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Gloomy Eyes, un peu brouillon dans l’ensemble [Test]

Temps de lecture : 7 minutes

Gloomy Eyes est un puzzle game développé par Fishing Cactus et coédité par ARTE France et Untold Tales. Le jeu est sorti à la base pour la VR et il sort maintenant sur toutes les consoles de salon. Faire progresser deux personnages dans un tableau en les faisant coopérer est un truc à la mode mais Gloomy Eyes intéresse avant tout un public jeune avec des thèmes reprenant l’amitié, la tolérance, l’entre aide… Le tout est emballé dans une inspiration très Tim Burton. Il ne m’en a pas fallu plus pour me convaincre d’essayer ce jeu indé et voilà mon avis !

Conditions de test : J’ai effectué le test de Gloomy Eyes sur une version Nintendo Switch via une version fournie par l’éditeur. J’ai joué principalement en mode docké sur Nintendo Switch 2. Il m’a fallu environ 5-6 heures pour terminer le jeu.

Une histoire inspirée de l’univers de Tim Burton mais maladroite

Gloomy Eyes nous fait suivre les aventures de deux êtres que tout oppose. Lena, une fille humaine qui décide de suivre des lucioles en pensant que c’est son destin et Gloomy un garçon zombie attiré par la lumière. Dans Gloomy Eyes, les humains et les zombies se font la guerre. Chacun pensant que l’autre est dangereux. Les humains sont dirigés par un grand prêtre stupide alors que les zombies subissent la situation en se cachant de la lumière. Au milieu de tout cela, le soleil qui a décidé de ne plus se lever car totalement attristé par la bêtise humaine… Le monde de Gloomy Eyes est donc bien sombre et triste et nos deux amis vont tenter de remédier à la situation en nouant une amitié improbable.

Gloomy Eyes ne cache pas son inspiration pour l’univers de Tim Burton. On y trouve d’ailleurs tous les codes. L’histoire nous fait suivre les aventures de deux anti héros : ils sont moches, ils sont faibles mais ils sont bons et désintéressés. L’univers est sombre avec des décors tirant sur le gris et le noir mais tout reste poétique et même mignon. On retrouve une voix off masculine grave qui fait office de narrateur. Tout est bien fait pour que l’on s’imprègne de l’univers et de son histoire et les inspirations sont bonnes. L’ensemble est effectivement poétique toutefois, j’ai trouvé la narration décousue et maladroite. Le jeu démarre sur la mise en scène des protagonistes de manière séparée. Vient ensuite leur rencontre puis leur aventure vers le soleil. On voit alors les deux amis se rapprocher mais on perd le fil de leur quête.

La narration est totalement absente lors des phases de gameplay. Le jeu est scindé en 14 chapitres et si les premiers se font assez facilement, à compter du 8, cela devient plus retord et donc plus long à faire. Du coup on lâche un peu l’histoire surtout lorsque les cut scènes de fin de niveau sont courtes. Autre problème, la succession des lieux qui n’ont pas de lien entre eux juste pour renouveler le décor… On quitte un tableau pour arriver dans un nouveau qui n’a strictement rien à voir et ce sans explication ! C’est assez déstabilisant surtout lorsque l’histoire peine à progresser. Sans vouloir spoiler, j’ai eu l’impression qu’entre le chapitre 5 et le chapitre 11 voir 12, il ne se passe rien au niveau de la trame principale. On a bien deux scènes de rapprochement de personnages mais c’est tout !

Des tableaux travaillés dans le gameplay…

Gloomy Eyes Et donc un jeu divisé en plusieurs chapitres. Chaque chapitre est un tableau qu’il va falloir en faisant progresser les 2 protagonistes de manière alternative jusqu’à la fin du niveau matérialisée par un groupe de lucioles. Chaque personnage peut faire des actions interdites à l’autre. Lena, par exemple, peut passer devant la lumière alors que Gloomy, lui, peut approcher des zombies sans risquer de se faire attraper. Bien évidemment si Gloomy passe dans la lumière tout comme Lena se faire attraper par un zombie c’est la mort immédiate et on repart au dernier checkpoint. Gloomy peut lancer des pierres sur des éléments de décor alors que Lena peut actionner les leviers et mettre les objets dans les emplacements adéquats. On passe d’un personnage à l’autre via une simple pression sur un bouton. Je pense que vous avez compris le concept de débloquer un passage via un personnage pour faire avancer l’autre et ainsi de suite jusqu’à la sortie.

