Persona 3 Reload, une bonne piqure de rappel [Test]

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La licence Persona a le vent en poupe et Atlus compte bien en profiter en nous proposant Persona 3 Reload un remaster de l’excellent jeu sorti à l’origine en 2008 sur PS2 ! A l’époque la licence n’avait pas encore son nom à part et était plus une sorte de « spin off » de la saga Shin Megami Tensei. J’écris tout cela mais j’ai peur de froisser les pro de la série. Je reconnais que j’ai découvert la licence avec Persona 5 Strikers et plus tard Persona 5 Royal. Je vais alors avoir le coup de foudre pour le personnage de Morgana, découvrir la velvet room et je vais surtout découvrir une licence qui n’hésite pas à appréhender des sujets sensibles ou pesant comme les agressions sexuelles, le harcèlement et le suicide… Malgré des couleurs chatoyants et un aspect léger, la licence a une véritable approche de sujet sérieux, bien loin de ce à quoi on est habitué en matière de jeux vidéo (même si la tendance s’inverse avec certains studios de développement qui n’hésitent pas à s’inspirer de l’actualité pour faire passer des messages). Persona 3 est considéré par beaucoup comme un must have en matière de RPG au tour par tour, il est donc temps que je rattrape mon retard.

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https://piwigamingfr.wpcomstaging.com/2022/11/08/test-persona-5-royal-le-rpg-parfait

Une ambiance toujours aussi pesante

Je découvre ce Persona 3 Reload et je ne suis pas étonné du thème abordé : la mort… En tout cas tout tourne autour de ce concept et les scènes fortes de l’histoire sont axées sur cette idée. On incarne un lycéen triste et pour cause ses parents sont morts dans un accident. Le jeu débute lorsque l’on arrive dans notre nouveau lycée et le dortoir qui nous a été attribué. Lors de notre arrivée, notre personnage sent que quelque chose ne tourne pas rond, peut être le fait de voir des cercueils dans les rues est un signe… On découvre alors que l’on partage notre dortoir avec des filles ce qui n’est pas commun surtout dans la culture japonaise.

Très vite le dortoir est attaqué par des ombres. Notre héros se tire naturellement une balle dans la tête avec un pistolet dit Evoker ce qui lui permet d’invoquer sa Persona et de combattre les ombres. On parle donc d’un jeune limite déprimé qui a perdu ses parents dans un accident et qui se tire une balle dans la tête. Quand je dois sortir les cotillons ? On découvre alors que les personnes qui vivent au dortoir sont toutes membres du SEES, Section d’Exécution Extrascolaire Spécialisée (ouais pas top le nom c’est pas aussi clinquant que Justice League…) qui luttent contre les ombres. On apprend que les ombres apparaissent au cours de l’heure sombre, la 25ème heure, celle juste après minuit. les ombres viennent du Tartare, sorte de palais gigantesque qui apparaît en lieux et places de notre lycée. On fait donc parti des rares qui restent conscients au cours de l’heure sombre et il on va donc tenter d’y mettre fin tout en levant le voile sur le Tartare.

Persona 3 Reload est comme une pièce à deux faces. A côté de nos activités nocturnes il faut suivre notre vie de lycéen lambda la journée. Concrètement ça passe par suivre les cours en donnant de bonnes réponses et interagir avec les différents PNJ afin de monter notre affinité. Bien évidemment cette mécanique a une influence sur nos stats et capacités en combat. Ce n’est pas forcément la partie qui m’a la plus enjoué même si les développeurs ont un talent d’écriture indéniable ! Je trouve que ça tire en longueur parfois à l’instar de la licence Yakuza. Après chaque PNJ est intéressant et on cherche toujours à découvrir les secrets qu’il cache. Bien évidemment beaucoup des personnages sont torturés ce qui peut les rendre attachant et c’est lorsqu’ils arrivent à passe au delà de leurs problèmes que le drame se produit…

Le Tartare manque de cuisson…

Persona 3 Reload tourne donc autour de deux grands axes de gameplay : la journée on est dans du visual novel (que je déteste) et la nuit dans du RPG au tour par tour. Je vais évacuer le premier aspect. Il s’agira d’avoir des échanges avec les autres personnages histoire de développer notre degré de relation mais également notre développement personnel. Certains y trouveront leur compte moi j’ai du mal. Mais je me suis quand même appliqué car cela a une très légère influence sur la partie combats ou plutôt sur les Persona que l’on débloque. Pour le reste, il faut savoir gérer son temps entre les différents personnages car il n’est pas possible de tout faire. Il y a donc des choix à faire et heureusement que notre téléphone synthétise toutes les activités dispo ce qui évite de courir d’un PNJ à un autre pour savoir quelle activité est la plus intéressante.

