Dynasty Warriors : Origins, le retour en grâce ? [Test]

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J’ai découvert la licence Dynasty Warriors à l’époque de la PS2 ce qui n’est pas forcément rajeunissant et cela a tout de suite été le coup de foudre ! Ce sentiment de puissance que l’on a avec notre personnage capable de faire face à plus de 1.000 hommes, les personnages plus badasses les uns que les autres Guan Yu, Zhang Fei, le méchant Cao Cao ou encore le monstrueux Lu bu ! J’ai découvert le genre « Musou », mélange de hack n slash en 3D dans lequel on dézingue des soldats adverses par centaines pour remporter la bataille, tout à fait par hasard et c’est toujours un plaisir de découvrir un nouvel épisode de la saga. Je n’ai pas forcément été convaincu par le dernier opus sorti qui pour moi perdait l’essence de la série et avait une réalisation limite par rapport aux standards de l’époque… Avec Dynasty Warriors : Origins, Koei Tecmo et Omega Force promettent de dépoussiérer le genre avec l’ajout de nouveautés qui apportent un vent de fraicheur. Je vous donne mon avis (pas forcément objectif sur certains points parce que j’adoooore la licence…) après avoir restaurer la paix dans les trois Royaumes.

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Les Trois Royaume, encore et toujours !

Oui je commence par planter le décor car comme ça c’est fait et on en parle plus ! Par ailleurs, il est très facilement compréhensible puisqu’il s’agit du même depuis le premier opus de la série ou en tout cas depuis le premier épisode dont je me souviens sur PS2. Dynasty Warriors : Origins va nous transporter en Chine pour vivre l’histoire des Trois Royaumes. Pour ceux qui ne le savent pas c’est une sorte d’Odyssée d’Homère mais en Chine. Pour ceux au fond de la classe qui ne comprennent toujours pas, c’est un récit donc une histoire imaginaire mais qui mêle des points qui se sont réellement passés dans l’histoire de Chine. Pour l’époque on se situe en 300 après JC dont époque médiévale mais assez évoluée et, imaginaire oblige, une belle part de magie et de mystère.

Dans cette histoire, trois royaumes s’affrontent pour récupérer les restes de la dynastie des Han. On voit donc le Wei, le Shu et le Wu, ce ne sont pas les noms chinois des Télétubbies. Traditionnellement on incarne le Shu perçu comme les gentils. Leur couleur est d’ailleurs le vert et la faction est dirigée par Lui Bei. Les méchants sont, selon moi les Wei dirigés par Cao Cao et tous ses cousins : Cao Ren, Cao Pi, Cao Xiu… Les troisièmes, je les vois comme le Modem des trois Royaumes : le Wu. J’ai toujours eu du mal avec cette faction qui ne propose aucune tête d’affiche qui a retenu mon attention. A côté des trois grandes factions, on a des milices indépendantes avec des personnages haut en couleur dont le plus badasse : Lu Bu qui dans l’histoire des Trois Royaumes est décrit comme le combattant le plus puissant et ça se retrouve manette en main. J’en oublierai presque la dynastie des Jin qui est présente alors qu’il s’agit de la descendance de la dynastie des Wei, il faut bien tout caler dans un jeu et le casting devient vraiment impressionnant !

Dynasty Warriors : Origins démarre donc sur la révolte des Turbans Jaunes dirigés par Zhang Jiao. Il s’agit d’une partie du peuple qui se soulève contre la dynastie des Han. Ces derniers demandent aux trois grandes familles d’intervenir main dans la main. A ce moment le Wei, le Shu et le Wu font cause commune mais passée la bataille ils vont se livrer une bataille pour prendre le contrôle à la place des Han. Franchement, l’histoire peut paraître simple mais j’ai bien accroché, une sorte de Games of Throne à la sauce médiévale chinoise ! Je me suis demandé pourquoi on ne fait pas le même genre de jeu pour d’autres périodes comme le médiéval européen ! On a les mêmes intrigues et des batailles de chevaliers à 1000 contre 1, avouez que cela aurait de la gueule non ? Franchement il y a bien une idée à creuser !

