Quand j’entends Visions of Mana, je pense instantanément au chef d’œuvre qu’est Secret of Mana sorti sur Snes. C’est là que je me dis que je suis vieux car la référence est ancienne et surtout une bonne dizaine de jeux est sortie depuis… Les développeurs ont donc fait leur petit bonhomme de chemin et alors que j’ai quitté un jeu en vue du dessus pour simuler une 3D un peu isométrique, je vais retrouver une licence qui a fait le passage de la 3D… Il ne s’agit là que de l’aspect esthétique car au niveau du gameplay je me doute que tout a changé ! C’est donc avec la madeleine de Proust que je me suis lancé dans ce Visions of Mana et il est temps que je vous donne mon avis !
Sortez votre madeleine de Proust !
Comme je le disais en intro lorsque j’entends « XXX of Mana » je pense immédiatement à Secret of Mana. Je ne suis pas le seul et les développeurs de Visions of Mana l’ont bien compris et versent dans le fan service ! ça commence dès l’écran titre avec l’apparition de l’arbre mana qui est un copié collé de celui sur la jaquette de son aîné. Je poursuis avec les éléments qui portent les mêmes noms. Les vieux ne seront donc pas dépaysés en attendant : Ondine, Gnome, Sylphide, Athanor, Luna ou encore Dryade. Histoire de ne pas y aller avec le dos de la cuillère, les développeurs ont donné les mêmes noms aux magies de chaque élément !
Cela ne s’arrête pas là et on a des références un peu plus discrètes. Par exemple, le dragon Ramcoh a le même sprite au pixel près que Flammy, le dragon de Secret Of Mana… Je n’ai également pas pu m’empêcher de sourire lorsque j’ai rencontré mon premier marchand qui danse comme ceux de l’opus sur Snes. Le premier boss de Visions of Mana n’est autre que Mantis, un boss emblématique de Secret of Mana. Que dire de certains thème de la BO qui sont ceux de Secret of Mana mais dépoussiérés ? Vous l’aurez compris, les références sont omniprésentes. L’avantage c’est que pour ceux qui ne connaissent pas Secret of Mana (si cela existe…), ils n’auront pas les références mais cela ne gène aucunement pour faire le jeu avec une histoire inédite. Les anciens comme moi se délecteront de toutes ses références et verront Visions of Mana comme un gros bonbon sucré rempli de nostalgie !
Tout le monde rêve de se sacrifier… ou pas !
Le speech de base de Visions of Mana m’a laissé dubitatif à la première lecture. On incarne Val, tout nouvellement désigné gardien d’âmes, qui accompagne son amie d’enfance Hina, choisie comme offrande, jusqu’à l’Arbre de Mana. STOP on s’arrête là vous avez bien lu : on va accompagner une fille qualifiée « d’offrande ». Non vous n’avez pas mal lu et non vous n’avez pas mal compris ! Dans le monde de Visions of Mana, régulièrement un élément dont dépend le village choisit une personne pour que son âme soit sacrifiée à l’arbre Mana. Cela permet de régénérer le cycle du Mana, afin de prévenir une catastrophe qui pourrait frapper leur village.
Il va donc falloir traverser le monde de Qi’Diel jusqu’à l’arbre Mana. Bien entendu le périple ne se fera pas qu’avec ces deux personnages. Très rapidement, on va croiser la route de nouveaux personnages qui sont eux aussi désignés comme des offrandes. Ainsi Val va être en charge d’escorter tout un panier garni de gens vivants… On ajoutera ainsi à notre équipe Karina, l’offrande du vent et qui est accompagnée de son dragon Ramcoh, Morley, l’offrande la lune mais également des invités prestigieux comme Palmina, une jeune reine et Julei. Bien évidemment l’histoire ne va pas se révéler aussi simple qu’elle n’y paraît…
Chaque personnage a un passé, d’ailleurs on s’aperçoit vite que chacun est un peu écorché. Très vite l’arrivée à l’arbre Mana n’apparaît comme une fin en soi. Une menace plus grande est tapie dans l’ombre et il va falloir y faire face pour que chaque personnage sauve son village natal et d’une manière plus générale, le monde de Qi’Diel. J’ai bien accroché à l’intrigue qui tranche avec le visuel du jeu ! Autant le jeu paraît tout mignon avec sa DA autant le scénario paraît bien sombre à de nombreux moments et certains passages peuvent dénoter entre la lourdeur du propose et la chara design des personnages très kawaï…
Un gameplay complexe en apparence mais simple mannette en main !
