Il y a des jeux qui marquent au fer rouge notre expérience de gamer ! Death Stranding premier du nom m’a assurément marqué ! Pourtant je faisais parti des septiques et je n’ai fait le jeu que bien des mois après sa sortie ! Quelle expérience ! Un scénario recherché, une immersion impressionnante et un gameplay complexe, original et qui ne peut plaire à tout le monde ! Par chance il a fonctionné avec moi ce qui fait que je n’ai aucune honte à dire que je mets Death Stranding dans mon top 5 des meilleurs jeux auxquels j’ai joué depuis que j’ai commencé mon aventure de gamer ! Du coup je faisais parti de ceux qui badaient Death Stranding 2 On the Beach et attendaient de pied ferme sa sortie pour vivre une nouvelle expérience phénoménale. Il est toujours difficile pour une suite d’avoir le même éclat que son aîné. Les attentes sont très fortes et il faut apporter quelque chose de nouveau sans pour autant s’éloigner du sel qui a conduit au succès. Hidéo Kojima fait partie de ces « génies » du jeux vidéo capable de surmonter tous les défis, j’étais donc très confiant en me lançant dans cette nouvelle aventure sur la grève !
Conditions de test : J’ai effectué le test sur PS5 via une version numérique fournie par Sony Entertainment. J’ai pu terminer le jeu au bout de 45 heures environ ce qui m’a permis de découvrir une énorme partie du contenu annexe sans pour autant faire toutes les livraisons et demandes d’aides possibles car le contenu est gargantuesque ! J’ai quand même pu connecter tous les preppers y compris ceux qui sont facultatifs. Pour ce test je ne reviens pas sur les bases du gameplay qui sont communes au premier et je vous renvoie à mon test !
Attention à la douane !
Death Stranding 2 On the Beach commence quelque mois après les derniers éléments de son ainé. Pour ceux qui se demandent si il est nécessaire de faire le 1 avant celui-là je répondrai en toute honnêteté que c’est préférable ! Le jeu propose bien un petit rappel des évènements passés via le menu principal mais je trouve cela sommaire et certains détails sont passés sous silence alors qu’ils ont une importance singulière dans le déroulé de l’histoire. Death Stranding 2 propose également un corpus qui est une sorte d’encyclopédie qui rassemble toutes les infos et notions du jeu, son univers et ses personnages (et il y en a !). Cette encyclopédie s’enrichit au fil de notre progression dès qu’une notion est évoquée pour la première fois. C’est assez complet mais ça demande à chaque fois d’interrompre la cinématique pour voir la définition ce qui n’est pas forcément pour l’immersion.

Pour en revenir au scénario de base, je vais partir du principe que vous avez fait le premier car reprendre toutes les notions de base est une tâche monstrueuse. On retrouve Sam et Lou, aka BB28 sorti de sa capsule, qui mènent une vie paisible dans le Nouveau Mexique. Fragile, jouée par Léa Seydoux, vient à leur rencontre pour demander à Sam de connecter le Mexique au réseau chiral. Dans le premier opus, on avait connecté l’intégralité des USA devenus UCA à ce réseau chiral qui est le nouveau internet puisqu’il permet de connecter les abris souterrains entre eux. Au cours de sa mission, Lou est tuée par des individus alors que Fragile la surveillait. Fragile demande alors à Sam de connecter l’Australie. Pour s’y rendre rien de plus simple un portail permet de se téléporter directement là bas. Sam accepte en échange d’avoir plus d’information sur le passé de Lou.



L’Australie se présente comme les USA et il faut tout reprendre à zéro. C’est donc un voyage international qui va nous ramener à rencontrer des têtes anciennes comme Heartman ou Higgs pour les méchants mais également des nouveaux comme Tomorrow, Rainy ou encore Neil. A chaque fois, c’est un plaisir de découvrir un nouveau personnage. Il y a une background recherché et les réponses sont amenées petit à petit au fil de notre progression. Ce que je trouve dommage c’est qu’au final ils sont en retrait alors qu’ils devraient être constamment à nos côtés via le Magellan…




