RoboCop: Rogue City – Unfinished Business, un petit supplément de carnage ? [Test]

Temps de lecture : 8 minutes

Robocop : Rogue City avait un peu surpris son monde lors de sa sortie par la qualité qu’il pouvait proposer. On n’est pas sur un AAA mais sur un AA1/2 ou 1/3 et franchement le résultat final était au dessus de ce que l’on pouvait s’attendre. Bien évidemment le jeu n’était pas exempt de tout défaut mais il tenait la route en exploitant une licence qui est tombée dans l’oubli il faut le reconnaître. RoboCop : Rogue City – Unfinished Business sent un peu la suite opportuniste qui arrive histoire de faire tourner la machine à cash et puis vient la sortie à un prix attractif donc en fait non, les développeurs auraient ils donné du rab de qualité aux joueurs qui le demandaient avec une suite stand alone ? Je vous donne mon avis après avoir sauvé une nouvelle fois la ville de Détroit.

https://piwigamingfr.wpcomstaging.com/2023/12/15/robocop-rogue-city-test/

Conditions de test : J’ai joué à RoboCop: Rogue City – Unfinished Business via une version numérique fournie par Nacon. J’ai joué au jeu un peu plus d’une quinzaine d’heures ce qui est largement suffisant pour en voir le bout et en effectuant une grosse partie du contenu annexe (quêtes).

Dans le feu de l’action !

Dans les années 90’s, on ne s’embêtait pas à faire des scénarios alambiqués pour des films d’action et RoboCop : Rogue City – Unfinished Business qui rend hommage à une licence de cette époque marche dans ces pas. L’action se déroule donc à Détroit avec un le commissariat de Metro West qui est attaqué par des mercenaires. Ils volent alors le fauteuil de Robocop (celui qui permet de le réparer) et se sont retranchés dans l’Omnitower qui est une sorte de bâtiment ultra moderne qui abrite la population. Il va donc falloir rattraper les mercenaires et notre bécane. En arrivant dans le bâtiment, on découvre que les mercenaires, dirigés par un méchant qui nous connaît, sont là depuis plusieurs mois et ont pris possession des lieux. Il va donc falloir gravir les étages jusqu’au boss de fin.

Le scénario n’est pas exceptionnel et il est surtout très opaque au début. Il faut attendre la seconde partie du jeu pour que les révélations viennent s’enchaîner. Au cours de l’aventure, on va rencontrer différents PNJ qui vont nous aider à progresser dans l’aventure. Je n’ai pas été transporté par le scénario mais il faut se souvenir que RoboCop : Rogue City – Unfinished Business est limité par son support de base. L’histoire est donc manichéenne mais pour le reste, le jeu traduit bien l’esprit des films avec une ultra violence gratuite qui peut être dérangeante par moment. Si le scénario principal reste soft, certaines quêtes annexes montrent bien la violence de la société à laquelle Robocop doit faire face et cette violence « légitime » celle utilisée par Robocop pour arrêter les criminels.

Je tire et après je discute !

RoboCop : Rogue City – Unfinished Business est un FPS à l’ancienne qui ne fait pas dans la dentelle ! On incarne un flic qui a été torturé et laissé pour mort par des raclures et que l’on a transformé en Robot de la Justice. Je dirai qu’il a une vision de la Justice assez simple : blanc ou noir et si tu fais pas ce qu’il dit tu prends une bastos de l’Auto 9 qui te fait exploser la cervelle (au sens propre). La violence est donc omniprésente dans l’Omnitower (tu l’as vu ?). On va enchainer les gunfights sans faiblir dans cette énorme tour avec notre cher Auto-9 aux munitions illimitées et en ramassant à la volée des armes laissées par nos ennemis. Comme pour son aîné, les combats sont soutenus et on sent que Robocop dégage une puissance monstrueuse. Le contre coup c’est la lourdeur dans ses déplacements : il est lent très lent et il ne peut sauter ni même se baisser ce qui peut être déconcertant dans les combats. Le jeu propose une séquence dans laquelle on incarne Murphy avant sa transformation et j’ai sauté comme un lapin de partout…