Visions of Mana est un action RPG dans lequel on dirige une équipe de 3 personnages. Visions of Mana se rapproche énormément des remakes de Final Fantasy VII pour ce qui est des combats. On constitue une équipe de 3 joueurs parmi les 5 possibles et on parcourt le monde en combattant les ennemis se trouvant sur notre chemin. Les combats sont dynamiques et non plus au tour par tour. Cela les rend plus rapides et surtout plus en phase avec les standards actuels. On switche d’un personnage à un autre via une simple touche. Chaque personnage dispose d’une attaque classique, d’un coup plus fort et ensuite d’une panoplie de coups spéciaux et/ou de magie en fonction de son équipement. On touche du doigt la « complexité » du gameplay de Visions of Mana.
Au fil de notre aventure, on rencontre les éléments qui sont les types de magies. On va les débloquer et ainsi pouvoir les utiliser sauf que… Un élément ne peut être équipé que sur un personnage et chaque élément équipé modifie les stats de notre personnage et même sa classe ! Prenons l’exemple de Val. Celui-ci est à mi chemin entre un tank et un combattant standard. Si on lui équipe Sylphide (l’élément du vent) il devient une sorte de paladin lourd donc moins rapide mais plus résistant en revanche le même élément équipé sur Morley le rend plus rapide ! Ce système fonctionne avec les 5 personnages et en fonction des 8 magies. Faites le calcul cela donne 40 possibilités ! Les éléments permettent également de débloquer des magies ou des techniques utilisables par nos héros, le choix n’est donc pas anodin. Les développeurs insistent beaucoup sur l’intérêt de bien préparer son équipe et de la modifier en fonction des situations sauf que…
Sauf que j’ai joué à l’ancienne et ça fonctionne plutôt bien. En gros j’ai choisi une équipe équilibrée et finalement je ne l’ai quasiment pas changé de toute l’aventure ! Val est assez simple à diriger du coup je l’ai gardé en premier perso pour bourriner les ennemis. Je l’ai associé à Julei qui est le soigneur du groupe et pour compléter j’alternai entre Karina et Morley bien que je trouve que ce dernier fasse un peu doublon avec Val en fonction de l’élément que l’on équipe à chacun. Je ne me suis donc pas pris la tête avec les changements sachant que les personnages non choisis gagnent autant d’expérience que ceux qui combattent ce qui est très appréciable pour ceux qui aiment changer régulièrement. Je n’ai pas changé car à chaque fois il faut équiper les éléments, changer les armures voir parfois modifier les raccourcis des roues en combat. Vu que j’aime les choses bien faites, je passais à chaque fois 20 minutes dans les paramètres et je ne vous cache pas que cela m’a gavé…
Donc oui j’ai flippé quand j’ai vu que les éléments modifiaient les classes des personnages et qu’il fallait se souvenir des changements qui sont différents d’un personnage à une autre mais finalement cette complexité n’est qu’en surface ! Les combats peuvent paraître répétitifs sur une même zone car on affronte le même bestiaire mais excepté cet écueil, cela fonctionne bien. D’une zone à l’autre il faudra adapter sa stratégie. Un petit mot sur le système de roue instauré par la licence. Cela permet de mettre le jeu en pause durant le combat afin de choisir la magie ou l’objet voulu. Ce que je trouve dommage, c’est de ne pas pouvoir faire le jeu à plusieurs alors que l’on a trois personnages sous la main. Une des forces de Secret of Mana était de faire le jeu en coop (je l’ai fait avec mon petit de 7 ans) et lorsque j’ai commencé le jeu j’ai été déçu de cette absence d’option (et mon fils aussi). OK pour le coup je chipote un peu…
Pour le reste Visions of Mana est très classique. On peut toujours équiper nos personnages de différentes pièces d’équipements et armes qui modifient nos stats. Les personnages gagnent en niveau au fil des combats. Pour le coup Visions of Mana propose une vision à l’ancienne : oui il faut parfois faire du farm histoire de gagner en puissance et ne pas galérer sur les combats de boss. Cela est d’autant plus vrai sur la fin qui nous fait enchainer les combats qui peuvent se montrer retords sur la durée. Pour éviter le farm pur et dur, je vous recommande de bien explorer les zones que l’on parcourt.