Le scénario, s’il est bien construit, ne pas époustouflé ou transporté outre mesure comme l’avait fait le premier… C’est assez convenu et excepté un twist (pour ma part) tout le reste se voit venir à des kilomètres… C’est assez convenu et j’ai eu l’impression que le créateur du jeu s’est reposé sur ses lauriers en s’appuyant sur ce que l’on connait déjà notamment sur les personnages… Par exemple Neil Vana, un des antagonistes secondaires, est pas mal mais je trouve qu’il est moins bien que Cliff du 1 qui était incarné par Mads Mikkelsen (J’adore l’acteur peut être que cela joue). Tomorrow est pas mal également mais elle arrive assez tôt et n’est pas assez exploitée alors qu’on sent qu’elle a un rôle à jouer mais on se contente de lui donner un côté ultra badasse sans parler de son passé.


Une ambiance différente du premier
Death Stranding brillait par sa capacité à immerger le joueur dans l’univers proposé. On incarnait Sam, un porteur solitaire et on sentait très bien sa solitude ! On parcourait des terres hostiles en livrant des paquets avec pour seule compagnie un BB dans une capsule qui ne fait que gazouiller ! La récompense était de livrer la marchandise mais aussi d’arriver à destination et ainsi échanger avec un humain via un hologramme ! J’ai pris un plaisir fou à me balader au sein des USA en découvrant des paysages à couper le souffle avec une BO exceptionnelle (remember la Tribu de Dana). Death Stranding 2 On the Beach choisit un angle d’attaque totalement différent et ce n’est pas forcément pour me plaire… Nous ne sommes plus seuls puisque accompagnés d’une marionnette répondant au doux nom de Dollman. Alors elle n’est pas trop bavarde mais elle l’est ! Juste ça, cela suffit à dire que l’on est plus seul.



Ensuite, il y a le Magellan. Il s’agit d’un vaisseau capable de voyager en passant par la grève. C’est dans ce vaisseau que se trouve toute notre équipe et les personnages qui nous rejoignent. J’ai pensé au départ qu’il ferait office de hub central siège des interactions avec les PNJ sauf que pas du tout ! La seule chose que l’on peut faire dans le Magellan, c’est se rendre dans sa chambre privée comme pour n’importe quel abri. Il est impossible d’interagir avec les personnages ou se balader librement dans le vaisseau en dehors des cinématiques. Je trouve cela dommage et pour le coup on passe à côté d’une belle mécanique de jeu… Il n’en demeure pas moins que le Magellan est toujours présent à nos côtés et là encore, le sentiment de solitude en prend un coup. Même le Service Social Strand qui est le réseau social intégré dans le jeu ne propose que très peu d’interactions.

L’autre chose qui a disparu chez Death Stranding 2 On the Beach, c’est le sentiment de peur ou d’oppression qui était présent durant chaque voyage. Dans le premier je me souviens avoir stressé à l’approche d’échoués avec le radar qui s’affole. Pourquoi ? Tout simplement car chaque rencontre était un calvaire et pouvait rapidement tourner vers notre mort… Je n’ai jamais eu ce sentiment dans Death Stranding 2 On the Beach ! On est surstuffé dès le début du jeu ! Après seulement trois heures de jeu, on a un fusil d’assaut anti échoué et anti humain, des hémo grenades, un pistoler mitrailleur, une foultitude de poches de sang ! Les affrontements deviennent anecdotiques que ce soit contre les pillards ou contre les échoués. Je n’ai pas senti la nécessité de faire des détours, ou de retenir ma respiration (encore une mécanique qui devient inutile…). Même contre les boss qui peuvent se montrer retord, je n’ai pas ressenti le moindre stress…



Je comprends que cela soit une demande d’une partie des joueurs d’avoir plus d’action sauf que cela dénature le concept du jeu… On a un jeu qui a un concept totalement original avec un gameplay que l’on avait jamais vu adapté comme cela pourquoi en faire un vulgaire jeu de baston… Il y en a à la pelle. Si certains joueurs en manquent ils peuvent se tourner vers Spiderman, GOW ou encore Ghots of Tsushima pour ne citer que les exclues sorties sur PS4/PS5. Death Stranding 2 aurait du être plus proche d’une suite de Silent Hill avec un côté horrorifique comme le faisait très bien le premier. Death Stranding 2 On the Beach fait table rase de cela ! Pour moi tout repose sur le jeu d’acteur de Troy Baker aka Higgs qui joue le rôle du parfait psychopathe même si c’est parfois caricatural et cela ne reste que des cinématiques.



