He’s back mais en 3D et force est de reconnaître que le passage à la 3D a fait beaucoup de mal au Herisson bleu ! Sonic Frontiers porté par Sega veut remettre sa mascotte sur les bons rails. Pour se faire l’éditeur nippon a décidé de tout changer en proposant un jeu en monde ouvert avec une liberté quasi totale. Les premières images et démos du jeu ont fait peur à pas mal de monde et je m’inclus dans le groupe. Franchement ça piquait sérieusement les yeux avec un effet de scintillement assez persistant et des décors vides. J’ai atténué mon avis en testant le jeu au cours de la PGW 2022 (c’est un des rares jeux qui valait le coup de faire la PGW cette année mais passons…) : si techniquement le jeu n’avait pas l’air dingue, le gameplay donnait de bonnes sensations. J’étais donc rempli de doutes en insérant la galette dans ma Série X. Passé une bonne trentaine d’heures sur le jeu, je suis en mesure de vous donner mon avis !

Une mascotte surcotée ?
Avant de parler du jeu au sens strict et si on faisait un point histoire vidéoludique ? Sonic Frontiers est attendu de pied ferme par des fans et aussi par une communauté vivant sur la madeleine de Proust. Attention je ne jette pas la pierre, j’en fait parti mais pour d’autres mascottes. Car oui étant petit on n’était pas forcément plus intelligents qu’aujourd’hui. On avait la guerre Nintendo/SEGA et donc par ricochet Mario/Sonic. On a l’impression lorsque que l’on fait le tour des fans des deux côtés que les deux héros sont sur un pied d’égalité. Sauf que notre cerveau a tendance à occulter certains faits… De base, Sonic n’est pas la mascotte de SEGA ! C’est Alex Kidd et on se souvient du bundle Alex Kidd Master System (je l’ai encore). Sonic a été créé car Alex Kidd a été un échec face à Mario.

Ensuite parlons jeux de la licence. En fait Sonic n’a brillé que de 1991 à 1996 c’est vraiment peu non ? Pourquoi je me limite à cette période car c’est celle durant laquelle on a eu de bons jeux Sonic sur Mega Drive et Master System. ça fait 6 jeux : Sonic the Hedgehog, Sonic the Hedgehog 2, Sonic CD, Sonic Chaos, Sonic the Hedgehog 3, Sonic and Knuckles. C’est donc rien de dingue et je vais pas comparer le nombre de bons jeux de la licence Mario… Du coup j’ai toujours eu du mal à comprendre les fans de Sonic sauf à vivre dans un passé lointain. On est d’accord pour dire que les Sonic sortis sur Saturn et ensuite sur les consoles des concurrents ont tous été des purges jusqu’à l’excellent Sonic Mania… qui reprend les bases des Sonic sortis sur 16 bits. En fait le hérisson n’a jamais réussi à évoluer et pourtant il reste attendu ! Je respecte mais tu auras compris que je suis plus team Mario.

Une histoire en retrait
Ce point histoire étant effectué, je peux te causer de Sonic Frontiers. Je suis d’accord pour concéder l’égalité du hérisson face au plombier moustachu pour ce qui est du scénario. Les deux licences n’ont jamais brillé par leurs histoires et narration, on les attend surtout pour leur gameplay ! Traditionnellement, Sonic doit faire face au Docteur Eggman pour libérer les animaux de la forêt puis ensuite on a ajouté des acolytes comme Tails et Knuckles et les fameuses Chaos Emeralds pour tenter de donner du corps aux scénarios des jeux mais au final ça consiste à battre Robotnik (c’est Eggman pour ceux qui ont du mal à suivre…). Sonic Frontiers prend quelques libertés histoire de donner un goût de neuf mais au fond… on tapera toujours Robotnik !

Le jeu s’ouvre donc sur… Robotnik qui, comme à l’accoutumée, fait de nouvelles expériences. Problème la dernière en date le coince dans une cyber dimension aux côtés de Sage, une IA matérialisée par une fille et qui semble obéir aux ordres de Robotnik. L’expérience du vilain a des répercussions sur Sonic qui se balade avec Amy et Tails sur le biplan de ce dernier. Ils sont alors aspirés par une sorte de trou noir. Sonic se réveille seul dans un monde qui ne semble pas réel. Très vite on retrouve Tails prisonnier d’un crital rouge et surtout qui semble se trouver dans une autre galaxie / univers parallèle. Sonic va donc devoir sauver ses amis tout en trouvant un moyen de quitter cet univers de cauchemars. le début du scénario est vraiment mystérieux et il y avait moyen de donner plus de profondeur à l’histoire et de corps aux personnages mais finalement on ne va rester qu’en surface. D’ailleurs l’histoire s’efface petit à petit car les scènes faisant avancer l’histoire sont très éloignées les une des autres de telle sorte que j’ai même parfois oublié où je m’étais arrêté au début d’une cut scène…

