Ride 5, bis répétita ? [Test]

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La licence Ride est de retour avec un cinquième opus pour lequel les gars de Milestone ont pris leur temps ! J’avais été surpris par la sortie de Ride 4 à peine un an après le 3 et au final j’avais été déçu par le rendu final. Je trouvais que la licence revenait en arrière avec moins de contenu et moins de liberté. J’avais donc hâte de voir quelle direction avait choisi les développeurs pour donner un nouveau souffle à la licence. Je voulais surtout savoir si Ride 5 corrigeait les défauts apparus chez son aîné alors même que le 3 était génial. J’ai donc encore enfourché des bécanes pour voir si cet opus valait le détour.

Une légère évolution du mode carrière

Je commencerai tout d’abord par une petite mention spéciale concernant le mode carrière : la voix off qui a été rajoutée ! Concrètement le mode carrière est un enchainement d’épreuves classées en évènements auxquels on peut participer avec la moto adéquate à savoir la bonne classe et dans une fourchette de performances donnée. Pour ceux qui ont joué à la licence Gran Turismo on est sur le même fonctionnement les permis en moins. A cet enchaînement d’épreuves des plus classique, les développeurs ont eu la bonne idée d’ajouter une voix off qui vient donner un peu de narration sur le pilotage, les objectifs poursuivis ou plus simplement sur l’histoire ou « l’esprit moto ». Les textes sont bien écrits et la voix off est, pour moi, parfaite ou en tout cas dans le bon ton ! Ceci étant dit je décortique maintenant le mode carrière…

Première chose qui m’avait déplu dans le précédent opus : le mode carrière que je trouvais très dirigiste alors même que jusqu’alors, la licence nous laissait le choix dans notre progression. Ride 5 corrige à moitié cet écueil. On a un peu plus de choix dans les différents évènements qui nous sont proposés mais encore faut il progresser dans le jeu ! Je dirai que durant les 5 premières heures de jeu on n’a aucun choix sur les courses à faire puisqu’elles se débloquent qu’une fois un certains nombres d’épreuves remplies !

Le problème est que le monde carrière est divisé en plusieurs ligues qui comprennent au moins 10 évènements. Chaque évènement est composé de plusieurs épreuves (minimum 3) : GP, course unique, course d’endurance, duel avec un rival, contre la montre… Pour débloquer un évènement, il faut réussir un certains nombre d’épreuves. Du coup au départ, on ne peut choisir qu’un seul évènement et réussir une partie de celui-ci permet de débloquer l’évènement suivant et ainsi de suite. Tout cela vaut pour la première ligue ce qui constitue une sacrée durée de jeu !

Cela m’a fait pester car le mode n’exploite pas pleinement le contenu du jeu ! Lorsque l’on propose plus de 200 épreuves, ce serait bien de ne pas mettre le même circuit ou portion de circuit sur deux ou trois évènements successifs. On a l’impression de faire et refaire la même course avec juste la moto qui change. Nouveau problème, au départ dans Ride 5, on démarre avec une 250 qui nous permet de faire l’évènement idoine. On débloque (ou achète si on n’y arrive pas) une moto en 500 et on fait l’évènement suivant et… les 4 évènements qui suivent se font avec les mêmes motos… Pour rappel un évènement c’est minimum 3 épreuves, on en bouffe donc de la 250 et de la 500 ! Et en plus sur les mêmes circuits ! Le sentiment de répétitivité ne peut être évité…

Heureusement que le constat s’efface après avoir bien progressé dans le jeu mais il faut serrer les dents au départ. En effet après plusieurs de jeu Ride 5 montre réellement son potentiel. Les différents évènements sont variés. Je le rappelle, Ride 5 fonctionne comme la licence Gran Turismo. Pour participer à une course, il faut une moto dans la bonne catégorie et dans la fourchette de performance donnée. Ainsi, s’il est possible d’améliorer totalement la moto, il faut faire attention que son indice de performance ne dépasse pas le maximum. Il faut donc faire des choix de modèles de moto et ensuite de mécanique en fonction du circuit et des performances de la moto (vitesse, accélération, maniabilité et frein). L’avantage de ce système est que l’on ne tombe pas contre des pilotes avec des motos surpuissantes et on ne peut pas non plus le faire : la différence se fait sur le pilotage !

Des aides de pilotages à éviter !

Transition parfaite pour parler de la maniabilité du jeu et des aides qu’il offre afin de le rendre le plus accessible pour le plus grand nombre. Déjà le précédent opus m’avait laissé perplexe sur les aides au pilotage et leur efficacité. Ride 5 confirme ma sensation selon laquelle les développeurs nous poussent à jouer sans les aides ! J’avais du mal sur la gestion du frein et le comportement de la moto du coup j’avais activé l’aide. Problème, j’arrive à finir premier mais péniblement et sans faire d’erreur ! Douche froide sur le premier contre la montre, je pense avoir fait une bonne course et je finis à plus de 6 secondes du temps requis en bronze ! Je persévère mais rien n’y fait.