Là où Dynasty Warriors : Origins sort des sentiers battus, c’est sur la narration. Ok on suit toujours l’histoire des trois royaumes et des trois factions sauf que pour le coup, on est pas directement affilié à une des familles. On incarne Ziluan, c’est pas un nom top pour un héros mais passons, qui est un personnage inédit car totalement inventé. Personnage amnésique (la belle affaire) qui se révèle être une sentinelle de la paix membre d’un ordre secret qui préserve la paix des trois royaumes. Oui vous le sentez venir, si l’on n’est pas affilié directement à un camp, il faudra faire un choix et ainsi refaire le jeu plusieurs fois si l’on veut voir les variantes scénaristiques (très légères) que peut nous proposer Dynasty Warriors : Origins. Pour le reste l’histoire se révèle assez linéaire et suit celle de n’importe quel opus de la série.

Photo Ziluan

On renverse la table ?

Si Dynasty Warriors : Origins reprend la trame de tout Dynasty Warriors qui existe, la comparaison s’arrête là. J’ai connu Dynasty Warriors, on enchaînait les batailles en changeant de général à la volée et on matraquait par centaines les soldats et les par dizaines les généraux. J’ai retrouvé ce côté on fracasse les soldats par centaines mais c’est tout et j’ai envi de dire que ce n’est pas plus mal. Dynasty Warriors : Origins fait énormément évoluer la série ! Je commence par le champ de bataille qui reste quand même au cœur du gameplay. On ne se retrouve plus à seulement taper sur deux touches (coup fort / faible) puis activer sa jauge Musou, sorte de transe. C’est toujours présent, je rassure les bourrins comme moi, mais Dynasty Warriors : Origins apporte énormément de nuances !

On commence par une esquive qui est sympa et utile pour se sortir d’un gros bataillon mais je passe vite pour arriver sur la parade ! Si les combats contre les soldats de base restent encore très simplistes bien qu’il faille se méfier du nombre, les combats contre les lieutenants et les généraux ont beaucoup plus de corps et il faudra user de la parade pour briser la jauge d’étourdissement et ainsi lancer un assaut dévastateur. C’est con mais cela ajoute de la complexité aux combats et il n’est pas rare de tomber sur le champ de la bataille pour peu que l’on affronte seul un général et son bataillon sans l’affaiblir. Cette parade est omniprésente et m’a rappelé Wo long qui est étrangement des mêmes développeurs. Son omniprésence donne un côté répétitif finalement face aux généraux, on se contente d’attendre pour faire une parade et descendre la barre d’étourdissement du général.

Dyansty Warriors : Origins ajoute aussi une nouvelle panoplie de coups tirés des arts des armes. Il faut presser une gâchette combinée avec une touche pour lâcher ces coups spéciaux dont certains sont une parade qui déstabilise l’ennemi. Bien sûr leur coût n’est pas gratuit et chaque utilisation consomme une capsule de concentration. Là encore ces coups se révèlent particulièrement efficaces mais il faut savoir doser leur utilisation pour ne pas se retrouver à court dans un moment crucial. Enfin on a une jauge de rage qui vient s’ajouter à celle du Musou. Cela met notre personnage en transe et il frappe donc plus fort, plus vite et une fois la jauge épuisée, il lance un dernier coup de zone monstrueux.

J’ai uniquement parlé du gameplay au sens strict. Pour ce qui est du déroulement de la bataille, on reste dans les sentiers battus. Le but est de vaincre le général ennemi sans que notre général soit défait. Les batailles ne sont pas monotones pour autant. A chaque fois des évènements (naturels, magiques ou humains) viennent perturber le déroulement des combats : comme l’arrivée de renforts inattendue ou même une trahison en pleine bataille ! Il faut en plus ajouter les évènements strictement lié à notre personnage qui est une sentinelle de la paix dotée de pouvoir utile pour sauver une victoire. Ces évènements bien que scriptés restent variés d’une bataille à l’autre et cela permet d’éviter un sentiment de répétitivité.

J’ai aimé les duels avec un général adverse en pleine bataille ! Lorsque l’on rencontre un général sur le champ de bataille il est possible sous certaines conditions de déclencher un duel. Après une rapide transition, on se retrouve dans une arène faite par les soldats des deux camps et vous devez vous battre mano à mano face au général. On est véritablement dans un combat en VS dans lequel il faut faire tomber la vie de son adversaire à zéro. C’est vraiment sympa cette nouvelle mécanique et cela met en pause la bataille générale évitant ainsi une possible monotonie qui pourrait s’installer.

Il y a également des capacités nouvelles pour notre personnage qui se comporte un peu plus comme un général. J’ai eu l’impression d’être moins spectateur des batailles ou de moins subir les évènements. Il est en effet possible de réaliser certaines actions qui permettent plus tard de réduire à néant une contre attaque ennemie. C’est assez plaisant et surtout gratifiant car pour le coup on s’évite des désagréments et on rend les batailles plus courtes. Il ne faut pas oublier le pouvoir de Ziluan, sorte de vision d’aigle qui permet de voir les points faibles de l’ennemi.