Concrètement, la progression se fait en traversant des zones semi ouvertes. Comprendre que l’on peut tracer tout droit mais on peut aussi fureter à droite à gauche pour faire quelques combats supplémentaires et surtout trouver des trésors ! Franchement cela est utile car les marchands sont toujours aussi cher ! Puis si vous voulez faire les quêtes secondaires vous serez amener à parcourir les régions en détail. Visions of Mana propose en plus une dimension « metroidvania » si je peux me permettre le terme. Certains passages ne pourront être débloqués qu’avec le bon élément. Ainsi il faudra régulièrement revenir sur les régions déjà traversées pour glaner de nouveaux trésors. Enfin, certains endroits comportent des ennemis impossibles à vaincre lors de notre personnage, d’ailleurs je vous déconseille de vous frotter aux gobelins niveaux 51 au début du jeu alors que l’on est que niveau 6… J’ai eu les fesses rouges !
Un bonbon acidulé (et un peu sucré aussi quand même)
Visuellement Visions of Mana propose une DA très kawaï avec énormément de mignonneries ! Comme je l’ai dit en début de test cela tranche avec le propos du jeu. Il n’en demeure pas moins que le jeu est beau ! J’ai adoré le chara design bien détaillé des personnages avec une finition en cell shading. C’est vraiment bien fichu. Le bestiaire est varié et bien détaillé et on retrouve des boss d’envergure comme je le voyais dans Secret of Mana. Sur le plan technique, le jeu est donc globalement réussi avec une mention spéciale pour les animations des coups spéciaux qui sont impressionnante, en tout cas je ne m’attendais pas à une telle animation en plein milieu d’un combat ! Les villes et villages que l’on parcourt sont détaillés avec des bâtiments typiques à chaque région.
J’ai en revanche été déçu par les environnements extérieurs qui comportent les ennemis. Je les ai trouvé parfois vides avec un manque d’éléments ou en tous cas une certaine redondance dans leur reprise. Rien de bien méchant et le travail reste de qualité et surtout varié au vu de la longueur du jeu. Pour l’aspect sonore, à mon goût c’est une master class. Est ce qu’un jour Square a pondu un jeu avec une BO indigne ? ça ne me vient pas à l’esprit. Les voix des personnages sont en jap ou en anglais mais l’un ou l’autre sont de qualité. Un point qui m’a fait grincer des dents ce sont les répliques des personnages (ou du moins celui que l’on dirige) à chaque fois que l’on ramasse quelque chose ou que l’on bat un ennemi. Ce sont toujours les mêmes et parfois c’est une phrase toutes les 10 secondes d’exploration : insupportable !
Visions of Mana
Editeur : Square Enix
Développeur : Square Enix
Catégorie : RPG / Action
Prix : 69,99 €
Classification : PEGI 12
Nostalgie et innovations
Avant de lancer le jeu, j’étais comme un petit fou plein d’attentes et Visions of Mana les a toutes comblées ! Inutile de faire le fine bouche j’ai adoré le jeu ! Que ce soit son gameplay, sa réalisation, sa DA, sa BO j’ai été charmé par tous les aspects. Alors bien évidemment il n’est pas parfait. Si la réalisation est propre peut être que j’en aurai voulu plus pour un jeu à 70 euros. J’ai trouvé que l’affichage peinait régulièrement. Si le système de roue est toujours opportun je ne comprends pas pourquoi les développeurs n’ont pas intégré les éléments. Ok il y a bien un « raccourci » mais ça reste chiant et si on veut pleinement profiter du gameplay ou si on joue en difficile on passe sa vie dans les menus ! ça reste quand même une master class pour moi et j’adore ce genre de jeu qui arrive à se renouveler tout en gardant les éléments qui en font son essence et qui donne un plaisir rétro !
Si tu veux acheter le jeu (le Piwi ne prend aucune commission car non actionnaire chez Microsoft ni Sony ni Square Enix !) ICI PS5 / PS4 ou ICI XBOX SERIES X / XBOX ONE.
Le test a été réalisé avec une version presse digitale Xbox offerte par Agence LU6.1.
