Project Motor Racing [Test]

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Giants Software débarque dans la cour des simulations des courses automobiles avec Project Motor Racing dont le développement a été confié à Straight4 Studios. L’éditeur est plutôt connu pour ses simulations agricoles et notamment sa licence Farming Simulator qui se vend comme des petits pains à travers le monde et d’une manière générale il est plus connu pour des simulations « spéciales », on se souvient de celle sur les poids lourds. On ne va pas se mentir, il est difficile de se faire une place au milieu des Forza Horizon, Grand Turismo et autre Motor Fest surtout que Project Motor Racing est un AAA vendu au prix fort. Il est temps de voir si cette nouvelle licence de simulation ne fait pas une sortie de route…

Conditions de test : J’ai effectué le test sur Xbox Series avec une version fournie par l’éditeur et Plaion que je remercie ! J’ai joué à Project Motor Racing une quinzaine d’heures, ce qui m’a permis de parcourir le contenu du jeu.

De la course pure et dure !

Première chose qui m’a marqué en lançant Project Motor Racing : l’austérité que le jeu dégage ! Pas de scène d’intro, on est tout de suite balancer dans le choix des réglages généraux à savoir difficulté et réglages basiques de la maniabilité et on arrive au menu principal qui laisse peu de choix. Bon je poursuis sur le solo et il ne me reste alors que le mode course rapide et carrière. Je lance la carrière et après avoir réglé le nom de l’écurie, celui du pilote et choisit mon mode de rémunération et le championnat à faire et me voilà sur le premier évènement… Pas une cinématique, pas une cut scène de présentation, rien de rien ! La suite ne va pas en s’égayant. Je me suis pris en enchainer machinalement les weekends composés d’essais, de qualifs et de la course finale sans aucun moment de fun. J’ai trouvé cela tristounet.

Project Motor Racing manque cruellement d’un emballage ! Je ne parle pas d’un monde libre à la Forza ou d’une scénarisation à la F1 mais au moins une présentation du championnat, de la voiture ou même des concurrents. ça manque de liant. Si je pouvais donner une image simple c’est comme jouer à un FIFA mais sans aucune cut scène en match, même pas les buts, juste le terrain et les actions. ça m’a beaucoup gêné pour entrer pleinement dans le jeu et m’investir dans la carrière qui au demeurant est très limitée par rapport à ce qui se fait à côté. C’est dommage et cela a rendu mon expérience rébarbative et répétitive très rapidement. Surtout que Project Motor Racing est une simulation avec une certaine difficulté qui risque d’en rebuter plus un.

D’une manière générale l’ambiance du jeu est molle et triste… Les menus sont très basiques et manquent de peps dans le choix des couleurs et la mise en page. Les musiques sont très en retrait et manquent de punch. Même en course, l’ambiance est un encéphalogramme plat… C’est mort ! Les circuits m’ont paru sans vie. J’ai eu l’impression de conduire de superbes bolides ultra nerveux dans l’indifférence la plus totale. C’est assez bizarre comme sensation. C’est surtout ennuyeux…

Une « simulation » pour les pros !

Oui je mets des guillemets à simulation et je vais m’en expliquer. Project Motor Racing veut proposer des sensations de conduite proches de la réalité. Alors pour le coup, le jeu se montre très exigeant au niveau de la conduite. Si vous ne freinez pas suffisamment dans un virage oubliez l’espoir de récupérer la voiture dans un drift c’est mort ! J’ai trouvé Project Motor Racing extrêmement scolaire ou du moins qui ne laisse que très peu de place à l’originalité dans la conduite. Un exemple frappant est l’IA qui conduit en file indienne sans jamais tenter un dépassement. S’aventurer en dehors de la ligne optimale est une grand prise de risque et cela rend les dépassements difficiles. Personnellement après seulement deux courses je me suis empressé de descendre le niveau de l’IA vu l’exigence surtout qu’à l’inverse de la concurrence, on n’a pas de deuxième chance avec un retour arrière si on se plante en virage…

