baigne dans une ambiance malaisante limite glauque par moment. Cela m’a d’ailleurs rappelé le film « L’associé du Diable » avec Keanu Reeves et ses scènes très étranges mélangeant sexe démon et religion pour un résultat plus que troublant. Tous les personnages que l’on croise, qu’ils soient humains ou « différents » sont tous torturés et il faudra leur apporter la paix au fil de vos pérégrinations. En tout cas, j’ai adoré l’ambiance même si certains tableaux sont bizarres ou en tout cas ne m’ont pas mis à l’aise sauf que c’est le but des développeurs justement et donc il est difficile de leur reprocher. C’est dingue de réussir à donner une sensation de moche à quelque chose qui est beau !


J’en reviens à l’histoire, afin d’empêcher la naissance de l’enfant du miracle il va falloir explorer le monde dans lequel vous vous trouvez. Il faudra vaincre trois gardiens pour accéder aux lieux sacrés réservés aux saints puis collecter différents éléments pour empêcher la prophétie. Je reste flou mais je vous assure avoir fini le jeu et même avoir fait le 100%. L’histoire est très métaphorique et il est difficile d’apposer des mots sur les scènes vues sans les dénaturer ou foutre en l’air la narration. En tout cas j’ai été bien pris par l’histoire principal qui progresse assez régulièrement et fait évoluer le monde et les personnages qui nous entourent. Ce qui est dommage c’est que les PNJ ne sont pas plus détaillés que ça sur leur background tout comme notre héros. ça donne un côté guerrier solitaire en mission… Ah beh ça colle bien à notre Pénitent.

Chemin de croix et miracle
Lorsque je me suis lancé dans Blasphemous 2, j’étais tout sauf ravi ! Je vais la faire simple, on commence par un boss et ça fait mal, très mal ! D’entrée le jeu nous montre qu’on est pas là pour rigoler. Blasphemous 2 se montre très exigeant. Je meurs, je meurs, je meurs, je pète un plomb et je me calme. Oui on meurt très vite si on ne fait pas attention. Je souffle et j’observe le boss. Il a des paterns fixes et j’ai toujours une fenêtre de tir pour mettre deux trois coups d’épée. Lentement mais surement je grignote sa barre de vie, j’apprends, j’évite je contre attaque et je prends des coups : je meurs… Par grave on reprend calmement. Au fil des essais je vois que je progresse et finalement ça passe !!!

Pourquoi je détaille ce premier combat ? Parce que ça résume parfaitement Blasphemous 2 ! Le jeu est difficile mais il est gratifiant ! A chaque échec on progresse ! Même quand je bloquais sur un boss où une phase de plateforme et que j’éteignais la console, je n’avais envie que de recommencer. Cela faisait longtemps qu’un jeu ne m’avait pas procurer cette sensation. Alors parfois la mort est punitive puisque l’on réapparait au dernier point de sauvegarde qui peut être relativement éloigné mais il faut persévérer. Chaque ennemi qui compose le bestiaire a des attaques qu’il est facile d’anticiper en faisant attention aux animations. Jamais le jeu ne nous prend en traitre et lorsque l’on maitrise le bestiaire et que l’on prend d’observer chaque tableau, le jeu devient déconcertant de facilité !




Je pense que le problème de Blasphemous 2 est sa courbe de difficulté. Le jeu est très difficile au début. On a peu de vie, peu de mana, une seule potion pour se soigner, une seule arme. Je dirai que le premier tiers du jeu est assez retord et exigeant. En fait jusqu’à taper les trois gardiens. Une fois cette étape passée le monde s’ouvre un peu plus à l’exploration. On va pouvoir accéder à de nouvelles zones, de nouveaux personnages, de nouveaux marchands. Il y aura surtout des sortes de missions secondaires qu’il ne faut surtout pas négliger car là encore Blasphemous 2 se montre gratifiant et généreux en récompenses utiles !



Pour peu que l’on explore et que l’on prenne le temps de faire les missions secondaires, la deuxième moitié du jeu se fait quasiment les doigts dans le nez. Ces quêtes secondaires permettent d’augmenter sa jauge de santé, de mana, le nombre de potions (jusqu’à 6), l’efficacité des potions. On peut également trouver de nouvelles magies d’attaque à équiper, des pierres à insérer dans notre rosaire (sorte de chapelet) pour avoir des buffs ou même débloquer nos niveaux d’arme (jusqu’à 3). Comprenez que 90% est facultatif ! Si vous êtes une brute épaisse vous pouvez essayer de faire sans !


