Silent Hill 2, l’évocation de ces mots se réfère presque à une légende. On en parle tellement de ce jeu que je me demande si tous l’ont fait. Sorti initialement en 2001, le jeu a rencontré un franc succès grâce à un scénario, une narration, une ambiance exceptionnels. Tous ceux qui ont joué au jeu se souviennent du brouillard de la ville oppressant, de ses monstres difformes et pourtant emblématiques (coucou les infirmières) de son némésis aka Pyramid Head, de ses puzzles de malade (oui chez moi on se filait les infos entre les cours) bref un grand classique du genre survival horror et qui pourtant se démarquait par les thèmes qu’il abordait : beaucoup plus matures que ce que l’on a l’habitude de voir. Pourtant je ne faisais pas parti des fans du jeu lors de sa sortie, j’étais plus « team » Resident Evil, surement par manque de maturité car pour avoir fait le jeu des années plus tard, j’ai pu me rendre compte que j’étais passé à côté de quelque chose… Voilà que Konami, un peu en perdition ces dernières années avec la chute de licences phares comme PES et l’absence de nouvelles, annonce le remake de Silent Hill 2 ! Cela a mis tout le monde en émoi ! Après cette trèèèès longue intro, je pense qu’il est temps que vous donne mon avis !

Home sweet home… ou pas !
Silent Hill 2 remake commence exactement comme son aîné. On retrouve James Sunderland accoudé sur une barrière en bord de route qui surplombe la ville de Silent Hill. Sa femme, Mary, lui a envoyé une lettre lui disant : « Rejoins-moi dans notre lieu à nous. Je t’y attends. » Ce lieu c’est donc cette magnifique petite bourgade (non) dans le Maine qui porte le doux nom de Silent Hill. Il y a quand même un léger petit problème mais quelque chose d’anodin : Mary est décédée il y a trois ans des suites d’une maladie. Comment a-t-elle pu écrire cette lettre ? Bref notre James ne croit pas pouvoir la retrouver et pourtant il est bien là car « on ne sait jamais« … C’est donc parti pour une virée dans une ville qui baigne dans un brouillard à couper au couteau et encore c’est un euphémisme !

Car la ville est plongée dans un brouillard caractéristique de la licence et surtout est totalement déserte. On va bien croiser des personnages mais encore une fois on sent bien qu’il y a quelque chose « de pas normal ». On retrouve Eddy, un mec bizarre légèrement parano, Angela au lourd passé avec des envies de suicide, Maria femme ultra sensuelle qui rappelle la femme de James et que l’on va aider durant un temps ou encore Laura une petite fille espiègle. Ces personnages ont un point commun avec James, ils errent dans la ville à la recherche de quelque chose ou de quelqu’un… Bien évidemment chacun va être l’occasion pour les développeurs d’aborder un thème lourd : le viol, la mort, le suicide, l’isolement… C’est vraiment… funèbre !



Dès notre arrivée en ville, on va croiser des monstres qui sont informes et surtout qui nous veulent du mal beaucoup de mal ! Niveau touristique on est proche de l’accueil d’un parisien… Coup de bol, on va également trouver une radio qui réagit à leur présence. On va donc progresser dans les différents lieux de la ville qui ont marqué la vie commune de James et de sa femme via les différents souvenirs et indices que l’on va trouver. Si on peut comprendre la balade sur la jetée, le petit tour de le motel, on va vite se retrouver dans un hôpital en passant par une prison… Ce n’est pas forcément les premiers lieux qui nous viennent à l’esprit lorsque l’on évoque une vie de couple romantique… Surtout que la ville est comme une pièce avec un côté pile angoissant et un côté face angoissant ET glauque ! C’est dans cette seconde dimension que l’on croise Pyramid Head.


Vous l’aurez compris, ces lieux s’ils ne sont pas romantiques, ne sont pas non plus anodins lorsque l’on suit l’aventure d’un homme à la recherche de sa femme décédée il y a trois ans. Doit-on y voir un voyage métaphorique et cauchemardesque ? Une course vers la rédemption ou le pardon ? Je vous laisse le soin de le découvrir Bien que je pense que la majorité connaisse déjà le dénouement de cette histoire. Encore une fois les thèmes abordés sont forts et permettent de distiller petit à petit des indices sur la trame principale de Silent Hill 2.