Je commence donc à modifier les aides et notamment celle du frein qui est la seule d’activée et la miracle ! Alors oui j’ai utilisé bien plus la fonction rembobinage qui permet de revenir en arrière en cas de chute mais j’ai aussi réussi bien plus facilement les épreuves. Tout simplement car l’aide au freinage est trop prudente ! Le jeu freine trop pour pas que l’on tombe ce qui laisse le temps aux adversaires de nous rattraper sur une série de virages. Même en ligne droite, il arrive que la moto freine ! En fait, c’est sans les aides que l’on performe le plus ! Heureusement que la physique est assez permissive car j’avoue que je ne pensais pas un jour jouer sans aide à la conduite sur un jeu de moto. Il faut quand même persévérer et ne pas jeter l’éponge à la moindre chute du coup je crains que le jeu ne s’ouvre pas à tout le monde.

Ride 5 nous pousse donc à nous améliorer et jouer sans les aides. D’un autre côté, il est possible de paramétrer l’IA afin de la réduire quasiment à néant. En plaçant l’IA à 20% et une agressivité absente, on fait face à des bulots sur des motos ce qui laisse le temps d’apprendre à maitriser sa monture. Si la physique m’a paru permissive, chaque catégorie de motos donne des sensations de pilotage radicalement différentes. Le même circuit sera envisagé différemment en fonction de la puissance de la moto (ça reste cependant le même circuit on est d’accord). Cela reste sympa et surtout rare de voir un jeu qui essaye de nous tirer vers le haut en nous poussant à nous améliorer au lieu de simplifier à outrance quitte à perdre une expérience de jeu.

Pas la claque graphique attendue

Le titre peut paraître trompeur et je le dis d’emblée : Ride 5 est très bien réalisé ! J’ai pu relever le soin tout particulier apporté à la modélisation des motos. J’avais reproché au 4 de ne pas mettre en avant les motos alors que le 3 le faisait parfaitement. Ride 5 revient aux bases : les motos reviennent au premier plan avec des présentations soignées et un historique détaillé. ça fait plaisir ! Dommage que les circuits n’ont pas eu droit au même traitement. Les passages où il y a des tribunes font apparaître l’absence… de public justement ! Après l’asphalte est bien modélisée et selon le temps, on peut repérer les endroits qu’il faut éviter si on ne veut pas faire une glissade à plus de 250km/h… Ride 5 propose en plus une météo dynamique mais je trouve que le passage jour/nuit brutal ce qui donne un côté trop artificiel à mon goût.

Pour en revenir à ma première phrase, Ride 5 fait le taf mais ne m’a pas mis la claque que j’attendais avec le changement de génération. Après je pense que je n’aurai jamais cette claque. On attend trop des « nouvelles » consoles et mis à part les illuminés surhommes qui sont capables de distinguer le 2040p en 60FPS d’un 2040p 60FPS ray tracing on n’aura jamais la claque attendue… J’en ai d’ailleurs marre de ces jugement basés à 90% sur la réalisation ! A croire que si on pond un jeu dans lequel il faut chier en visant le trou mais avec du ray tracing et une super fluidité on l’élirait GOTY… Sérieusement le principal reste le gameplay et l’expérience de jeu offerte non ? Qu’est ce que l’on en a à foutre si le jeu est en 30FPS du moment où on prend son pied ?

Niveau son, un gros travail a été fait sur le bruit des moteurs et sur la voix off dont j’ai loué la présence en début de test. Pour le reste c’est très calme mais ce n’est pas plus mal. Encore une fois, dans un jeu estampillé RIDE, ce que j’attends c’est que les motos soient mises en avant, j’ai envie de vivre, de respirer la culture moto et RIDE 5 revient aux sources.

Le reste en bref

Ceux qui suivent le blog le savent, ce que je cherche avant tout dans un jeu c’est son mode solo. Ride 5 ne propose pas seulement un mode carrière. On retrouve les modes classiques type évènement solo unique ou encore le mode online qui propose des défis se renouvelant au fil des jours et des semaines. C’est pas mal et ça complète un mode solo assez conséquent. Je noterai surtout le retour du mode écran partagé que beaucoup réclamait !

Si tu veux acheter le jeu (le Piwi ne prend aucune commission car non actionnaire chez Microsoft ni Sony ni Nintendo ni Milestone !) ICI PS5 ou ICI XBOX SERIES X

Le test a été réalisé avec une version presse Xbox offerte par Plaion (Merci la fine équipe !).