Un vaste et vide open world
C’était un point mis en avant par les développeurs : la présence d’un open world ce qui marque une cassure avec ce que la licence a toujours proposé. Pour les inconditionnels de BOTW, Sonic Frontiers ne propose pas un seul open world. Le jeu est scindé en île que l’on peut parcourir comme on le souhaite dès notre arrivée mais mais mais… J’ai trouvé le cheminement très proche de celui d’un Assassin’s Creed. L’île ne propose pas des tours de guets mais des énigmes qui une fois résolues dévoile la carte de l’île histoire de pouvoir mieux naviguer. Réussir les mystères de l’île n’est pas obligatoire mais c’est très recommandé si l’on ne veut pas se prendre la tête dans la navigation. Ensuite pour passer une île, il faut retrouver les chaos Emerald et ensuite vaincre le boss de l’île. On va donc reproduire les mêmes mécaniques d’un monde à l’autre. ! Oui on a une liberté totale mais force est de constater que l’on a pas grand chose pour l’exploiter…

J’ai, en effet, trouvé que les environnements manquaient cruellement d’éléments. On a bien les énigmes de l’île à faire et des turbos disséminés ici et là pour glaner des collectibles mais ça fait vraiment peu. Le jeu propose de jolis paysages mais je les ai trouvé vraiment vides ! Le premier niveau est vraiment le pire ce que j’ai trouvé bizarre vu que c’est l’entrée en matière… Cela m’amène à évoquer la réalisation du jeu que j’ai trouvé vraiment moyenne. Les environnements sont relativement vides, j’ai retrouvé un effet de scintillement des textures, effet très désagréable mais cela ne s’arrête pas là. Le jeu a un gros problème de clipping et cela nuit à l’expérience de jeu dans la mesure où certains collectibles nécessitent d’emprunter des chemins bien précis, chemin qui apparaissent au dernier moment à cause des défauts d’affichage…




Tu l’as compris Sonic Frontiers n’a pas une réalisation graphique de folie mais ce qui est horrible c’est que j’ai trouvé les sensations de vitesse faiblardes lors de l’exploration en 3D de l’open world y compris en réglant le jeu sur performance ! Heureusement que les niveaux en 2D, plus classiques, rattrapent le niveau. Oui le jeu propose des défis sous forme de niveau en 2D qu’il faut réussir pour débloquer des clés qui seront utiles par la suite. Ces niveaux sont assez pêchus, ils font mouche car ils rappellent les jeux d’antan et surtout ils sont bien construits ! Franchement la qualité graphique de ces niveaux par rapport à l’open world c’est le jour et la nuit ! Je ne peux pas passer à côté de la VF du jeu qui est catastrophique avec l’absence des voix officielles ce qui est vraiment dommage. Le doublage ne retranscrit pas les émotions des dialogues alors même que les visages des personnages sont inexpressifs, les scènes sont limite ridicules…


Pleins de collectibles tu ramasseras
Comme j’ai commencé à le dire, c’est sympa de faire un open world encore faut-il le doter d’activités intéressantes. Sonic Frontiers propose un cheminement qui ne variera jamais ce qui a fait naitre chez moi un sentiment de répétitivité. En arrivant dans le niveau, on va s’atteler à trouver les énigmes histoire de dévoiler la carte. Ensuite on cherche des sortes de boulons. On trouve ces boulons sur des ennemis une fois vaincus ou en effectuant des mini jeux pas originaux. Les mini jeux consistent à amener des kokos (des billes animées) d’un point à un autre, effectuer des gauches droites dans un temps donné, envoyer un ballon dans un cercle d’énergie… ça manque d’originalité et j’ai pas trouvé de cohérence avec ces jeux et le reste.


Pour ce qui est des combats, ils sont totalement anecdotiques pour ce qui est des mobs de base puisqu’il suffit de spammer la touche attaque ou utiliser la technique de la course boucle pour les vaincre. J’étais à deux doigts de les éviter une fois que j’avais mon nombre de boulons voulus sauf que les mêmes mobs donnent des graines (vertes ou rouges) qui servent à améliorer les attributs de Sonic auprès du doyen des Kokos. Du coup je les ai fait, je me suis ennuyé mais je les ai fait… Les sous boss demandent un peu plus de réflexion avec des paterns à connaître et à éviter. Pour ce qui est des boss de fin, on les affronte en mode super sonic (Sonic doré qui a toutes les chaos emeralds) il faut vaincre le boss avant que notre compteur de ring tombe à zéro. Les combats de boss sont avant tout une question de timing et d’esquive des attaques pour éviter de perdre du temps !





