Robocop Rogue City [Test]

Robocop Rogue City [Test]

Temps de lecture : 9 minutes

Robocop c’est avant tout un film de Paul Verhoeven, sorti en 1987. Le film a créé la surprise avec un succès inattendu qui lui a valu plusieurs suites. Si au départ, il peut se voir comme un vulgaire film d’action ultra violent, Robocop a su surprendre par son scénario qui propose un Détroit corrompu et gangréné par la criminalité avec une satire de la société en filigrane. Bon je vais être honnête, lorsque j’ai vu les films (avec un peu de retard) je devais avoir 10 ans donc pour moi ça s’est résumé à un flic robot ultra badasse qui défonce tous les criminels qui passent (ne parlez pas des droits de l’homme). Franchement Judge Dredd a côté est un enfant de cœur. Robocop c’est aussi et surtout une série de 3 jeux que j’ai connu sur Nes et Snes et donc je garde d’excellents souvenirs ! Donc Robocop Rogue City m’a fait vivre un retour en arrière de près de 30 ans (j’ai mal quand j’écris cela…) et après les récentes déceptions subis par les dernières adaptations de films, je n’étais pas trop serain surtout qu’avec Nacon c’est tout ou rien, il n’y a pas de juste milieu. Robocop Rogue City est-il la surprise inattendu de cette fin d’année ? Et… pourquoi pas ?

Robocop Rogue City
Hell Yeah !

Robocop pour les nuls

Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas la licence : Robocop est en fait Alex Murphy un flic qui s’est fait battre à mort par des vilains et qui a été « remis sur pieds » par une méga corporation privée, OCP, sous la forme d’un mi homme mi robot. Il va devoir assurer l’ordre dans un Détroit asphyxié par la criminalité. Robocop Rogue City se situe peu après le deuxième film (je pense) mais en tout cas avant le 3ème vu les atermoiements de notre héros dans le jeu. Donc Robocop n’est pas censé avoir des souvenirs de son ancienne vie sauf que sa coéquipière, Anne Lewis, est convaincue du contraire et il s’avère qu’Alex Murphy commence à avoir des réminiscences de son passé. Le problème c’est que notre chère machine présente aussi des dysfonctionnements qui l’empêchent d’accomplir pleinement sa mission, c’est à dire fracasser et arrêter tout ce qui bouge sans poser de question.

Robocop Rogue City
On ne néglige pas le contrôle technique

Or Détroit a plus que besoin de son défenseur car un nouveau criminel a débarqué en ville et il est plus méchant que ceux déjà en place (comment cela est-il possible…). Robocop Rogue City lance plusieurs pistes mais j’ai trouvé dommage qu’elles ne soient pas exploitées jusqu’au bout. J’ai également trouvé dommage que nos choix dans les dialogues n’aient finalement aucune influence sur la fin du jeu. Finalement l’histoire se suit assez simplement. Ce qui est intéressant c’est la vie qui a été ajouté par les développeurs notamment dans le commissariat de Détroit. Il est intéressant d’écouter les conversation des personnages qui sont remplies de références aux films et plus généralement aux années 80-90’s. L’esprit des films est bien présent avec les répliques bien senties de la machine et surtout l’ultra violence qui se dégage des personnages et de la ville.

Robocop Rogue City

L’ordre à l’ancienne !

Robocop Rogue City est un FPS « à l’ancienne ». Notre personnage est lourd et ses déplacements sont extrêmement rigides ! Si Robocop court, il est loin de concurrencer un Usain Bolt et vous pouvez oublier les glissades et même le saut (oui Robocop est bloqué par une marche…). D’un côté cela correspond plutôt au personnage qui est un robot qui ne possède pas forcément des articulations bien huilées. D’un autre côté, on a l’impression de revenir 15 ans en arrière avec un gameplay qui peut se montrer mou par moment. La lenteur de notre personnage est compensée par sa robustesse mais il n’empêche qu’il vaut mieux bien connaître l’environnement pour ne pas se retrouver en mauvaise situation.

Les gunfight sont extrêmement violents à l’instar des films. En plus de son fameux Auto-9 (qui est le flingue de base de Robocop, sorte de Desert Eagle amélioré), Robocop peut ramasser toutes les armes tombées par les ennemis. Du simple glock, en passant par le uzi et sans oublier le fusil d’assaut ou le pompe de combat voir même le lance-grenade, il y en a pour tous les goûts. Ce qui est dommage c’est qu’à chaque fois notre arme a toujours le même nombre de balles lorsqu’on la ramasse et que les munitions ne sont pas ramassées automatiquement par la suite. Là encore, ça fait gameplay à l’ancienne : maintenir X pour ramasser les munitions je ne l’ai plus vu depuis 10 ans !

Il est certain que le gameplay ravira les plus vieux gamers qui se remémoreront de bons souvenirs. En revanche la nouvelle génération risque de ne pas apprécier… Une fois que l’on a chopé le coup, les phases d’action sont sympathiques avec des ennemis qui se renouvellent régulièrement via de nouvelles armes. Ce qui est jouissif c’est de ressentir la puissance de Robocop et les plus vieux qui ont vu les films vont adorer la fameuse vue ciblage : on se croirait dans les films ! Mention spéciale pour les phases de libération d’otages : à l’ouverture de la porte le temps ralenti pour notre héros et le but est d’éliminer les méchants avant qu’ils abattent les otages.

