Double Dragon Revive, un beat’em all à l’ancienne mais dépoussiéré ! [Test]

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Lorsque l’on me parle de la licence Double Dragon, je retombe en enfance et je pense tout de suite à ma première console de jeu, la Nintendo Nes, sur laquelle sont sortis les trois premiers opus de la série. Celui qui m’aura marqué est certainement le 3, je me souviens des après midi passées avec mon voisin à tenter de finir le jeu. On avait alors 7 ans et on passait plus de temps à se frapper entre nous qu’à taper les ennemis… Vous l’avez compris, avec la difficulté des jeux de l’époque, nous n’avons jamais vu la fin du jeu… Donc lorsque Double Dragon Revive a été annoncé comme la renaissance de la série (oui pour moi les autres opus sortis après la Nes n’ont jamais existé) j’étais joie et comme le temps a passé, c’est avec mon fils de 9 ans que j’ai fait ce nouvel opus et il est temps que je vous donne mon avis !

Conditions de test : J’ai effectué le test sur PS5 avec une version fournie par l’éditeur et Agence Warning Up que je remercie ! J’ai joué à Double Dragon Revive une douzaine d’heures, ce qui m’a permis finir plusieurs fois le jeu. J’ai terminé le jeu d’abord en coop puis en solo.

Les frères Lee sont de retour…

… et ils vont tout fracasser ! Cette simple phrase suffit à résumer le jeu. Plus sérieusement, ou pas, le scénario du jeu tient sur un post-it. On retrouve donc Billy et Jimmy Lee, maîtres du Sosetsuken, l’art martial qui leur donne une super force, accompagnés de leur amie Marian, 15 ans après une guerre nucléaire. Des colonies se sont formées et sont dirigées par les Shadow Warriors, comprendre les méchants. Un jour, le dojo des héros est attaqué et ces derniers se décident donc de partir en guerre contre toute une organisation mafieuse plus puissante qu’un état… On est d’accord, le scénario de Double Dragon Revive n’est pas crédible et alors ? C’est le concept de la série, s’inspirer des films d’action des années 80-90 avec des scènes irréalistes.

L’histoire est assez manichéenne. On sauve notre amie, on rencontre des alliés, on défait les lieutenants ennemis un par un pour s’attaquer au grand méchant loup et bien évidemment au milieu de tout cela, on aura droit à un twist censé renverser la table et qui nous tirera un sourire ironique. Après, il m’a été demandé de ne pas dévoiler l’histoire donc je m’en tiendrai là…

Un concept inchangé

Double Dragon Revive est un beat’em all assez basique comme l’ont été ses aînés. L’intérêt du jeu réside surtout à le faire en coopération. Cela tombe bien j’avais mon fils sous la main qui était ravi de jouer à un jeu de grands. Naturellement, on a choisi chacun un frère Lee et c’est parti. Double Dragon Revive se passe essentiellement en scrolling horizontal. On traverse les niveaux en faisant face à des vagues d’ennemis. Le but est de tous les fracasser pour progresser. A deux bien évidemment c’est mieux et surtout beaucoup plus simple ! Chaque personnage dispose d’un coup simple, un coup fort, une super qui se charge au fil des combats, une parade et une esquive. En alternant les coups simples et forts on peut faire des combos. C’est très basique et au mieux on a 4 enchainement que l’on va répéter sur tous les niveaux du jeu.

Bien évidemment le décor a une part importante dans les combats. D’une part, une grande partie est destructible ce qui permet de balancer les ennemis dans le vide afin d’écourter les combats qui deviennent passablement longs sur les derniers niveaux car chaque ennemi est un sac à PV. D’autre part, il est possible d’interagir avec certains éléments pour, là encore, mettre KO les adversaires en un coup. Il est également possible de faire des wall-jump pour déclencher une attaque en piqué dévastatrice ou encore de s’agripper sur certains éléments du décor. Enfin, on peut récupérer les armes des ennemis pour les utiliser à notre tour jusqu’à leur destruction. Pour cet aspect, Double Dragon Revive est très réussi ! Les interactions sont nombreuses et changent d’un niveau à l’autre. Certaines sont plus ou moins difficiles à déclencher mais les scènes qui en résultent sont toujours humoristiques.