Un J-RPG en monde ouvert ?!

Quand je dis que Dynasty Warriors : Origins est une évolution voir même une révolution pour la licence, je n’exagère rien ! Ceux qui ont connu la série avec les opus précédents savent que le mode principal du jeu consiste à suivre l’histoire des trois royaumes dans une succession de batailles entrecoupées de cut scènes et avec l’imposition de personnages et de camps précis. Si Dynasty Warriors : Origins conserve une narration linéaire de l’histoire des Trois Royaumes, le jeu laisse énormément de liberté aux joueurs ! Déjà fini la succession de batailles dorénavant on a un monde ouvert ! Je ne déconne pas on se balade de provinces en provinces via la world map que l’on parcourt à pied ou à cheval. Pour le coup j’ai trouvé la présentation bizarre avec notre personnage qui ressemble à un géant qui parcourt des décors de lilliputiens.

Attention le monde ouvert n’est pas entièrement accessible d’entrée, les provinces se débloquent au fil de notre progression dans l’histoire principale. Je précise que le monde ouvert ne sert qu’à relier les provinces et les batailles principales et secondaires qui nous sont offertes. On ne combat pas dans le monde ouvert, on se contente de ramasser des collectibles, s’arrêter aux personnages que l’on croise, s’arrêter aux points d’intérêts qui symbolisent le lancement des batailles principales et secondaires. Donc c’est un monde ouvert limité mais ça reste un monde ouvert quand même et sa seule présence montre un virage à 180° pour la licence.

Ceux qui sont attentifs auront relevé que je parle de missions principales et secondaires. La présence de ces missions secondaires est là encore une nouveauté pour la licence. Elles sont de plusieurs sortes. Les premières apparaissent de manière continue et aléatoire. Ce sont des sortes de mini batailles qui durent rarement plus de 5 minutes et qui consistent à éliminer des poches de résistances, des pirates, des bandits… Leur principale intérêt est de nous faire de l’expérience pour notre personnage. Les secondes sont des missions secondaires à l’issues desquelles on gagne une pièce d’équipement pour notre personnage. Elles permettent également d’augmenter l’affinité avec le personnage qui donne la mission. A chaque fois que l’on accomplit une de ces deux catégories de missions, on augmente le niveau de paix de la province concernée ce qui signifie des cadeaux de la part des villageois et des avantages en boutique.

La dernière catégorie de missions secondaires sont des défis donnés par les personnages de la licence. Les accomplir permet de glaner de l’expérience, de la maîtrise d’arme et d’augmenter l’affinité avec le personnage concerné ce qui donne lieu à des dialogues et autre cut scènes complémentaires. Si vous suivez vous constatez que ça fait un contenu assez monstrueux en tout cas supérieur à ce que propose généralement un opus de la série ! Mais ce n’est pas tout, j’ai parlé arme, maitrise d’arme, expérience personnage, pièces d’équipement, vous la voyez venir la dimension J-RPG ?

Oui finie la succession de généraux en tout genre sans aucune évolution, Dynasty Warriors : Origins nous propose de ne commander qu’un seul et même personnage : Ziluan ! Bon j’ai déjà dit ce que je pensais de son nom mais je ne vous ai pas dit qu’en plus d’être amnésique, Monsieur est muet ! Cerise sur le gâteau je trouve son chara design assez plat et insipide comparé aux personnages connus de la licence très haut en couleurs ! Pour ce qui connaissent un peu, même un gars comme Zhou You, que je trouve bof, en impose plus ! Au final j’ai eu l’impression de diriger un personnage doté d’un charisme d’huitre… Même pour les scènes assez fortes en « émotions » si je peux appeler cela ainsi car on est sur le niveau d’un The Expendables pour vous donner une idée, Ziluan ne montre rien, le gars est mort de l’intérieur ce qui n’aide pas pour s’y attacher.

Bref je stoppe ma disgression et je reprends sur le personnage et la dimension J-RPG. Chaque mission principale ou secondaire que l’on réussit est synonyme d’expérience pour notre personnage qui gagne en niveaux ce qui permet de débloquer des arbres de talents. Chaque talent requiert un nombre de points que l’on obtient là encore en se battant. Il y a de quoi faire avec 5 arbres de talents qui comprennent chacun une dizaine de talents à débloquer. Ce n’est pas forcément une nouvelle mécanique car de mémoire je l’ai déjà vu dans des opus plus anciens. On pouvait en effet se concentrer sur un seul général ou même créer un personnage et ainsi le faire progresser. Je précise cependant que ce n’était pas aussi développé que dans Dynasty Warriors : Origins. Les talents ne sont pas forcément variés, on tourne autour de plus de vie, de défense, d’attaque, le déblocage de nouvelles techniques d’arme.