Robocop Rogue City
On se croirait dans les films !

Mais Robocop Rogue City ce n’est pas seulement de la violence pure. Pour rappel nous incarnons un flic et donc un flic ça enquête ! Régulièrement le jeu propose des phases d’enquêtes ou le but sera de scanner la zone à la recherche d’indices qui vont permettre de faire progresser la trame. Rien de bien dingue et si le jeu propose quelques rares puzzles ces phases sont surtout là pour offrir un peu de répit entre deux gunfights. C’est assez basique mais ça a le mérite de donner un peu plus de relief à notre aventure. Ces phases ne sont pas pour autant à négliger car selon nos découvertes, on aura plus ou moins de choix dans la suite de la mission.

Une touche de J-RPG

De nos jours être « seulement » un FPS, ça ne suffit pas (je vous parle de la campagne du dernier COD ?). Robocop Rogue City a cédé aux sirènes de la mode J-RPG et du coup les gars de chez Teyon se sont sentis obligés d’ajouter quelques mécaniques du genre. D’abord, il est possible de faire progresser les compétences de notre personnage via l’expérience glanée au cours de la trame principale mais surtout en accomplissant des objectifs secondaires. Les compétences ne modifie pas le gameplay, elles ajoutent juste un plus lors de certaines séquences comme la possibilité d’ouvrir des coffres sans code ou doubler l’expérience gagnée. Au delà on retrouve les classiques comme améliorations de l’attaque ou de la défense.

Plus intéressante est la personnalisation de l’Auto-9. Via les cartes mères de l’OCP que l’on trouve en explorant les lieux parcouru, on peut ajouter des attributs à notre Auto 9 afin de le rendre plus puissant. Je vais être clair, bien exploiter cette possibilité permet de faire l’intégralité du jeu uniquement en utilisant cette arme qui a les balles infinies… Par exemple j’ai trouvé un mode qui m’éviter de recharger à la fin du chargeur ce qui me permettait de tirer en continu ! J’insiste : tirer en continu imaginez la violence ! Les ennemis n’avaient aucun répit !

Y’a vraiment de quoi se faire l’arme ultime !

Comme tout J-RPG, Robocop Rogue City propose pas mal de quêtes secondaires mais aussi des objectifs facultatifs lors des missions principales. Cela sert surtout à gagner de l’expérience. A l’exception de 2-3 missions secondaires, j’ai trouvé que cela manquait d’écriture. Il y a une volonté d’ajouter du contenu mais pas forcément de le mettre en scène. Finalement les missions se révèlent être assez répétitives et demandent souvent de parcourir pas mal de distance or je rappelle que notre personnage est lent ! C’est fatiguant et les récompenses ne sont pas forcément à la hauteur. Passer 1 heure sur une mission secondaire pour glaner 50 pauvres points d’expérience ce n’est pas « rentable » et si en plus ça n’apporte pas grand chose en terme de background, l’utilité devient vraiment relative.

Un Robocop clinquant !

Robocop Rogue City n’est pas un AAA mais il n’en demeure pas moins très beau ! Le jeu tourne sur Unreal 5 et le travail effectué est conséquent. Certains passages ne sont pas dingues et parfois les personnages ont des regards un peu trop vitreux à mon goût. Pour autant la réalisation est bien fichue avec une grosse partie des décors qui est destructible ce dont je ne m’attendais pas. Les décors sont plutôt pas mal même si les zones ouvertes (les quartiers de Détroit particulièrement) manquent d’éléments et de vie. J’ai trouvé que les rues manquaient de PNJ. Je peux comprendre que Détroit n’est pas une ville dans laquelle on peut se balader tranquillement mais quand même !

Après la réalisation, comme je l’ai dit, est vraiment bonne ! Les cinématiques et les cut scènes sont peut être un peu en dessous du reste de la réalisation ce qui peut paraître bizarre. En fait pour moi, et peut être que c’est mon erreur, quand j’entends cinématique, je m’attends à voir des images de meilleures qualité. Ce n’est pas le cas dans Robocop Rogue City. Mention spéciale à l’aspect son et surtout aux voix qui sont celles des films notamment celle du protagoniste principal ! Si ça ce n’est pas du super fan service je ne comprends pas.

Robocop Rogue City


Date de sortie : 2 novembre 2023

Editeur : Nacon

Développeur : Teyon

Catégorie : FPS

Prix : 59,99 €

Classification : PEGI 18
Graphismes
80%
Son
80%
Gameplay
75%
Durée de vie
75%
Kiff personnel
85%

Un bon kiff et une bonne madeleine

Je n’étais pas forcément serein et finalement ça été un réel plaisir de faire Robocop Rogue City. En fait je ne m’attendais ou ne croyais pas à un tel résultat. Le jeu est un très bel hommage aux films et aux classiques des FPS de l’époque. Le gameplay est certes classique avec une maniabilité rigide mais le plaisir est bien présent lors des gunfights qui nous font ressentir toute la puissance de la machine ! Le jeu propose un bon contenu puisqu’il faut une bonne quinzaine d’heures pour en faire le tour en intégralité mais j’aurai peut être aimé un peu plus de variété dans les missions.

79%

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Le test a été réalisé avec une version presse digitale Xbox offerte par Nacon (Merci Alexis !).

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