Space Adventure Cobra, un héros qui gagne à être connu ! [Test]

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La mode est à ressortir les madeleines de Proust pour faire plaisir aux vieux dans mon genre. Pour le coup Microids a signé pas mal d’accord de licence avec des noms de l’animé et de la BD. On a ainsi eu droit aux schtroumpfs avec l’excellent travail de Balio Studio, la série des Astérix que j’ai également trouvé très réussi. En moins bon, on a aussi eu droit à Tintin ou Goldorak. Aujourd’hui c’est au tour de Cobra ou plus exactement Space Adventure Cobra ! Je vous avoue que je n’ai pas ou très peu vu cet animé qui a été diffusé en France en 1985 ! L’animé ne comporte que 31 épisodes et sauf un nombre très très réduit de fans, il n’est pas forcément resté dans les mémoires. Peu importe, Microids joue sur la corde sensible du souvenir et nous propose avec Magic Pockets un jeu d’action/plateforme en 2D. Il y a une odeur de rétro et je ne pouvais pas passer à côté et je vous donne mon avis.

Conditions de test : J’ai effectué le test sur une version numérique PS5 fournie par Microids et j’en profite pour les remercier de leur confiance. Ayant reçu le test plusieurs jours avant sa sortie officielle, j’ai eu le temps de le terminer. J’ai pu tester le mode solo et le mode coopération ce dernier étant très court.

Une bonne introduction à l’animé !

Space Adventure Cobra nous propose de suivre les 12 premiers épisodes de l’animé. Pour ceux qui ne connaissent rien à l’histoire, sachez que Cobra est un super aventurier de l’espace muni d’un bras canon qui ne manque jamais sa cible et qui combat la guilde. Un jour, il en a marre et décide de changer de vie, il se fait passer pour mort, change d’apparence et se fait effacer la mémoire. 5 ans plus tard, on retrouve Johnson dont les souvenirs refont surface. Il découvre qu’il est le fameux Cobra et repart pour l’aventure. Bien sûr notre héros n’est pas seul et il peut compter sur Armanoïde qui est un humanoïde. Si on pourrait penser que Space Adventure Cobra ne se contente de proposer que 12 épisodes sur 31, il faut savoir que les 12 épisodes sont suffisamment animés pour que l’on ait notre dose d’action.

On va ainsi combattre Zahora, un marchand d’esclave, partir à la recherche d’un fabuleux trésor, s’évader d’une prison et trouver une arme suprême ! Oui il y a de quoi faire ! Le jeu suit à la lettre le scénario de l’animé en incluant même des images d’origine de celui-ci en guise de cinématique. On a même droit au doublage original VF qui reste toujours aussi risible mais c’est un défaut d’origine ! L’histoire bien que simple se suit assez bien et les développeurs ont eu la bonne idée d’inclure les scènes importantes de l’animé et de conserver l’humour de celui-ci dans les phases de dialogues. On sent bien la prétention de Cobra et l’inspiration tirée de Jean Paul Belmondo (si si le créateur de Cobra l’a confirmé). Cela reste tiré d’un animé des années 80-90’s, il ne faut donc pas s’attendre à un scénario inspiré et des personnages au background développé. Il y avait pourtant matière mais à l’époque on se foutait de savoir d’où venait le méchant et que faisait les personnages secondaires.

Un gameplay aux inspirations multiples

Space Adventure Cobra est un action/plateformer et les développeurs ont puisé dans différents classiques du genre pour donner un jeu un peu hybride. Space Adventure Cobra ressemble énormément à un metroidvania avec comme seule différence l’absence de monde ouvert. Le jeu est en effet découpé en épisodes qui sont eux mêmes composés d’un à trois niveaux de 10/15 minutes chacun. Cependant très rapidement on s’aperçoit qu’il y a des lieux qui nous sont inaccessibles car nous ne possédons pas l’équipement adéquat. Cobra est un super aventurier de l’espace et il n’a pas qu’un seul bras canon. Il possède également des cigares explosifs, un grapin, des bottes qui lui permettent de marcher sur certains murs et surtout un tir téléguidé qui peut toucher plusieurs cibles et qui arrête le temps pendant qu’on le dirige ! Il peut également dasher pour éviter les tirs ennemis ou parcourir une courte distance en l’air. Le bougre est donc très bien équipé !

Dans les niveaux donc, certains endroits seront inaccessibles faute d’avoir les bottes ou le grappin et il faudra refaire le niveau une fois l’équipement obtenu. Cela offre une certaine rejouabilité et surtout refaire les niveaux permettent de ramasser des collectibles qui augmentent notre vie, notre force ou encore les capacités de notre canon delta (c’est le non du bras canon). Les niveaux ne sont pas de simples couloirs et proposent différents embranchements avec parfois l’impossibilité de revenir en arrière. Il faut également chercher les pièces cachées comme cela se fait dans un Metroid ou pour les plus jeunes dans un Prince of Persia dernier du nom. Il y a vraiment de quoi faire et les développeurs ont eu de la suite dans les idées pour construire le level design et exploiter toutes les capacités du héros !