Ces interactions permettent surtout de retarder le sentiment de répétitivité qui va nécessairement se faire sentir. Pour la première run, je l’ai faite avec mon fils et je dois reconnaître qu’au bout d’une heure trente de jeu on s’est regardé un peu désespéré de faire et refaire la même chose sans difficulté. Le problème est que si de nouveaux ennemis apparaissent au fil des niveaux, tous les ennemis gagnent en PV et les derniers niveaux donnent des combats très longs pour peu que l’on ne fasse pas attention au décor. On en était réduit à chercher les endroits pour balancer les ennemis au plus vite ! Mis à part ce sentiment de répétitivité, les sensations de jeu sont bonnes ! L’action est lisible même avec les effets de combats et notamment la super des personnages qui est impressionnante. Je trouve cependant que les effets sont peu nombreux. Les grosses attaques des ennemis passent parfois inaperçues… Les personnages sont réactifs, les coups précis même si j’aurai aimé un peu de variété.

Le bestiaire est varié avec pas mal d’ennemis différents dans leurs paterns. A chaque niveau, on a notre lot de nouveaux ennemis : les brutes épaisses, les samurais, les agents de sécurité, les ninjas, les call girls et même les soldats modifiés… Oui Double Dragon Revive enfonce tous les poncifs des films d’action de série B… C’est ce que l’on attend de la licence et Arc System Works et Yuke’s le font très bien ! Les boss sont eux aussi marquants et charismatiques à la façon des séries B… On retrouve le catcheur, le militaire, la chef de revue… Bien évidemment le suivant et plus fort que celui que l’on vient de vaincre. On tire toutes les bonnes vielles ficelles. C’est con mais cela fonctionne !

Tout allait bien, Double Dragon Revive est un beat’em classique, répétitif mais solide et puis les développeurs se sont dits, et si on ajoutait un peu de plateformes… Pourquoi ? Pourquoi demander au joueur de faire des sauts sur des plateformes mouvantes alors que le saut est le seul mouvement approximatif du jeu ??? J’ai, ou plutôt nous avec mon fils, détesté ces phases ! D’ailleurs les deux seules fois où nous sommes morts sont lors de ces moments… C’est tellement punitif et énervant de mourir sur quelque chose qui ne devrait pas être là dans un beat’em all ! Tu fais un reset non pas parce que tu est crevé sur un boss mais parce que tu as mal timer un saut ! Je vous laisse la joie de découvrir le couloir des lasers sauf que les frères Lee sont loin d’être aussi agiles que Néo dans la matrice…

J’ai vraiment du mal avec ces phases de plateformes qui me restent en travers de la gorge. C’est dommage car Double Dragon Revive est un très bon beat’em all remis au goût du jour ! Le jeu est simple et pas punitif à l’inverse des autres. Il propose plusieurs crans de difficulté. Ok on peut le finir en 2h30 mais il faudra vous entraîner si vous voulez réussir les meilleurs scores ou le terminer en difficile. Et puis, une fois le jeu finit, on a droit à une petite surprise dont je ne peux vous parler mais qui donner pas mal de rejouabilité pour ceux qui aiment les défis à l’ancienne !

Un passage à la 3D surprenant

Oui le titre peut également surprendre mais pour rappel, j’ai stoppé la licence avec ses opus sur Nes et donc des décors en 2D scrolling horizontal très épurés… J’ai également vu pas mal de licences qui n’ont pas su passer le cap de la 3D. Double Dragon Revive s’en sort plutôt bien avec des décors en 3D scrolling horizontal donnant une bonne profondeur. Au milieu des scrollings horizontaux, on a droit à quelques verticaux (coucou les ascenseurs) et certains en profondeur assez surprenant. En tout cas chaque niveau a son décor propre et on retrouve, encore, les classiques du genre à savoir : temple, rues, bar, usine, casino, tour… Du vu et revu mais bien fait ! Comme je l’ai dit, si Double Dragon Revive propose des décors destructibles, j’ai trouvé que cela manquait d’animations détaillées avec une simple disparition du décor… J’avais l’impression de revenir devant les bornes d’arcade des années 90’s. Fait exprès ou pas, c’est sympa mais ça fait grincer des dents.

Le jeu est bien fluide y compris lorsque l’on joue à deux face à de nombreux ennemis. Le peu d’animations de combat permet de garder une bonne lisibilité de l’action même si en coop j’ai rencontré quelques soucis de caméra. Celle-ci se centrait un peu trop sur un personnage laissant l’autre en bord d’écran sans visibilité sur l’ennemi. Les scènes entre les niveaux sont également sommaires, constituées de vignette avec des voix en off. Aucune cutscene ou cinématique c’est quand même dommage ! Je trouve qu’à l’exception du cœur du jeu, le reste de la réalisation est assez simple. Au niveau du son, je me suis aperçu au moment d’écrire ces lignes, qu’excepté les voix des personnages que j’ai trouvé extrêmement caricaturales, je ne me souviens d’aucune musique… Je garde plus en mémoire les bastons et les boss que les musiques, finalement ce n’est pas si mal…