C’est assez bien fichu et la courbe de difficulté évolue doucement au fil des chapitres. J’ai quand même trouvé le rythme assez lent tout comme la narration. Les 7 premiers chapitres se bouclent en 2h et ensuite il faut entre 45 minutes et 1h30 pour terminer les tableaux qui deviennent plus grands et qui surtout requiert d’accomplir beaucoup d’objectifs intermédiaires avant de pouvoir sortir du niveau. Cela devient assez long voir trop surtout si vous passez à côté d’un élément ou d’un passage étroit. Gloomy Eyes est assez chiche en indications et tout passe par l’observation. Si les éléments avec lesquels on peut interagir sont mis en surbrillance et les actions qui sont attendues apparentes, la navigation dans les tableaux n’est pas aisée la faute à la réalisation pas forcément nette. Souvent je n’ai pas vu un passage car visuellement rien ne laissait penser qu’il y en avait un ! On se retrouve « bloqué » à tourner en rond en voyant l’objectif sans pouvoir y accéder la faute à la réalisation graphique mal fichue…

Mais réalisé approximativement

Gloomy Eyes est résolument inspiré de l’univers de Tim Burton mais sa réalisation graphique laisse clairement à désirer pour moi puisqu’elle a nui à mon expérience de jeu. Les décors sont bien pensés mais les textures sont baveuses et les environnements baignent dans une sorte de flou général qui a pour conséquence des contours d’éléments pas nets. On pense que l’on ne peut pas passer mais en fait si c’est juste que l’élément déborde sur le chemin mais ce n’est rien, juste la texture qui coule. C’est très frustrant ! Ajoutez à cela des angles de caméra qui nous empêchent de voir notre personnage même en tournant l’angle et je suis comblé… Ce n’est pas tout ! J’ai eu droit à des bugs qui ont bloqué mon personnage dans le décor ce qui m’a obligé à relancer le niveau au dernier checkpoint. Je me suis retrouvé à un endroit où je n’aurai pas dû être en forçant une collision ce qui m’a bloqué pour le reste du niveau car le second personnage était resté derrière…

Cela faisait longtemps que je n’avais pas rencontré autant de problèmes techniques dans un jeu et je m’en serai bien passé ! Finalement la réalisation technique a été ma principale ennemie. L’aspect sonore est pas mal également avec des musiques discrètes. Bon les bruitages de zombies sont assez ridicules et dénotent par rapport au reste de la bande son. La voix off est bien mais je trouve dommage qu’elle ne soit qu’en anglais. Le jeu est avant tout pour un jeune public (à partir de 7 ans) et c’est dommage de ne pas avoir du français. J’ai fait une partie du jeu avec lui et j’ai vu que ça le saoulait sur la narration in game. Il s’arrêtait de jouer pour lire ce qui avait sur l’écran et qui pour le coup n’était pas d’une importance cruciale…

Gloomy Eyes


Date de sortie : 12 septembre 2025

Editeur : Untold Tales S.A.

Développeur : Fishing Cactus

Catégorie :
Puzzle Games / Narration

Prix :
24,99 €

Plateformes : PS5 / Xbox / Nintendo Switch
Graphismes
59%
Son
60%
Gameplay
67%
Durée de vie
64%
Kiff personnel
70%

Gloomy Eyes, un bon concept desservi par sa réalisation

Gloomy Eyes part d’un bon postulat. Un puzzle game qui consiste à faire progresser un duo de personnages ça a le vent en poupe ! Imaginer qu’il s’adresse à un plus jeune public que d’hbitude ajoute un plus. Reprendre une insipiration Tim Burton permet de donner de la poésie et un peu de sérieux mais il est vraiment dommage que la réalisation vienne gâcher l’expérience. J’ignore si cela est spécifique à la version Switch mais si j’ai bien aimé le jeu, j’ai du passer outre une réalisation un peu cheap et surtout remplie de bugs en tout genre. J’ai eu l’impression d’être face à un premier projet : de bonnes idées mais cela reste brouillon dans l’ensemble…

64%
Pour
  • L'ambiance team Burton
  • Les puzzles qui demandent de la collaboration
  • Des idées dans le gameplay
Contre
  • Un rythme un peu lent
  • La narration un peu décousue
  • Une réalisation graphique moyenne

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