J’ai donc conduit prudemment car les erreurs sont quasiment fatales et Project Motor Racing ne pardonne rien ! Tu sors de la piste d’un pneu et en plus tu perds du temps tu prends une pénalité, tu touches un concurrent tu prends une pénalité en fait tu prends des pénalités quasiment tout le temps ce qui rend le podium quasiment impossible à avoir ! Les options de paramétrages et d’aide à la conduite sont assez limitées par rapport à ce qui se fait chez la concurrence et puis certaines options auraient au moins du être envisagées comme la gestion des dégâts. Il n’y a aucune logique, on peut frôler un adversaire et on a tout le côté de la voiture qui est mort, comme taper à 250 un mur de face et la voiture sort sans même une petite éraflure… Le problème c’est que les dégâts peuvent avoir une influence dans le mode carrière…

Autre problème de taille pour un jeu qui se veut axé sur la simulation et le réalisme, la gestion des collisions. Elle est complètement ubuesque ! C’est un grand n’importe quoi ! Comme je suis mauvais, j’ai pu tester les collisions sur les adversaires et mêmes les murs de pneus situés très loin en bord de piste (oui je suis très mauvais) et j’ai ainsi pu voir que la gestion de la physique laissait à désirer… Encore une fois un adversaire vous touche légèrement et vous partez en tête à queue incontrôlable, vous touchez un rail de sécurité qui a l’effet d’un bumper de flipper qui vous renvoie sur l’autre bord de piste rendant la voiture ingérable. Ce ne sont pas des évènements isolés puisque j’ai rencontré ces soucis quasiment sur chaque course… C’est là où j’aurai aimé avoir des options pour paramétrer mon expérience et la rendre plus accessible parce que je préfère être clair entre la conduite exigeante, la gestion de la physique, l’IA qui challenge, les premières heures peuvent être difficiles voir pénibles.

Une fois que l’on a bien compris le concept et la nécessité d’être prudent, les courses se maitrisent plutôt bien mais j’ai trouvé le contenu pas forcément conséquent alors que les circuits sont présents en nombre tout comme les voitures sauf que, j’y reviens, ça manque de liant. Le mode carrière nous propose d’acheter les voitures que l’on souhaite pour peu que l’on ait les finances et on peut ainsi lancer l’épreuve correspondante mais rien pour l’annoncer qui rien qui sort de l’ordinaire. On passe de la catégorie GT à GT3 sans artifice ni mise en forme. Une fois dans une épreuve, les évènements s’enchainent de manière tristounette et ça ne donne pas envie de creuser un peu plus le contenu.

Une réalisation honorable

D’un point de vue graphique, je dirai que Project Motor Racing tient la route sans mauvais jeu de mots (si on est d’accord c’est mauvais). On est pas d’un niveau d’un Forza ou d’un Gran Turismo (alors que le jeu est vendu à un prix similaire) mais ça reste pas mal. Bon les circuits sont bien modélisés bien que manquant d’ambiance. Les véhicules ne sont pas forcément mis en valeur que ce soit en piste ou dans les stands. Déjà le jeu privilégie les vues immersives avec seulement une vue arrière possible. Ensuite j’ai trouvé que les voitures manquaient de détails. Pour ce qui est de l’évolution des dégâts, comme j’ai pu le dire, c’est assez aléatoire mais le rendu lui, en revanche, est assez redondant. Tous les jeux ne le proposent pas, c’est donc pas mal que l’on ait une notion de dégât. Je reste quand même sur ma faim au vu du standing général du jeu.

Pour l’aspect son, comme je l’ai dit au sujet de l’ambiance générale du jeu, cet aspect n’est pas assez travaillé. Les musiques des menus sont quasiment absentes. Pour ce qui est de la restitution du son des moteurs, ils paraissent réalistes mais je n’ai pas senti de grosses différences entre deux véhicules avec des puissances opposées. Pour les collisions les bruitages entre les véhicules ont un semblant de vérité mais les bruits des collisions avec le décor sont à revoir. J’ai eu droit à des bruits sourds totalement surréalistes, c’est vraiment dommage bien que ça corresponde à la physique lunaire des collisions du jeu.