Tormented Souls II m’a enfin conquis ! [Test]

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Tormented Souls II est une sorte d’hommage au survival horror classiques des années 90’s. L’hommage est tel qu’il est impossible de passer à côté des références faites à Resident Evil ou Silent Hill : l’inventaire, les armes, les visuels, le scénario… Au delà des références, le jeu reprend également le gameplay et la maniabilité rigide de l’époque. J’avais été enthousiaste à l’annonce du premier jeu et au final j’ai été très déçu par le résultat final manette en main. Comme on dit, il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis et je fais parti de ceux qui laissent toujours une seconde chance. Il faut dire que j’avais testé le jeu sur Nintendo Switch avec une réalisation horrible et j’avais eu du mal avec l’aspect puzzle et ses énigmes pour lesquelles on peut passer à côté pour un centimètre… C’est avec un peu d’appréhension que je me suis lancé dans le nouveau cauchemar Caroline Walker.

Conditions de test : J’ai effectué le test sur PS5 avec une version fournie par l’éditeur et Agence Warning Up que je remercie ! J’ai joué à Tormented Souls II une quinzaine d’heure, ce qui m’a permis de finir le jeu deux fois.

Test Tormented Souls, l’horreur sur Switch !

Des vacances qui tournent mal

Pour ceux qui n’ont pas fait le premier, je vous rassure, vous pouvez faire Tormented Souls II sans crainte ! On retrouve Caroline Walker accompagnée de sa sœur Anna. Cette dernière s’est faite enlevée et sauvée mais passons puisque la suite ne s’y intéresse pas plus que ça. Bref après avoir survécu à l’horreur d’un manoir digne de celui des Spencer, les deux sœurs se disent qu’il faut décompresser et donc première idée : partir dans un convent isolé totalement dégueulasse tenu par des nones ultra louches à proximité d’une ville quasiment abandonnée… Oui Tormented Souls II rend hommage aux vieux survival horror ce qui signifie qu’il s’imprègne nécessairement des scénarios des séries B…

A peine arrivées au couvent, Anna est fatiguée et veut faire une sieste, la nouvelle génération… Au réveil, plus d’Anna et on commence donc à partir à sa recherche. Au fait alors la connaissance de la Mère Lucia qui est celle qui nous a invité. Elle nous explique alors que notre grand père, Noah Morrisette, a conclu un pacte avec elle au terme duquel on lui appartient. On tente de récupérer Anna mais une none sous stéroïdes nous en empêche et boum on perd connaissance. Nouveau réveil mais cette fois pas dans un lit douillet mais dans une infirmerie crasseuse de laquelle il faudra s’évader pour partir à la recherche de notre sœur. Tout ce que je vous raconte se passe dans les 20 premières minutes de jeu, je ne spoile donc rien. L’histoire démarre donc assez vite et assez fort avec pas mal d’informations qui nous sont données.

Le scénario se suit assez volontiers même si la recherche de notre sœur devient un fil rouge et une sorte de trame de fond de laquelle je me suis un peu désintéressé. Désolé mais trouver des nones avec un culte qui ramène les morts à la vie m’intrigue un peu plus… Et puis lors de notre aventure on croise très vite des personnages secondaires (vivants) qui donnent des informations sur le lieu dans lequel on se trouve. Il en est de même pour les documents que l’on trouve. Il nous renseigne sur le passé du lieu mais pas forcément sur le pourquoi de l’enlèvement de notre sœur et les évènements qui vont suivre.

Si le début du scénario est assez nanardesque et fait penser à une production Capcom, Resident Evil en tête, la suite de Tormented Souls II s’inspire très fortement de l’histoire de Silent Hill. On va ainsi découvrir une sorte d’autre monde qui est le miroir du monde réel mais en version cauchemar… Là encore la référence est trop grossière pour passer à côté ! Notre aventure ne se limite donc pas au seul couvent et on va explorer d’autres lieux comme les ruelles de la ville, le centre commercial, une usine de boîtes de conserve ou encore un cimetière… Les lieux deviennent des sortes de personnages que l’on veut découvrir et comprendre comment on en est arrivé là. A chaque fois on trouvera des portraits de la Mère Lucia qui « surveille ». La tension est présente à chaque instant et Tormented Souls II propose finalement une histoire convenue et déjà vue mais qui se suit volontiers grâce notamment à une belle réalisation.