C’est un point fort de Silent Hill 2 et le remake reprend parfaitement ces atouts : un scénario intense et profond et une narration qui prend son temps en impliquant le joueur. L’implication passe par la mise en place d’une ambiance lourde et angoissante via un brouillard intense et des lieux clos très peu éclairé. En tant que joueur on se sent constamment épié, sur le grill, prêt à n’importe quelle rencontre et pourtant on persiste dans nos recherches afin d’avoir plus de réponses. Le background de Silent Hill 2 passe également par la recherche de collectible qui donne des indices sur la ville et ses habitants aujourd’hui disparus. Je dirai que Silent Hill 2 remake est plus angoissant que son aîné ce qui n’est pas une mince affaire et oui je peux le dire : Home sweet Home.



La survie dans l’adversité et la réflexion
Mais comment ça se passe pour survivre dans cette ville au milieu du brouillard, des bâtiments glauques et des monstres ? Silent Hill 2 est un jeu dit de survival horror mais il se démarque nettement de ce que peut proposer un Resident Evil par exemple. Tout d’abord par le cheminement, on n’est rarement pris par la main. Il nous appartient d’explorer les lieux au petit bonheur la chance pour que James relève un indice et note un point d’intérêt sur la carte. Il faut donc explorer mais comme je l’ai dit plus haut, l’ambiance est pesante limite oppressante via l’environnement. Pour ce qui est de l’exploration, il faut distinguer la ville des bâtiments. Dans la ville, on croise les mêmes types de monstre et on est relativement libre. Pour les bâtiments, ils s’apparentes à des donjons qui demandent à résoudre des énigmes pour obtenir les « clés » permettant de débloquer le passage et ainsi de progresser. Il faut surtout faire avec la présence des monstres.



Car les combats sont assez difficiles dans Silent Hill 2. Points positifs de ce remake, James est beaucoup moins lourd et le changement d’arme se fait « à la volée » et non en passant par le menu comme pour l’original. Par contre, point négatif : l’ajout de l’esquive qui, pour moi, rend très facile les combats. C’était un point fort de l’aîné qui s’ajoutait à l’ambiance : la peur de rencontrer un monstre car chaque combat était une épreuve ! Ici l’esquive facilite trop la chose car les monstres, qui sont réduits au niveau de la variété, ne disposent que d’un ou deux patterns très facile à identifier et donc à anticiper.


Si au début l’angoisse était bien présente car cette foutue radio réagit très souvent à ces monstres, très vite la tension est redescendue d’un cran après quelques combats… J’avais pris l’habitude d’éviter les monstres y compris les sacs de viande qui se trimballent en ville mais en fait il suffit dans le remake de rentrer dans le tas. Il peut y avoir un peu de difficulté si l’on est confronté à plusieurs monstres en même temps mais ces moments sont rares. Je dirai que le remake suit la même évolution que la licence Resident Evil avec plus d’action et moins de difficulté. C’est dommage surtout lorsqu’il s’agit d’un aspect de la licence. En parlant de difficulté, le jeu propose de la paramétrer que ce soit pour les combats ou les puzzles. Je vous conseille de vous caler au minimum en standard pour les combats. Histoire de faciliter la tâche, les soins sont beaucoup plus présents ! Je me souvenais que dans l’original trouve une potion de soin relevait de l’exceptionnel et une seringue de l’impossible. Encore une fois dans le remake c’est libre service ce qui nous met plus en confiance et donc baisse la tension…

En revanche pour les puzzles, ils sont aussi difficiles et torturés ! Silent Hill 2 brille avec sa proposition de puzzles qui nous demandent de nous rendre à différents endroits pour retrouver des objets qu’il va falloir combiner pour ensuite les placer dans un certain ordre ou après certaines manip dans un endroit précis. Vous me direz comme dans tous les jeux sauf que dans Silent Hill tout n’est pas évident, même les indices vous sont donnés sous forme d’énigmes qu’il faudra interpréter pour les utiliser. Sans exagérer, je suis parfois resté bloqué une bonne demi heure sur un puzzle tout simplement car je ne comprenais pas l’indice sous forme de poème (oui pour ceux qui voient le moment et ce moquent faites le en difficile avec une strophe de plus et on en reparle !).