Space Adventure Cobra propose une grosse vingtaine de niveau et les développeurs ont fait des efforts pour ajouter des mécaniques de jeu, des éléments de décor, des plateformes, des pièges qui renouvellent le gameplay. Je trouve cependant que les ajouts tardent à venir et parfois on peut avoir un sentiment de répétivité surtout dans les phases de combat (je vais y venir). On retrouve des plateformes mouvantes, des pics qui tombent du ciel ou sortent du sol, des plateformes qui apparaissent/disparaissent en rythme, des accroches de grappin obligeant à enchaine les sauts. C’est bien pensé et dans le dernier tier du jeu, il faut jongler avec toutes les capacités du héros pour progresser. L’usage du tir guidé est mis en avant dans les « énigmes » avec des interrupteurs à activer.

J’ai eu du mal avec un aspect non négligeable : le saut ! J’ai trouvé que le jeu avait une certaine latence entre l’input et la réalisation de l’action à l’écran. Je pense que c’est dû à l’animation trop détaillée du personnage. C’est un problème récurent chez les jeux qui adaptent des BD ou des mangas : il faut attendre que l’animation se termine pour que l’action se fasse. Le problème est que si l’animation est trop longue/détaillée, il faut prévoir un délai. Régulièrement, je tombais comme une truite entre deux plateformes qui ne proposent aucune difficulté car j’appuyais trop tard. J’ai eu la même sensation avec l’usage du grappin.

Space Adventure Cobra ce n’est pas que de la plateforme c’est aussi de l’action ! En fait le jeu est une succession de phases de plateformes et d’action. Soit on rencontre des ennemis en parcourant le niveau soit l’écran se bloque et il faut faire face à des vagues d’ennemis pour ensuite progresser. Je trouve que sur cet aspect le jeu est répétitif. Le bestiaire a du mal à se renouveler et reste limité. L’exemple le plus frappant et le drone qui fait office de sous boss dans certains niveaux et que l’on doit affronter au moins 7 fois (je n’exagère pas…) sans qu’il n’évolue ou alors avec l’ajout d’une seule attaque… On comprend assez rapidement le truc et les affrontements deviennent anecdotiques pour 90% d’entre eux.

Heureusement que des phases de gameplay spécifiques ont été intégrées et elles viennent casser la répétitivité qui pourrait s’installer. On a ainsi des phases de poursuites tantôt en tant que chat tantôt sourie, des phases sous marines, des scrollings verticaux ou horizontaux à bord de trains ou de vaisseaux. Tout en suivant l’animé, les développeurs ont su faire preuve d’ingéniosité pour procéder des expériences originales et fugaces par rapport au reste du jeu. En plus de ces phases, le jeu propose des niveaux bonus qui nous proposent d’incarner un personnage secondaire avec une mission spécifique. Celui-ci n’ayant pas les mêmes capacités que Cobra, le gameplay est modifié. En tout cas le challenge reste présent, Space Adventure Cobra propose trois modes de difficulté et rien que le mode normal m’a fait gouter à la mort régulièrement bien que cette dernière ne soit pas trop punitive.

Space Adventure Cobra propose également un mode coopération mais pour le coup c’est la douche froide. Il ne s’agit que d’un seul niveau jouable à deux, chaque joueur incarnant une version de Cobra. Le niveau est bien fichu avec l’intégration d’un gameplay dans lequel les joueurs doivent collaborer pour progresser ensemble en résolvant quelques énigmes un peu à l’instar d’un Mario Vs Donkey Kong. Cependant un seul niveau qui se fait en moins de 15 minutes c’est vraiment trop peu ! J’en aurai voulu plus surtout que ce qui est proposé laissait augurer de belles choses…

Une réalisation hommage à l’animé

Au niveau de la réalisation graphique, j’ai trouvé Space Adventure Cobra beau comme un camion et le jeu rend un bel hommage à l’animé. Le premier des hommages est l’intégration des scènes de l’animé d’origine en lieux et place de cinématiques. C’est con et la qualité de l’époque laisse clairement à désirer mais ça m’a replacé dans l’époque et on s’accroche un peu plus à certaines scènes. In game, le jeu tient bien la route avec là aussi des images tirées de l’animé qui sont intégrées au gameplay (notamment lors d’un super tir du canon delta. Les décos sont variés et ce n’était pas évident vu le nombre de niveau importants que l’on traverse. On passera par la ville et bien sûr ses égouts, un désert, une forêt, des ruines, un temple… A chaque fois le décor change (et j’aurai aimé que le bestiaire aussi…). J’ai toutefois trouvé que le décor était travaillé pour les arrières plans. Pour ce qui est du premier plan et donc de l’action, les environnements manquent d’éléments. Excepté quelques barils explosifs, on ne croise pas grand chose…

Le jeu est fluide à chaque instant malgré le nombre importants d’ennemis et de tirs en simultanés sur l’écran et finalement le décor épuré au premier plan permet d’avoir une bonne lisibilité de l’action. Les animations du personnage et des ennemis sont bien détaillées et peut être même trop car comme je l’ai écrit plus haut, cela créée une certaine latence dans les inputs. Autre conséquence, les ennemis sont lents avec les animations et du coup l’action est également lente. L’aspect son est un peu en retrait. Comme je l’ai écrit plus haut, le jeu dispose de la VF d’origine que ce soit dans les scènes de l’animé mais également pour les dialogues. Pour les musiques, on retrouve bien évidemment celles de l’animé et notamment le thème principal. J’ai cependant trouvé que le thème principal est trop présent puisque c’est celui qui nous accompagne tout au long de l’intégralité des niveaux du jeu ! Autant vous dire qu’après avoir joué, vous allez le siffler longtemps !