Contra ou Probotector pour nous européens est une licence phare des années 90’s. La série proposait des jeux se situant entre run and gun et shoot ’em up. Elle a même donné ses lettres de noblesse au genre. Ultra violente, on a eu droit en Europe à un jeu mettant en scène des robots pour protéger nos petites têtes blondes (et oui à l’époque on pensait encore que les jeux vidéo rendaient les enfants malades…). C’est surtout une licence qui n’a pas su passer le cap de la 3D. Il y a bien eu des essais mais aucun n’est à retenir… Comment veux tu faire un bon jeu en retirant une caractéristique principale qui a contribué aux succès de ses prédecesseurs ? Le dernier en date que j’ai eu l’occasion de tester est CONTRA : ROGUE CORPS et l’expérience n’a pas été des plus fameuses avec un usage de la 3D qui n’est pas des plus intelligents, un gameplay lourd et une réalisation défaillante… En clair un jeu à oublier ! Sauf que Contra : Opération Galuga revient à la 2D ! Est ce suffisant pour un retour en grâce ?
Scénario 90’s
Je propose d’expédier le scénario qui n’est pas l’un des atouts de la licence… Les frangins Bill Rizer et Lance Bean sont de retour et envoyés sur les îles de Galuga pour mettre un terme à un groupe terroriste, le Red Falcon. Pour le coup ça tient la route et on envisage bien un Arnold Schwarzenegger à la Commando ou un Sylvester Stallone à la Rambo 2 partir en mission. Oui je fais exprès de prendre des exemples dans les années 90’s parce qu’on est en plein dedans ne serait qu’avec l’esthétique donnée aux deux frangins. Au passage, esthétique que l’on découvre si l’on a fait le jeu original en version européenne car les deux hommes étaient remplacés par des robots. Contra : Opération Galuga use de la corde nostalgie jusque dans son histoire.

Sauf que ce scénario est très éloignée de la trame de la franchise qui met en scène des extraterrestres qui veulent soumettre les humains. Ne vous inquiétez pas, ils arrivent ! ça part en quenelle total. On arrive à l’invasion extraterrestre de manière un peu poussive et je n’ai pas compris le postulat de départ des développeurs. A finir dans les extraterrestres autant les annoncer d’entrée comme l’ont toujours fait les précédents jeux. Ce choix a pour moi, le seul avantage de proposer un bestiaire un peu plus conséquent bien que similaires dans ses actions ou attaques. Bref le scénario de ce Contra : Opération Galuga ne va pas rester dans vos mémoires.

Comme sur la borne d’arcade mais en mieux !
On oublie le carnage visuel en 3D proposé par Contra Rogue Corps et on revient à ce qui convient le mieux à un run and gun : de la bonne vielle 2D avec quelques éléments/effets en 2.5D. La simplicité rien de mieux quand on veut revenir aux sources. J’ai apprécié l’esthétique donné à ce Contra. Certes il reprend une DA très 90’s qui ne plaira pas à tout le monde niveau goût mais il faut connaître que c’est de qualité. Les personnages tout comme les ennemis sont bien modélisés et animés. Les décors sont variés bien que classiques. Les gars de WayForward ont repris ce qui avait marché au commencement de la série ainsi que d’autres idées de ténors du genre, je pense à la licence Metal Slug. Du coup on retrouve une évolution dans les décors qui sont plus détaillés et plus sombres, un bestiaire sans queue ni tête et bien évidemment des boss d’envergure. Ce n’est pas révolutionnaire mais c’est propre et après la bouillie de pixel proposé par son prédécesseur, je ne peux qu’avoir le sourire !



Mais Contra : Opération Galuga n’a pas seulement une belle esthétique, il est aussi bien réalisé d’un point de vue technique ! Petite précision préalable, dans un run and gun le concept c’est d’avancer tout en tirant en continu sur tout élément hostile qui apparaît à l’écran. Bien sûr il faut faire face à beaucoup de projectiles. En fait c’est du shooter mais à pied… Ce qui veut dire que le jeu doit être fluide si on veut en profiter au max. Là encore pas de soucis à se faire avec Contra : Opération Galuga : le jeu est ultra fluide et l’action est limpide même lorsque cela devient intense pour mes petites mains poilues… Les animations sont impeccables et ne gênent pas les hitbox. Il n’y a pas à dire le sujet est maitrisé et cela permet de profiter au mieux de l’expérience de jeu.