On va donc alterner entre exploration/combats et résolution d’énigmes. Ce que je trouve dommage c’est que la construction est similaire de bout en bout du jeu. On explore un quartier de la ville qui nous permet de débloquer l’accès à un gros bâtiment bien sombre. Dans ce bâtiment on est confronté à une « gros puzzle/énigme » qu’il va falloir résoudre en explorant les lieux pour débloquer une porte derrière laquelle se trouve un boss. Chaque bâtiment est l’occasion d’acquérir une nouvelle arme bien qu’elles soient peu nombreuses au final. En fait Silent Hill 2 remake est construit comme un Zelda : un monde dans lequel on a des donjons qui contiennent un boss et un nouvel objet permettant de progresser vers le donjon suivant. Le jeu mérite cependant bien le titre de remake car par rapport à l’original, il se révèle bien plus long avec de nombreuses séquences d’ajoutées ou en tout cas de rallongées.

Une réalisation remise au goût du jour !
C’est la mode actuelle : ressortir les vielles gloires du passé et leur faire un sacré lifting pour les remettre au goût du jour. Capcom est l’un des précurseur avec ses licences de Survival horror comme Resident Evil ou dernièrement Dead Rising qui pour le coup est un remaster sans séquence ajoutée. On attendait donc Konami et particulièrement Bloober Team au tournant et le défi est largement réussi ! J’avais peur que le brouillard soit moins présent ou moins emmerdant via les nouvelles technologies (oui les gros pixels quand il faut faire du gras ça aide) mais pas du tout c’est toujours aussi oppressant ! En intérieur, si le brouillard n’est plus là les développeurs l’ont remplacé par l’obscurité. Pour le coup je vous recommande de bien régler l’image car même dans une salle « safe » avec sauvegarde on y voit autant que dans le fond d’un trou du cul (désolé pour l’image…).
Les monstres sont toujours aussi informes mais bien plus classes. On a les gros pixels en moins mais ils ne restent pas moins difficilement identifiables. Pyramid Head est toujours présent toujours aussi emblématique mais plus détaillé. Une des forces de Silent Hill 2 est son bestiaire pourtant indescriptible mais qui a marqué tous les joueurs. Là encore j’avais peur que les nouvelles évolutions graphiques enlèvent cet aspect mais non on reste sur ce côté terrifiant et répugnant. Bloober Team a fait un beau travail sans dénaturer le support d’origine c’est une vraie réussite. L’aspect sonore n’est pas en reste. Je conseille bien évidemment de jouer dans le noir avec un casque pour un effet de stress encore plus présent ! La ville, les bâtiments sont remplis de bruit qui ne cachent nécessairement pas un monstre mais qui sait… En tout cas pas moi et j’ai sursauté et j’ai fait faire je ne sais combien de volte face à mon cher James à chaque bruit qui venait dans mon dos. Les musiques sont toujours aussi parfaite avec le compositeur original. Elles sont un réel délice lors des cinématiques que propose Silent Hill 2 ajoute une touche de dramaturgie.
Silent Hill 2 Remake

Editeur : Konami
Développeur : Bloober Team
Catégorie : Horreur
Prix : 69,99 €
Classification : PEGI 18
Une plongée en abyme
Ce remake de Silent Hill 2 est une belle réussite y a pas à dire. Alors oui je trouve certains aspects négatifs notamment au niveau des combats qui se révèlent bien plus faciles qu’auparavant avec l’ajout de l’esquive et la profusion d’objets de soin ou de munitions. Après j’ai beau réfléchir, je ne vois pas grand chose d’autre de négatif. Une réalisation graphique et sonore retravaillées mais dans le droit fil de l’opus original qui donnent ainsi les mêmes sensations. Un scénario et une narration tout simplement exceptionnels. Un gameplay certes ronronnant mais taillé aux petits oignons avec des énigmes travaillées qui ne prennent pas le joueur par la main. La possibilité d’ajuster la difficulté des puzzles et des combats de manière séparé afin d’offrir l’expérience de jeu attendue par le joueur. J’oubliais le léger détail sur les nombreuses fins que propose le jeu en fonction de vos actions dans la partie et qui offrent du bonus en new game ce qui donne une énorme rejouabilité au titre. En termes de survival horror pur, Silent Hill 2 est une master classe et il m’est difficile de ne pas vous le recommander !
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Le test a été réalisé avec une version presse digitale PS5 offerte par Reset PR (Merci Audrey !).
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