Un mélange Resident Evil / Silent Hill pour un résultat chauf / froid

Je suis presque obligé de parler de l’aspect réalisation de Tormented Souls II car c’est par cela que j’avais débuté mon test de son aîné. C’était ma principale crainte en lançant le jeu et je dois reconnaître que j’ai vite été rassuré ! ça aide de produire un jeu sur une console qui en a dans le ventre ! Tormented Souls II propose de très beaux environnements bien détaillés avec d’excellents jeux de lumières. Les intérieurs sont très bien réussis avec des zones d’ombre à éviter (cela reste un élément de gameplay) et une éclairage au briquet un peu plus réaliste que celui que j’avais vu sur Switch ! Bien sûr les décors tirent dans le noir, le gore, le sale et parfois le trash mais c’est l’ambiance du jeu et je m’y suis bien et rapidement immergé.

Le couvent qui est le premier lieu que l’on visite est vraiment réussi. Son architecture ainsi que son level design et le nom de ses pièces renvoient au manoir de Resident Evil. C’est un très bon premier contact graphique qui est ensuite un peu douché par certains extérieurs à la lumière qui paraît trop artificielle à mon goût. Je trouve le traversée de la ville moyenne. Puis retour en intérieur avec le centre commercial et l’usine et pour le coup c’est plus maitrisé. Assurément les endroits clos conviennent mieux aux développeurs pour donner une atmosphère étouffante. Dès que l’on repart en extérieur dans le cimetière, j’ai, à nouveau, trouvé que les éclairages étaient trop artificiels.

En revanche là où Tormented Souls II a du mal, c’est pour la modélisation des personnages ainsi que des monstres. Pour les personnages, la modélisation des visages et les animations corporelles sont très datées que ce soit in game ou pendant les cut scènes. Le pire étant certaines cut scènes qui sont bugguées et pour lesquelles on voit la tête de Caroline flotter en l’air, son corps n’apparaissant pas. Le désign des monstres rappellent un peu celui de Silent Hill avec des monstres humanoïdes mais qui présentent des caractéristiques d’insecte. Ils sont un peu plus détaillés mais leur animation m’a paru saccadée notamment lorsqu’ils attaquent. Je n’ai pas compris le concept d’insérer des sortes de fantômes qui nous saisissent et nous hurlent dessus pour nous faire perdre de la santé. J’ai trouvé qu’ils venaient comme un cheveux sur la soupe et s’insérer très mal dans l’histoire comptée jusqu’à présent.

L’aspect son in game est vraiment réussi. J’ai sursauté au moindre bruit. Dans le couvent, au début c’est plutôt cool car les monstres sont peu présents et on a pas mal de ressources en revanche dans l’usine j’étais en stress constant ! Les monstres sont bien plus résistants, les munitions très rares et il vaut mieux éviter que chercher le combat. Du coup on avance prudemment sauf que dans une usine il y a des bruits partout (merci les tuyaux de vapeur !). Pour le coup, j’ai été vraiment immergé dans le jeu et la réalisation sonore et graphique ont beaucoup aidé ! Par contre le doublage est moyen. Sur certaines scènes on entend comme un écho dans les voix, comme si le doublage avait été fait dans une pièce vide. C’est un peu déconcertant et même génant. Au delà, les doubleurs ne se sont pas déchirés pour donner des intentions et des émotions aux dialogues. C’est un point qui mérite d’être travaillé.

Les mêmes bases et des innovations

Si Tormented Souls II renvoie immédiatement à Resident Evil sur les premières images de jeu, son gameplay s’oriente résolument vers celui d’un Silent Hill pour lequel les références sont trop nombreuses. Le but est de progresser en résolvant des énigmes qui vont nous donner des clés ou des objets pour ouvrer des portes et ainsi de suite. C’est peu ou prou ce que propose Resident Evil ou Silent Hill. Au niveau du combat, on va croiser des monstres que l’on pourra vaincre mais vu le peu de munitions et de soins présents dans le jeu, l’esquive et la course sont à privilégier. Pour se défendre, une clouteuse, un fusil à pompe mais aussi un tuyau, un pied de biche, une scie circulaire (coucou Silent Hill). Les armes sont plus nombreuses que dans le prédécesseurs.