En plus du niveau de notre personnage, on va gagner de la maîtrise d’arme. J’ai oublié de vous dire que Ziluan sait manipuler toutes les armes que propose Dynasty Warriors : Origins. Il y en a 10 en tout et elles se débloquent au fur et à mesure de notre progression dans la trame principale ce qui permet de renouveler le gameplay et d’éviter de répéter constamment les mêmes attaques. A chaque fois que l’on utilise une arme, on gagne de la maîtrise ce qui permet d’ajouter des coups supplémentaires dans nos combos ou de débloquer gratuitement de nouvelles techniques d’armes. L’idée de débloquer les armes au fur et à mesure est pas mal et effectivement on change régulièrement notamment pour faire les défis lancés par les personnages secondaires. Après, chaque joueur aura sa préférence et tournera beaucoup autour de la même arme. En mode difficile, le jeu se montre assez dur et pour le coup si l’on veut progresser, on reste avec une arme confort.

Toujours sur les armes, si on a 10 armes différentes, pour chacune d’entre elles, il existe une foultitude de variantes que l’on glane sur les champs de bataille ou que l’on peut acheter auprès de marchands. Bien évidemment plus on maîtrise une arme meilleure sera la variante, ce qui pousse à jouer avec pour être bien équipé. En plus des armes, on peut affubler notre cher Ziluan de pièces d’équipements qui donnent des buffs pour certains aspects. Là encore, il y a énormément de possibilités même si pour le coup j’ai trouvé l’influence très minime en combat (oui j’ai essaye un coup à poil et un coup équipé et franchement… bof !). Oui Dynasty Warriors : Origins donne beaucoup plus de relief à la gestion de notre personnage et c’est tant mieux car dans l’air du temps !

Fluide mais graphiquement inégal

La licence Dynasty Warriors n’a jamais brillé par la qualité graphique de ces titres. A chaque fois les développeurs se rattrapaient en proposant un bon affichage et une bonne fluidité dans les combats avec beaucoup de personnages à l’écran mais quasiment jamais de ralentissement y compris à l’époque PS2. Dynasty Warriors : Origins fait exactement cela ! Pour ce qui est de la fluidité des combats je suis toujours surpris. J’ai effectué le test sur Xbox Series X et le jeu tourne impeccablement bien ! Je n’ai pas perçu de ralentissement y compris en présence d’une armée massive. En revanche, j’ai eu l’impression que le jeu peinait parfois pour afficher tous les soldats avec certains qui popaient juste devant moi ce qui peut être déconcertant quand on croit être dans un combat mano a mano face à un général.

Cependant c’est graphiquement que le bas blesse. Il y a bien un effort sur la modélisation des personnages qui paraissent plus réalistes dans toutes les cutscènes mais aussi sur le champ de bataille. Les soldats sont également bien modélisés même s’ils sont tous jumeaux… Le problème ce sont les décors et les environnements. Ils font vraiment datés et quand je dis vraiment c’est genre génération PS3 ! Le sol les murs et le ciel sont assez grossiers et que dire des bases ou des quelques éléments de décors qui sont posés au milieu d’un terrain… Les textures sont moyennasses et les contours manquent de précision. Je vous rassure en pleine bataille on n’y fait pas gaffe en revanche quand on se dit que l’on va écrire un petit test on s’arrête un instant pour regarder…

L’aspect sonore est fidèle à l’esprit de la série. Des musiques calmes et posées lors des cut scènes et des phases d’open world et pour les batailles des sons ultra pêchus qui poussent à l’action. Il n’y a pas à tortiller ça fonctionne depuis plus de 20 ans donc pourquoi changer une recette qui marche ? Pour les dialogues, ils sont doublés en chinois en anglais et en japonais avec un sous titrage français. Ceux qui lisent le blog savent que j’ai du mal avec les voix japonaises et pour le coup j’ai testé le chinois ! C’est beaucoup plus calme et posé et ça correspond parfaitement aux personnages ! Je valide à 100% !

Le test a été réalisé avec une version presse digitale Xbox offerte par Plaion (Merci les Drôles de Dames !).