Don’t Nod est surtout connu pour ses jeux narratifs comme la licence Life is Strange ou plus récemment Harmony (que j’ai eu l’occasion de tester, je mets le lien juste en dessous). Avec Jusant, le studio ne sort pas forcément de sa zone de confort et je m’en expliquerai dans cet avis. On parle quand même d’un jeu défini par ses créateurs comme un jeu « d’escalade méditative » ce qui est suffisamment original pour que je m’y intéresse…
Le mystère pour principal compagnon
Le jusant (qui est un mot français) est un terme maritime qui définit la marée descendante. C’est pour faire un point vocabulaire sauf qu’il ne sera pas forcément utile lorsque l’on débute le jeu, il est difficile de voir le rapport. Jusant nous plonge immédiatement dans le bain sans une ligne d’explication.. L’essentiel est sous entendu ou passe par les réactions de notre / nos personnages. On a bien des document à glaner ici et là lors de notre exploration mais les documents s’intéresse tous au passé et non à notre personnage. Le jeu démarre sur un jeune garçon habillé de manière fort originale, un manteau de plumes noires et l’équipement d’un grimpeur, qui traverse un désert rempli d’épaves de bateaux et de vestiges d’une activité humaine. En fait c’est la jaquette du jeu. A l’horizon se dessine une énorme pic naturel que notre personnage se décide à gravir. C’est à nous de jouer.


Très rapidement, on découvre le compagnon de notre héros anonyme : une sorte de boule molle bleue qui se nomme Ballast. Pour le nom, je le sais juste via les communiqués de presse, in game, je ne me souviens pas l’avoir lu. Après une première grimpette, on arrive à un pallier sur lequel, il y a un instrument géant dans lequel notre personnage souffle après y avoir inséré la corne. Cela semble plaire à notre Ballast qui nous fait la fête et qui nous suggère de poursuivre l’ascension… Vous l’aurez compris le but proposé par Jusant sera de grimper jusqu’au sommet en faisant sonner les instruments géants. On s’aperçoit que notre compagnon, constitué d’eau, a des pouvoirs comme un écho qui est capable de réveiller les fleurs de la montagne ainsi que certains vestiges du passé.


Je ne vais pas spoiler le scénario que j’ai trouvé au final très simple et limite secondaire dans l’expérience du jeu… Le jeu est composé de 6 chapitres et on va dire que dès la fin de la première moitié on commence à se faire une idée du but de notre personnage, idée qui sera confirmée par la suite sans aucune surprise. C’est dommage et les documents que l’on collecte au cours de notre exploration n’amène pas forcément plus. Comme je l’ai précisé, les documents ou coquillages que l’on peut trouver donnent des indications sur les gens qui vivaient sur ce pic aujourd’hui désertique mais j’ai eu du mal à saisir l’intérêt et finalement on n’a pas les réponses à toutes nos questions.




En fait Jusant est une longue et belle balade. On se plait à gravir le pic qui nous est offert accompagné d’une douce musique qui sait se montrer discrète pour laisser place à la contemplation. Régulièrement, on fait une pause lors de notre ascension pour voir le chemin parcouru et surtout profiter du paysage naturel qui s’offre à nous. Jusant n’est pas une super production AAA qui use et abuse d’effet spéciaux et de ray tracing c’est au contraire l’inverse ! Jusant c’est de la simplicité avec une DA bien choisie, une parenthèse de calme dans ce monde de brutes. Même mon petit qui a débarqué au milieu d’une session s’est aperçu que Jusant était « un jeu à part » : pas d’ennemis à combattre, pas de puzzle à résoudre, pas de pièces à ramasser. Juste on grimpe et on profite du paysage.


Au pays de la zénitude
J’ai commencé à évoquer le gameplay. Dans le descriptif, Jusant est un mélange d’action, de puzzle et d’escalade. J’ai surtout retenu l’escalade sans être négatif. Pour ce qui est des puzzles, en fait c’est essentiellement le choix pour escalader la paroi. Si au départ, Jusant laisse peu de possibilités, par la suite et avec l’intégration de nouvelles mécaniques de gameplay, on peut trouver des chemins annexes qui permettent surtout d’accéder à des collectibles cachés et ainsi débloquer le 100%. Pour escalader à la base, une gâchette sert à la main gauche et l’autre à la main droite. Il faut donc alterner les gâchettes pour monter tout en orienter le stick vers la bonne prise et avec la bonne main.