Les seules obligations sont la capacités et nouvelles armes que vous débloquez au fil des boss principaux. Au passage, je relève la construction qui s’inspire très fortement de Super Metroid sur Snes avec les trois gardiens puis l’acquisition de tous les pouvoirs qui permettent d’explorer. Blasphemous 2 emprunte le même chemin et le fait très bien ! C’est un plaisir de faire du backtracking et je ne pensais pas le dire un jour. Dès que l’on débloque quelque chose de nouveau on revient sur nos pas pour voir si de nouveaux passages ne se sont pas ouverts car encore une fois les récompenses valent la peine !


J’ai eu l’impression d’être dans un Metroid en mode dark fantasy chrétien ! Vous pourrez planter des graines de cires auprès d’un homme qui donne le sein à un enfant, ramener les filles décédées à leur mère ou trouver les sœurs de l’ombre ! A chaque fois on découvre de nouveaux passages secrets, des fausses pièces, des ascenseurs qui relient les zones entre elles. Lorsque je compare la carte au début et la carte finale, je ne peux que m’incliner sur le boulot des développeurs au niveau de l’architecture de leur monde. C’est bien pensé, intelligent et jamais répétitif. Il faut compter environ 6/7 heures pour voir la fin du jeu et ajouter 2 heures pour un 100% (et le jeu est assez addictif pour se lancer dans le 100%).

Un gameplay complet
Blapshemous 2 s’inspire clairement de Metroid mais également de la licence Castelvania. Les deux jeux ont des caractères communs. Le back tracking et les armes rappellent Metroid alors que l’ambiance, le dash, les magies et la parade font écho à Castelvania. Les gars de chez The Game Kitchen sont parvenus à mélanger parfaitement ces deux aspects. Les combats sont vraiment péchus et j’ai parfois l’impression d’être en « god mode » lorsque j’enchaîne dash esquive et parade ! Les sensations sont grisantes ! J’insiste Blasphemous 2 est exigeant mais il est maitrisable et on a une sensation de réussite forte qui nous envahit au fil de notre progression.


Comme je l’ai évoqué, le jeu nous met suffisamment d’outils à notre disposition pour que l’on se sorte de chaque situation. Déjà au niveau des armes : un sabre équilibré, un fléau synonyme de puissance mais aussi de lenteur et des aiguilles qui sont rapides mais font moins de dégâts. Les magies viennent également en soutien sachant que chaque ennemi à ses forces et faiblesses. Petit bémol, dommage qu’il faille passer par le menu pause pour changer de magie, ça casse la dynamique des combats. On a également un arbre de compétence pour débloquer de nouveaux coups pour nos armes. Le rosaire permet d’insérer jusqu’à 5 perles qui augmentent nos dégâts d’arme ou de magie. Enfin on a le réceptacle qui permet de porter des figurines en bois qui nous donnent encore de petits avantages.


On est donc pas mal équipé et ce n’est pas de refus car le bestiaire se montre retord et il évolue au fil de notre progression. Comme pour les anciens jeux, les développeurs usent du color swapping pour produire des ennemis différents mais il n’en demeure pas moins que le bestiaire est conséquent. Chaque ennemi peut vous conduire à la mort. Il suffit d’un enchaînement, d’une mauvaise position pour que le mob de base vous tue… Il faut alords repartir du dernier point de sauvegarde et avec de la culpabilité qui ronge votre jauge de vie !!! Oui tu meurs et le jeu devient plus dur je ne l’avais pas dit ! Il faut alors passer au confessionnal pour récupérer sa jauge en intégralité !



Les combats de boss sont à chaque fois épiques et ils sont nombreux ! En comptant les boss facultatifs, on en a plus d’une dizaine ! Je me suis à chaque fois régalé. J’ai retrouvé les sensations à l’ancienne et chaque tentative démontre une progression. Visuellement ils sont originaux et réussis. Quasiment à chaque fois les développeurs ont vu les choses en grand et ont voulu nous en mettre plein les mirettes et c’est vraiment réussi !