Les évolutions sociales du statut de porteur !
Sam est un porteur et son job est de livrer des colis aux différents abris tout en les connectant au réseau chiral. L’essentiel du gameplay tourne autour du système de livraison de ces colis. Il faut planifier son trajet, prévoir ses ressources, et les marchandises à transporter. La livraison passe par la nécessaire découverte et exploration d’un monde qui nous est hostile avec la présence d’échoués et de brigand. L’intérêt de Death Strandind est qu’il a une dimension communautaire avec un monde connecté aux autres joueurs qui sont aussi des porteurs. Chacun pouvant construire des structures ou partager des ressources pour faciliter la tâche des autres joueurs. Death Stranding reprend ces bases. On se retrouve toujours à gambader pour livrer les uns et les autres à liker les structures des autres joueurs et à construire d’autres structures manquantes. Moi perso j’ai fait toutes les routes de la map pour me faciliter le transport.



Je me souviens avoir dit pour le premier qu’il était l’image parfaite de l’expression : l’important ce n’est pas la destination mais le voyage. Death Stranding 2 On the Beach prend le parti inverse : on se dépêche d’arriver à destination sans se soucier du voyage qui devient une balade de santé… Là encore, Death Stranding 2 On the Beach régresse par rapport à son aîné. Je me souviens des livraisons difficiles épuisantes même dans la dernière ligne droite du jeu alors que l’on a tout l’équipement disponible. Il fallait parfois les avoir accrochées et j’avais ce sentiment d’accomplissement lors de la livraison de marchandises à bon port et en bon état. A l’instar des armes, on est surstuffé pour l’équipement ! Après seulement deux heures de jeu on a accès à une moto qui passe partout et qui permet de livrer plus de marchandises sans difficulté et après seulement 7 heures j’ai eu le camion qui lui aussi passe partout ! Quand je dis qu’il passe partout c’est qu’il passe vraiment partout même dans les montagnes ou les terrains accidentés !



En 7 ans je dirai que le syndicat des porteurs a bien travaillé pour améliorer les conditions de travail des porteurs et je trouve cela bien dommage ! Encore une fois, je me souviens des livraisons galères de Death Stranding avec la nécessité de tout planifier et de partager avec les autres. Tout cela n’existe plus dans cette suite qui est bien trop facile. Les véhicules sont débloqués très tôt et accèdent à tout. Au final plus besoin d’utiliser les échelles, les cordes, les transporteurs… C’est tout un pan du gameplay qui disparait ! La seule chose dont il faut se soucier c’est la batterie de nos véhicules et prévoir de quoi les charger… Si en plus je rajoute que les véhicules peuvent être équipés de mitrailleuses lourdes et de grappin pour attraper au vol les marchandises égarées vous aurez compris que la difficulté est quasiment absente. C’est dommage et si on ajoute l’APAS qui est une sorte d’arbres de compétences qui donnent des buffs à Sam en fonction de notre façon de jouer, le jeu est trop facile !

Le problème est que cela a joué sur mon immersion ! Je me suis contenté d’enchaîner les livraisons en scrollant les dialogues. Le jeu est devenu répétitif sur de longues sessions ce que je n’ai pas ressenti avec son aîné… L’évolution sociale ne passe pas que par le transport. Comme je l’ai dit plus haut, on est très bien armé pour se défendre et ce très tôt dans le jeu ! Cet excès d’arme est du au côté action bien plus prononcé dans cette suite ! Je n’ai pas compté le nombre d’affrontements ! Là encore j’ai eu un peu de mal car l’action fait disparaître l’oppression et les combats qui étaient mémorables deviennent ici anecdotiques même lorsqu’ils nous opposent à des échoués de grande envergure.