Le problème c’est que le jeu m’avait vendu le fait que les activités ont une influence sur nos combats mais cette influence est quasiment invisible. En fait cela joue lors de la fusion de Persona. Si certaines relations sont bien développées la fusion bénéficie d’un buff. J’ai conscience de parler de fusion de Persona avant d’avoir expliqué ce que sont les Persona. Pour la faire très courte, chaque personnage a un persona propre sauf le héros qui a un persona qui peut changer (d’où les fusions) pour acquérir de nouveaux persona ça passe par l’acquisition de carte qui sont lâchées par les ennemis en fin de combat. Bien évidement chaque Persona a des attaques spécifiques qui se débloquent en montant les niveaux. Comme dans tout bon RPG, les attaques ont toutes des effets auquel les ennemis peuvent être sensibles ou résistants. Enfin il est possible de fusionner modifier le persona dans la fameuse Velvet Room ou chambre violette. Je pense avoir expliqué l’essentiel de la mécanique des persona et si vous voulez plus de détail je vous renvoie à mon test de Persona 5 Royal dont le lien est en début de cet avis.

J’en reviens au deuxième gros morceau de Persona 3 Reload à savoir l’exploration du Tartare et les combats qu’il propose. C’est quand même la douche froide pour moi ! Quand on passe de P5 Royal à Persona 3 Reload on ne peut que grincer des dents… J’ai bien conscience que le jeu est sorti en 2008 sauf que l’on parle de remake et donc je pense être en droit d’attendre une belle upgrade. J’ai trouve l’exploration du tartare insipide et sans saveur. On se contente de parcourir les couloirs des 270 étages qui se ressemblent tous et à vaincre tous les ennemis qui se présentent à nous… C’est d’une monotonie et d’une répétitivité sans nom ! Les développeurs ont bien ajouté quelques défis facultatifs mais je suis resté sur ma faim ! Il y a également les cartes que l’on tire en fin de combat et qui offrent un buff mais là encore ça manque de variété.

La répétitivité est d’autant plus prononcée que pour chaque combat on a droit à une scène d’intro et une scène de sortie. Dans P5 Royal, j’avais trouvé que les animations des combats étaient tops et donnaient plus de corps à ces derniers. Dans Persona 3 Reload, j’ai trouvé les mêmes animations de qualité sauf que les combats sont plus courts et donc dès que l’on enchaîne 5 combats, on est très vite saturé de ces scènes. Au final un combat dure trois minutes alors que si on enlève toutes les fioritures on réduit le temps à 30 secondes… Je trouve qu’il y a un manque d’équilibre dans le rythme du jeu et moi qui attendais beaucoup de l’exploration et des combats, je trouve que le Tartare manque d’interaction.

Un système de combat parfait

Je râle d’autant plus sur le manque de développement du Tartare car les combats sont toujours aussi parfaits ! Persona 3 Reload propose des combats au tour par tour mais avec des mécaniques qui viennent casser l’habituelle dynamique des combats. Exploiter les faiblesses des ennemis permet d’avoir un coup bonus. On peut « passer le relai » à un autre personnage dont l’attaque sera plus efficace, on a également la possibilité de lancer un assaut général dévastateur si les conditions sont réunies (c’est l’équivalent du braquage de P5 Royal). A côté de ces mécaniques de gameplay, on retrouve les classiques du RPG

Il est donc possible d’équiper ses personnages de différentes pièces d’armure (si je peux appeler cela ainsi). On retrouve toujours la possibilité de l’attaque de base, l’attaque magique ou l’usage d’objet en combat. Il y a également l’idée de se constituer une équipe équilibrée avec la présence d’un personnage dédié aux soins, un autre aux attaques… Je réitère mon constat les combats de la licence Persona font partie des meilleurs du genre RPG que ce soit dans leur contenu ou dans leur mise en scène !

Une réalisation en dent de scie

C’est un problème récurent pour la série, sa réalisation. D’un côté on a des combats qui fourmillent d’animations de qualité, des cut scènes en animé qui n’ont pas à rougir des mangas et d’un autre côté des décors vides ou du moins simplistes. Le Tartare en est l’illustration parfaite ! Aucune variation d’un étage à l’autre, des couloirs vides avec des décors de fond très peu détaillés. Je ne comprends pas comment les développeurs peuvent se satisfaire de cela quand on voit le travail abattu par ailleurs !

La bande son est toujours un point fort. les musiques sont parfaitement choisies quelle que soit la situation. Des musiques pêchues en combat et d’autres d’accompagnement pour les moments émotions. Je me répète mais à l’exception du Tartare, la mise en scène est maitrisée et soignée. Le doublage des personnages est vraiment bon avec la possibilité de choisir l’anglais et ainsi éviter les voix stridentes japonaises. Désolé je n’y arrive décidemment pas, j’ai beau me forcer cela ne passe pas !

Si tu veux acheter le jeu (le Piwi ne prend aucune commission car non actionnaire chez Microsoft ni Sony ni Sega !) ICI PS5 / PS4 ou ICI XBOX SERIES X / XBOX ONE.

Le test a été réalisé avec une version presse Xbox offerte par Plaion (Merci les drôles de dames !).