Mais Blasphemous 2 ce n’est pas que du combat c’est aussi beaucoup de plateforme et pour le coup… beh c’est également parfait ! Le level design se renouvelle constamment et les développeurs parviennent à créer des phases originales après plusieurs heures de jeu. A l’instar de Metroid sur un premier passage on repère vite les endroits inaccessibles et on a qu’une seule envie : trouver la capacité qui nous permettra d’y aller ! C’est ça Blasphemous 2 et c’est également pour ça que j’ai accroché ! J’éteignais la console que je pensais déjà aux zones de la carte dans lesquelles je devais aller suite à mes nouvelles découvertes et acquisitions ! Ce goût de reviens-y qui n’est parti qu’une fois que j’ai atteint le 100%.


Au départ c’est un simple enchainement de plateformes fixes, puis elles bougent et puis les développeurs se sont dits on va inclure les armes. Chaque arme a un rôle dans ces phases et il faudra switcher entre elles durant un saut… Votre sabre casse les éléments du décor en s’écrasant vers le bas. Les aguilles permettent de passer dans des miroirs qui vous projettent plus loin. Le fléau permet de sonner une cloche qui fait apparaitre des plateformes ou disparaître des portes pour un temps limité. Ajoutez à cela un dash aérien en sus de celui au sol, un double saut ainsi que la capacité de faire apparaître des anges qui vous portent en l’air et vous pouvez imaginer toutes les combinaisons possibles ! Je vous l’assure les développeurs se sont bien creusés les méninges pour offrir des passages bien hardcores ! C’est original ça se renouvelle que demande le peuple ?



Le plaisir coupable
Je ne savais pas comment aborder la réalisation du jeu et puis je me suis souvenu avoir trouvé des tableaux malsains tout en concédant le fait qu’ils étaient beaux, une sorte de plaisir coupable en somme. Blasphemous 2 a un emballage rétro en mode pixel art mais on est sur du pixel art de luxe ! Les fonds d’écran sont variés et certains sont vraiment magnifiques ! J’ai compté plus de 10 environnements différents. Bien sûr à chaque environnement on a un bestiaire précis et des musiques idoines histoire de donner une cohérence totale à la DA. Les effets de magie font un peu cheap. En tout cas ils dénotent par rapport au reste.







Le jeu est parfaitement fluide et j’ai adoré le clipping voulu comme cela se faisait avant lorsque notre personnage se fait toucher. Ce clipping sert énormément lors des combats de boss afin d’exploiter au mieux les quelques frames d’invulnérabilité que l’on a. Cette touche à l’ancienne me va droit au cœur. J’avais parlé des combats de boss épiques et la réalisation aide énormément. Les sprites sont de qualité et le fond d’écran est généralement unique ce qui donne un côté momemtum au combat. Les musiques collent bien à l’ambiance avec un côté grégorien très prononcé. Les bruitages restent basiques mais l’action à l’écran est tellement intense que l’on n’y prête pas attention.


Blasphemous 2

Editeur : Team 17
Développeur : The Game Kitchen
Catégorie : Metroidvania
Prix : 29,99 €
Classification : PEGI 16
Un goût de reviens-y
Je reste toujours sur le cul de cette découverte ! Blasphemous 2 est le jeu qui m’a obsédé en ce mois d’août ! La mise en scène est bien éloignée d’un AAA mais l’ambiance et surtout le gameplay aux petits oignons ont eu raison de moi ! Pour moi c’est une master class de The Game Kitchen ! J’ai retrouvé tout ce que j’avais adoré dans les classiques rétro : Metroid et Castelvania en tête. Le gameplay évolue sans cesse et le level design parvient à se renouveler pour proposer de nouvelles expériences. Les développeurs ont su proposer un jeu avec une DA cohérente soutenue par une très belle réalisation graphique et sonore. Vous l’aurez compris mais c’est un énorme coup de cœur pour moi ! Tant et si bien que je me suis lancé dans le 1 et son DLC ! C’est pour ce type de jeu que je fais énormément d’indé. Pour moi c’est un must have !
Si tu veux acheter le jeu (le Piwi ne prend aucune commission car non actionnaire chez Microsoft ni Sony ni Nintendo ni Team 17 !) ICI PS5 / PS4 ou ICI SWITCH ou ICI XBOX SERIES X / XBOX ONE.
Le test a été réalisé avec une version presse digitale Xbox offerte par Warning Up (Merci Emma !).
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