Toujours l’impression d’être au cinéma !
Il paraît que Monsieur Hidéo Kojima est fan de cinéma… ça se ressent énormément dans Death Stranding 2 On the Beach ! C’était déjà le cas avec son aîné. La mise en scène est exceptionnelle ! Je ne compte plus les moments durant l’exploration où la caméra dézoome et se lance une musique de Woodkid qui m’ont fait dresser les poils sur le bras ! C’est ça qui est fort : la mise en scène n’est pas mise en valeur uniquement dans les cinématiques, elle est bien présente dans l’exploration ou même les combats. C’est un plaisir pour les yeux et pour les oreilles ! Les paysages proposés sont vraiment magnifiques et restent variés alors que de base l’Australie n’est pas le continent qui propose le plus de variations…



Graphiquement, je ne sais pas si c’étaient mes attentes qui étaient trop élevées mais je n’ai pas eu la claque graphique attendue. Death Stranding premier du nom m’avait bluffé dans ses décors bien détaillés, ses effets de lumières, la modélisation et l’animation des personnages que je trouvais proches de la réalité. Je m’attendais à un résultat exceptionnel sur la PS5 qui apporte un plus technique et finalement j’ai eu l’impression d’avoir la même qualité… Le jeu ajoute le cycle jour / nuit, là encore pas assez exploité à mon goût puisque cela ne joue que sur certaines marchandises sensibles à la chaleur sauf que le camion les préserve quelque soit le temps… Bref pour en revenir à la qualité graphique du jeu, ça reste magnifique mais je m’attendais à une plus grosse évolution.




Mention spéciale pour l’usage de la Dualsense qui est vraiment au top. Je ne pense pas forcément aux gâchettes mais surtout au micro qui est utilisé pour tous les bruitages secondaires. C’est vraiment bien combiné et pour le coup il devient préférable de faire le jeu sans casque afin de profiter de toutes les fonctionnalités sonores. Excepté cet usage, je trouve que le jeu se repose sur les acquis de son aîné.


Death Stranding 2 On the Beach, dans les traces de son aîné ? 79,99 €
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Graphismes - 91%91%
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Son - 97%97%
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Gameplay - 85%85%
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Durée de vie - 90%90%
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Kiff personnel - 87%87%
Death Stranding 2 On the Beach : dur de rester au sommet
Je vais être clair Death Stranding 2 On the Beach reste une expérience vidéoludique à part. Le problème est qu’il faut faire son aîné afin de profiter pleinement du scénario de la suite. Là où le bas blesse c’est que je trouve que les évolutions apportées ne vont pas dans le bon sens et elles dénaturent même l’originalité du gameplay. J’ai l’impression que l’objectif était de rendre le jeu plus accessible, plus simple et d’y donner un boost d’adrénaline via une dose d’action. Pour moi, l’objectif est atteint mais à l’excès. Les voyages qui étaient remplis de péripéties et donnaient envie d’explorer un peu plus loin le monde qui nous entoure deviennent dans cette suite anecdotiques limites répétitifs. Cette accessibilité se ressent également dans le scénario. Certes il reste très bien construit et aborde des thèmes lourds mais j’ai eu l’impression que l’on tombait rapidement dans le cliché et le déjà vu histoire d’être bien compris par tout le monde. Même les twists scénaristiques deviennent prévisibles. Ce qui faisait l’excellence du premier opus a disparu. En échange, on a droit à plus d’action qui met en retrait l’ambiance générale du jeu. J’ai toujours été fan d’Hidéo Kojima mais pour le coup, je trouve qu’il a trop forcé le trait et cela joue sur l’impact du joueur. Je le répète, le jeu n’en reste pas moins excellent et j’ai pris énormément de plaisir à le faire et à parcourir l’Australie en long en large et en travers mais je n’aurai pas été autant marqué que pour le premier opus. Il est assurément plus difficile de rester au sommet que de l’atteindre.
- La réalisation et la mise en scène toujours magnifiques
- La BO exceptionnelle en qualité et en quantité
- J'adore la base du gameplay : la livraison
- La manette Dualsense superbement exploitée
- Une expérience qui reste originale voir unique
- Le côté action trop présent à mon goût
- Des évolutions qui ne vont pas dans le bon sens
- Manque de challenge