Je n’ai pas trouvé le système intuitif et régulièrement je me suis mélangé les pinceaux laissant mon personnage statique. Attention un patch est prévu le jour de la sortie pour inclure la possibilité de grimper de manière automatique (sans devoir alterner les inputs avec les gâchettes). Je vous rassure, il n’y a pas de mort dans Jusant. Si le personnage a une jauge d’endurance, une fois celle-ci vide, notre personnage lâche mais reste accroché via le dernier point de sécurité d’accroche. Il suffit de récupérer et de reprendre son ascension. Tout est fait pour que l’on profite pleinement de la balade sans que l’on se soucie de la difficulté.


Au niveau du gameplay, il ne suffit pas de grimper « bêtement ». Des mécaniques de jeu s’ajoutent au fil de notre progression histoire d’ajouter plus de possibilité et de complexité dans nos déplacements. On pourra ainsi descendre en rappel pour se balancer et atteindre une prise éloignée. On pourra user de l’écho de notre compagnon qui va activer des fleurs sur la paroi qui vous grandir et ainsi donner de nouvelles prises. Certaines fleurs ne s’active que pour un temps limité nous donnant l’impression de nous presser (mais en fait il n’en est rien). La mécanique du vent va faire son apparition sur le dernier niveau. Dommage qu’elle ne soit pas là plus tôt car cela rend le jeu un poil plus difficile et demande une bonne observation de l’environnement. En tout cas, au moment où je commençais à ronronner, cette nouvelle mécanique a été comme un coup de fouet.



Vous l’aurez compris, il est difficile de s’énerver ou de pester contre Jusant. Encore une fois le but est de profiter ! Ce que je trouve dommage c’est que le jeu est relativement court. Je n’ai pas mesuré précisément mais il faut environ 4 heures pour voir la fin. C’est un peu juste… On peut toujours revenir dans les chapitres histoire de récupérer les quelques collectibles que l’on a raté mais cela ne prend pas plus de deux heures. En plus une fois le jeu terminé, on peut choisir le chapitre et au moment de la sélection il nous est précisé ce qui nous manque pour éviter que l’on cherche pendant des plombes quelque chose que l’on a déjà… Encore une fois tout est fait pour nous simplifier la vie.



La beauté en simplicité
Les visuels ne mentent pas : Jusant est très épuré au niveau de sa réalisation. On oublie le côté réalisme pour avoir un monde modélisé avec soin. Il n’y a pas de prouesse technique juste une réalisation faite simplement mais avec beaucoup de soin. Le monde présenté, le pic que l’on gravit, notre mystérieux personnage et son compagnon, tout est cohérent. J’ai été pris par la beauté de certains paysages. Si Jusant est simple dans sa réalisation cela ne veut pas dire sommaire. Le dernier niveau (celui avec le vent) est bien détaillé. Là où les développeurs sont forts c’est pour nous proposer des environnements très variés d’un niveau à l’autre alors que finalement on reste sur un même lieu à savoir un pic/montagne abandonné.





Pour ce qui est du son, excepté les onomatopées de notre compagnon, il y a très peu de bruitage. La musique qui nous accompagne reste discrète lors de nos actions et se met en avant au moment des cut scènes qui clôturent les chapitres. Encore une fois les gars de DON’T NOD démontrent tout leur savoir faire au niveau de la mise en scène narrative. Aucun dialogue, juste des images et une musique qui arrivent à faire passer les émotions c’est fort !
Jusant

Une balade au calme
Oui j’ai apprécié Jusant, que ce soit sa mise en scène ou son gameplay simple ! Jusant est la démonstration parfaite de la capacité de faire un bon jeu sans pour autant mettre des moyens énormes au niveau de la réalisation. Le concept associé à un bon gameplay se suffisent à eux mêmes pour proposer une bonne expérience de jeu. Il est certain que Jusant est un jeu à part et c’est pour cela que je vous le recommande. Là où je serai critique c’est le rapport qualité /prix. Je trouve le jeu court vu le tarif auquel il est proposé. Petite précision pour les possesseurs de Xbox, vous n’avez aucune excuse pour ne pas le faire car le jeu est inclus dans le gamepass du coup pas de problème de prix !
Si tu veux acheter le jeu (le Piwi ne prend aucune commission car non actionnaire chez Microsoft ni Sony ni DON’T NOD !) ICI PS5 ou ICI XBOX SERIES X
Le test a été réalisé avec une version presse digitale Xbox offerte par DON’T NOD (Merci Cassandra !).







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