RoboCop: Rogue City – Unfinished Business est construit en chapitre / niveau eux même construits de manière très simple ! On a un couloir, une zone de baston, un couloir baston, une zone baston, un couloir calme et une zone « ouverte » avec des PNJ et des quêtes annexes à faire puis on repart sur le couloir/baston/couloir/zone calme… Le jeu ne changera pas de rythme du début à la fin ! Pour le coup c’est très répétitif et les gunfights ou les phases de recherches n’aident pas… Pour les combats, le bestiaire est assez limité et on retombe toujours sur les mêmes types d’ennemis. Le seul ajout par rapport à l’aîné sont les drones, c’est assez maigre. Chaque type d’ennemi a ses faiblesses et surtout l’IA de tous les ennemis est assez faiblarde. Ils bougent peu ou alors avec des mouvements complètement stupides qui nous aident… Les seuils de difficulté ne jouent que sur la vitesse ou notre santé descend et le nombre de PV des ennemis.

Pour les phases de recherche, elles sont surtout présentes dans les quêtes annexes et consistent à faire toujours la même chose : chercher des indices sur un corps ou à un endroit précis en utilisant le scan de Robocop. C’est déjà ce que l’on faisait dans Rogue City et j’aurai aimé que les développeurs se creusent un peu plus les méninges pour nous proposer de la nouveauté. D’un autre côté, RoboCop: Rogue City – Unfinished Business reste sur ce qu’il sait faire et il le fait bien ! Je trouve que cette suite aurait mérité un peu plus d’ambition avec des ajouts plus importants ou notables. Après quand je vois le prix auquel est proposée cette suite, je ne peux pas en attendre des changements radicaux…

RoboCop : Rogue City – Unfinished Business continue de proposer une dimension J-RPG avec les compétences déblocables pour Robocop : meilleurs dégâts, meilleure armure, capacité d’ouvrir tous les coffres, un scan plus performant. Il y en a pour tous les goûts mais je trouve que l’apport des améliorations est perfectible in game. Comprendre que je n’ai pas l’impression de faire plus de mal aux ennemis même en montant mes dégâts au max. En revanche la modification de l’Auto-9 joue beaucoup ! Il suffit d’installer la puce et les mods adéquats via un schéma électrique sans activer de malus. On peut pour le coup, modifier son arme en fonction des ennemis rencontrés. Au final, j’ai fait la quasi totalité du jeu avec cette arme bien qu’il soit possible de prendre celle des ennemis, l’Auto-9 reste au-dessus ! Le revers de la médaille est un sentiment de répétitivité ultra présent, mais je dirai que la licence est respectée !

Une réalisation inconstante

Là où RoboCop: Rogue City – Unfinished Business pêche, c’est par sa réalisation… Le jeu tourne sur Unreal Engine 5 et pour le coup sur les captures d’écran ça passe ! Les personnages et leurs visages sont bien modélisés. Les décors sont réalistes et cohérents avec des effets de lumière dans la moyenne de ce qui se fait aujourd’hui. Ce qui est dommage c’est que tout se passe dans l’Omnitower est pour le coup les décors sont moins variés que dans Rogue City et tout se fait en intérieur. Mais le jeu galère énormément au niveau de la fluidité ! J’ai arrêté de compter le nombre de fois ou le framerate baisse jusqu’à avoir des mini freezes qui gâchent un peu l’expérience de jeu de part leur nombre ! Le pire c’est qu’ils n’arrivent pas forcément quand l’action est soutenue… On marche dans un couloir et paf un freeze, un demi tour un freeze, une porte qui s’ouvre un freeze… Parfois ils se produisent à une jonction de deux éléments de développements comprendre que l’on aura le même freeze à chaque passage au même endroit…

C’est dommage et déroutant sachant que de mémoire, la réalisation de Rogue City ne souffrait pas de ces problèmes. Peut être la volonté de faire une suite en investissant un minimum de moyen et donc un procès de révision pas optimal… Autre point qui m’a « choqué » l’apparition de gros pixels carrés façon Doom à ses débuts dans les gunfights ! Je ne sais pas si cela est fait exprès mais en tout cas cela ne rend pas très bien surtout quand au début du jeu les effets sont propres… Le jeu se rattrape avec un aspect son de qualité qui repose essentiellement sur le thème principal de la licence accordé à différentes sauces. Les dialogues sont cohérents avec un doublage anglais réalistes. Je rappelle que, de base, on est sur de la série B.