Une fois que l’on a récolté suffisamment de boulons on peut les utiliser pour débloquer les hôtels qui sont l’accès à un niveau 2D. Chaque niveau 2D propose quatre objectifs : finir en un temps précis, avec des un certain nombre de ring, récupérer tous les rings rouges d’un niveau et avoir la note de S. Pour chaque objectif on a une clé et si les 4 sont remplis on a une clé bonus. Ces niveaux sont une véritable bouffée d’air frais, j’ai ressenti l’essence de la licence Sonic au cours de ces niveaux que l’on peut refaire à loisir en mode arcade histoire de battre son meilleur temps. Quel plaisir de retrouver les éléments de décors familiers y même le bestiaire y est repris c’est un régal ! Ces clés servent à débloquer une chaos emeralds. Une fois les chaos emeralds en notre possession on peut aller affronter le boss final. Sur le papier ça fait beaucoup de choses à faire et c’est vrai que cela prend du temps (environ 3/4 heures pour faire un niveau avec quelques activités annexes) le problème c’est que c’est toujours la même chose !



On a bien des activités annexes mais cela consiste à… rassembler des objets encore et toujours ! On peut chercher les graines rouges et vertes pour améliorer Sonic, on peut également collecter des jetons souvenirs afin de débloquer des cut scènes complémentaires. On collecte quoi ! C’est un petit peu usant surtout que les récompenses ne donnent pas envie de se donner corps et âmes… Excepté pour améliorer Sonic notamment au niveau de la vitesse et le nombre de rings que l’on peut porter. Ces deux attributs se révèlent plus utiles que l’attaque et la défense. Cela repose sur l’observation du décor… qui a du mal à s’afficher ! Il faut donc à chaque fois coller les éléments pour voir si ils ne cachent pas un secret… Donc oui on a des choses à faire et l’exploration est grande mais c’est toujours la même chanson et on n’est pas aidé par la caméra et la maniabilité…


Caméra lunaire et maniabilité du cyber espace !
Je ne peux passer sous silence la maniabilité et la gestion de la caméra surtout pour un jeu qui propose de nombreuses phases de plateformes. C’est simple les deux m’ont rendu fou ! Lorsque sur les réseaux, je lisais des personnes dire que le jeu est génial et que la presse avait été trop dure, je me suis demandé si ces personnes avaient déjà joué à un Mario ou ne serait-ce à un bon jeu de plateformes ? La caméra de Sonic Frontiers m’a rappelé celle de Mario 64 c’est dire le retour dans le passé ! Combien de fois la caméra s’oriente dans l’angle fermé sans pouvoir modifier le champ ??? C’est juste horrible ! Le problème n’est pas présent que pour les phases de plateformes même si c’est dans ces moments où il est le plus gênant. On peut le rencontrer sur des combats de boss et à moins de connaitre les paterns parcoeur, la première fois tu te fais avoir (pour ne pas dire autre chose).


La maniabilité est bonne dans l’ensemble. Pour ce qui est des rails et autres turbos, ils se prennent de manière automatique et on a juste à gérer la direction au moment où il faut changer de rails. Ce n’est pas bien compliqué et c’est tant mieux. Mention spéciale aux niveaux en 2D qui restituent les mêmes sensations qu’à l’époque dans le bon comme dans le mauvais. J’ai vraiment eu du mal avec la gestion de la gravité lors des sauts tout comme j’avais le même mal avec Sonic The Hedgdog sur Mega Drive… Je ne comprends pas, pour le même saut un coup tu t’envoles un coup tu as l’impression d’avoir une tonne à chaque pied ! J’ai retrouve les mêmes sensations lors de l’exploration sauf que je n’y prêtais pas attention vu qu’il n’y avait pas la nécessité d’aller vite. J’ai un peu plus pesté lorsque je voyais le chrono défiler. Au niveau des combats, le système de lock fonctionne bien et du coup les combats sont précis à l’inverse des sauts.


Conclusion
Sonic Frontiers est un bon prémisse pour une rédemption. Il faut dire que le hérisson partait de loin vu les derniers épisodes en 3D. Attention, Sonic Frontiers est très loin d’être parfait et il présente des défauts qui vont faire grincer des dents la majorité des joueurs. La gestion de la caméra et le phénomène de clipping ont nuit à mon expérience de jeu. Ils ne sont pas rédhibitoires mais difficile de passer à côté. Ce nouvel opus tente beaucoup de nouvelles choses et il est donc normal qu’il y ait des imperfections… qui peuvent être gommées si les développeurs persistent dans une suite. En tout cas vu le travail effectué et vu la qualité et le contenu général du jeu, ce serait dommage de passer à côté. Et puis si on est nombreux à suivre peut être que cela encouragera les dev à proposer quelques chose de mieux et je suis persuadé qu’ils en sont capables !
Satisfaction du Piwi 65 %
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- Date de sortie : 8 novembre 2022
- Editeur : Sega
- Développeur : Sega
- Catégorie : Action aventure
- Prix : 59,99 €
- Classification : PEGI 7
Le test a été réalisé avec une version presse Xbox offerte par Plaion (Merci la fine équipe !).
5 thoughts on “Test Sonic Frontiers, vers la rédemption ?”