Le bestiaire est également plus étoffé que dans le 1. Si au début, on est en terrain connu, les développeurs ont ajouté des ennemis provisoires ou que l’on retrouve que dans certains lieux (un peu comme les araignées de Resident Evil) et en modifiant les ennemis de base pour les rendre plus dangereux avec un design différent. Je ne comprends en revanche pas l’ajout de certains ennemis qui dénotent par rapport au reste du jeu. Il y a également des boss plus nombreux et qui demanderont d’accomplir des mécaniques spécifiques pour s’en défaire. Comme pour les survival horror à l’ancienne, il faudra faire avec une maniabilité ultra rigide ! Caroline est lente pour viser et pour tirer ! Les armes ont un temps de recharge très long ! Si l’on peut esquiver les coups, la fenêtre de tir est très petite et sur certains ennemis, l’esquive est trop courte et ne sert plus à rien… Très souvent on va buter sur un élément du décor et c’est ce qui peut couter une mort… Finalement certaines évolutions du jeu vidéo dans la maniabilité ont fait énormément de bien…

Le jeu joue énormément sur les angles de caméra fixes. Comme pour les anciens Resident Evil, Tormented Souls II propose des angles fixes de caméra qui nous empêchent de voir ce qu’il y a après l’angle du couloir ou derrière un meuble… C’est assez bien fait même si parfois les pièces ont trop de caméras différentes qui changent pour peu que l’on fasse un pas de côté… Certains combats peuvent se révéler complexes voir chiant en raison des angles à gérer et de la lumière ! C’est une des originalité de Tormented Souls II : il faut fuir l’obscurité ! Si l’on reste dans l’ombre, on meurt, on ne peut pas faire plus simple. Ce qui signifie que l’on ne peut aller que là ou il y a de lumière sinon il faut allumer son briquet et du coup on ne peut utiliser nos armes. C’est une des mécaniques de gameplay du jeu et elle est également utilisée pour certaines énigmes. Problème certains monstres apparaissent dans le noir il faut donc revenir dans la lumière pour dégainer une arme avec les angles de caméra qui ne permettent pas de voir le monstre, vous me suivez ?

Le cœur du gameplay de Tormented Souls II est surtout dans les énigmes et les puzzles proposés ! Pour le coup on est très loin de la simplicité de celles de la licence Resident Evil ! Certains puzzles sont vraiment complexes et il faudra trouver les documents pour avoir des indices sur la solution ! Et encore même avec les indices, certaines restent bien corsées ! Autre originalité de la licence, si on peut combiner les objets, cela ne se fait pas de manière automatique. Il faut à chaque fois examiner les objets, interagir sur certains éléments pour ensuite les combiner. Et c’est pareil pour les améliorations d’arme ! Je me suis trimballé longtemps avec un tuyau sans avoir compris que c’était l’amélioration du pompe ! Rien n’est gratuit dans Tormented Souls II a tel point que cela peut être frustrant. On peut être bloqué alors que l’on a tous les éléments en main mais on ne pense pas à les combiner ! Petit tip : pensez à reprendre les piles du digicode une fois que vous avez ouvert la porte vous éviterez un long aller retour débile !

Même les armes peuvent être utiliser dans les énigmes encore faut-il avoir l’idée de les utiliser sur un puzzle ! Pour le coup, les développeurs ont su être vicieux en proposant des énigmes originales et j’ai oscillé entre énervement/frustration et fierté de progresser ! Tout n’est pas parfait, parfois il faut appuyer limite au pixel près sur un objet pour le débloquer. Les plans des lieux sont également mal fichus ou du moins pas très lisibles. Sérieusement j’ai lutté pour me repérer entre les différents niveau de l’usine la faute a des étages qui ne se superposent pas et donc impossible de savoir où mènent certains ascenseurs ou escaliers. Il faut également faire Tormented Souls II sans temps mort. Ce n’est pas le genre de jeu que l’on commence puis on le met de côté pour le reprendre plus tard, on est vite perdu ! Il faut parfois utiliser des objets que l’on pensait devenus inutiles bien plus tard dans le jeu ! Encore une fois, encore faut il y penser !

Finalement la principale difficulté n’est pas là où l’attend à savoir les combats mais au contraire elle vient des énigmes souvent tortueuses. Il faut être très vigilant car on peut vite passer à côté de quelque chose ! Certaines interactions ne sont pas évidentes bien qu’après coup, je me suis souvent dit, « quel con » ! Lorsque l’on surmonte tous ces obstacles on peut buter sur le puzzle en soi. Si certains sont évidents, d’autres demandent des essais voir de nombreux essais en pensant que ce n’est pas la bonne voie mais en fait si ! Une pensée à la machine à ourson avec cette satanée pince sur laquelle j’ai pensé un bon moment ! Après coup, Tormented Souls II fonctionne comme un escape game virtuel, on cherche des objets des indices et on résout les énigmes pour passer à la salle/lieu suivant. Le challenge est présent et il faut bien 7/8 heures pour boucler la première run en mode normal.