Choisir son degré de souffrance
Contra : Opération Galuga est un rail shooter comme on en fait rarement de nos jours alors que dans les années 90’s ils étaient légions ! Comprendre que le jeu propose une action continue avec une difficulté monstrueuse : une balle un mort ! Sauf que des balles il y en a partout à l’écran sans compter les nôtres car on ne va pas se laisser tirer dessus sans riposter ! Au niveau de la difficulté le jeu propose plusieurs niveaux et ce n’est pas plus mal car même en facile qui propose d’avoir 4 cœurs et deux continus, Contra : Opération Galuga se montre vraiment hard ! Pour rendre la vie plus facile, le jeu propose un système de monnaie que l’on gagne en fonction de nos exploits. Cette monnaie permet de s’acheter des bonus qui rendent les parties suivantes plus faciles. Attention toutefois on ne peut ajouter que 2 bonus maximum par personnage.

Mais pourquoi le jeu est-il difficile ? A cause de son rythme dantesque, de ces ennemis qui se multiplient et qui multiplient leurs attaques, des boss aux paterns de dingues et dont certaines esquives doivent friser le pixel perfect ? Choisissez, il y a de quoi devenir fou ! Ce qui est bon c’est que l’on se prend au jeu et on comprend vite qu’il faut avancer tout en maintenant la gâchette de tir appuyée pour annihiler toute forme d’adversité et anticiper celle qui pourraient apparaître du côté droit de l’écran. C’est simple mais ça fonctionne plutôt bien grâce à un bestiaire qui se renouvelle bien et des séquences de gameplay qui évite la répétitivité de s’installer. Encore une fois les boss viennent clore chaque niveau de manière… gigantesque ! Bien que ce soit un classique du genre, ça reste mon petit plaisir coupable.


Tout n’est pas parfait dans Contra : Opération Galuga. Les phases en scrolling vertical avec des séquences de plateformes sont une véritable torture ! La chute entraîne une mort immédiate voir un retry complet du niveau en fonction du niveau de difficulté et j’ai trouvé la physique des sauts vraiment particulière. C’est assez chiadé de sauter tout en esquivant une dizaine de projectile alors que notre personnage est lourd ! Autre soucis, notre arsenal se compose de différentes armes plus ou moins efficaces. Genre le lance missiles à tête chercheuse ou encore le triple tir plasma font le café ! On les acquiert en tirant sur les symboles bonus. Chaque arme a une lettre attitrée. Le problème c’est qu’on ramasse les bonus en les touchant sans avoir le choix or l’action est tellement dingue que lorsque les bonus nous tombent sur la gueule sans pouvoir les éviter on se retrouve avec une vielle mitrailleuse moisie alors qu’on avait un lance flamme niveau 3 ! Les bonus deviennent de malus et il est parfois galère de devoir les esquiver. Si, il y a bien un truc qui mérite une mise à jour c’est bien ce point !



Enfin même si les développeurs ont fait des efforts pour rendre Contra : Opération Galuga accessible, la difficulté pourra en rebuter plus d’un ! Alors oui il est possible de faire les niveaux de manière prudente mais ce n’est pas forcément le gameplay attendu pour ce genre de jeu. Les bonus viennent aider mais refaire les mêmes niveaux en boucle sans avoir l’impression de progresser peut être également rebutant. Le jeu propose pourtant un bon contenu avec une campagne principale qui peut se finir assez rapidement pour les habitués du genre mais il y a aussi pas mal de bonus et de personnages à débloquer histoire de prolonger un peu plus le plaisir.
Contra : Opération Galuga

Editeur : Konami
Développeur : WayForward
Catégorie : Action / Arcade
Prix : 39,99 €
Classification : PEGI 12
Enfin un retour réussi !
Contra : Opération Galuga signe enfin un retour réussi pour la licence ! On oublie la 3D et on revient aux sources avec un jeu en grande partie en scrolling horizontal en 2D, une action en continu et un challenge bien présent ! Le jeu mise énormément sur la nostalgie et les sensations d’antan. Chez moi cela a plutôt bien fonctionné et ça m’a même donné envie de relancer un bon Metal Slug ! Pour les « petits jeunes » c’est une expérience arcade à découvrir et qui se fait plutôt rare sur les consoles actuelles. Bien évidemment je ne peux que recommander de faire le jeu au moins en mode normal pour retrouver des sensations à l’ancienne et d’en chier un petit peu…
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Le test a été réalisé avec une version presse digitale Xbox offerte par Reset PR (Merci Audrey !).