5 ans nous séparent depuis l’annonce du jeu par 4A Games en 2014 et aujourd’hui date de sortie de Metro Exodus qui poursuit la série éponyme de Dmitry Glukhovsky. Après deux épisodes, Metro 2033 et Metro Last Light, qui ont posé les bases d’un monde post-apocalyptique et surtout très souterrains nous allons découvrir les steppes de Russie à l’air libre de quoi redonner du sang neuf à cette série ! Le jeu a suscité une attente énorme avec des informations quotidiennes diffusées au compte goutte. Il s’agit surtout du plus gros projet du studio de développement qui a donc mis le paquet pour nous proposer un opus synonyme de feu d’artifice ! Enfilez votre masque à gaz et prenez votre compteur Geiger on s’en va découvrir la Russie post nucléaire…
Une aventure captivante aux multiples facettes !
Car oui, Metro Exodus va nous faire quitter les couloirs lugubres et asphyxiant du métro de Moscou. Désormais, nous avons la preuve de l’existence de vie humaine à l’extérieur du métro et, Artyom, sa belle Anna et quelques rangers dirigés par Miller partent donc à bord de l’Aurora pour retrouver des semblables. Je reste volontairement évasif sur le scénario car c’est un point fort du jeu. C’est assez logique, car si vous prenez pour support une oeuvre original plutôt réussi et que vous n’avez pas les doigts collés par le pâté (ce qui est le cas de 4A GAmes) et bien vous obtenez un jeu qui vous captive et qui se consomme d’une traite ! Franchement le scénario est très recherché, pas seulement autour de votre voyage mais également (et surtout) autour de vos compagnons de route dont certains seront recueillis sur le chemin. Chaque scène crée du liant avec les PNJ secondaires pour lesquels on ressent un intérêt pour en savoir plus. Ainsi, on se prend à réaliser les quêtes secondaires dans l’espoir d’en apprendre d’avantage lors de notre retour à bord de l’Aurora. Il ne faut d’ailleurs pas négliger ces aspects car à l’instar des précédents volets, Metro Exodus vous propose des choix à faire et ils sont souvent implicite ! Ces choix ne sont pas sans conséquences puisque le jeu propose des fins alternatives qui arrivent en fonction de vos aventures tout au long de votre aventure ! Si ramenez une simple guitare vous permettra d’entendre la musique jouée par un collègue à bord de l’Aurora, tuer trop d’ennemis peut aboutir à des vengeances imprévues…

Les PNJ humains (car vous verrez que le dialogue n’est pas possible avec les mutants…) que vous croiserez ne sont en reste. Souvent ils seront hostiles, entre la secte contre la technologie en passant par des cannibales fous furieux vous aurez à en découdre. Cependant, chaque communauté propose un certains background vraiment appréciable et qui abouti souvent à alourdir l’ambiance. En effet et malgré les grands espaces proposés, 4A Games a réussi à conserver l’atmosphère pesante voir dérangeante qui est une caractéristique de la licence. Même à ciel ouvert et sous un soleil de plomb vous ne vous sentirez pas à l’aise… Cela peut passer par un dialogue, une scénette interceptée à l’angle de décombres ou plus directement des éléments de décor. A l’exception de l’Aurora (et encore…) tout est fait pour vous rappeler que vous êtes dans un monde post apocalyptique dénué d’avenir… L’ensemble est particulièrement réussi et au final on se rend compte que “dans un voyage ce n’est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout” (Philippe Pollet-Villard).


Un exemple de monde post apocalyptique
C’est un des aspects qui m’inquiétait un petit peu suite à la PGW au cours de laquelle j’avais pu m’essayer au jeu. Lors des 20 minutes de jeu, je n’avais pas trouvé les graphismes transcendants bien au contraire ! Cela me surprenait un petit peu car il faut savoir que Metro Exodus est LE bébé de 4A Games qui produit là son plus gros projet à ce jour. Alors je ne sais pas si la version démo de la PGW sous performait mais mon avis sur la version finale du jeu est tout autre ! A peine la galette insérée, une introduction magnifique vous laisse le temps de poser votre postérieur bien au fond du canapé. On lance donc une campagne qui débute par un flashback reprenant les deux premiers volets et conçu d’une manière intelligente puisque l’histoire défile sous vos yeux alors que vous êtes à bord d’un Métro. Je trouve cette idée de réalisation bluffante et particulièrement réussie ! On comprend très vite que l’on va en prendre plein les mirettes tout au long de notre périple au travers de la Russie. Les gars de 4A Games se sont donnés à fond pour la création de ces mondes semi ouverts en extérieur pour notre plus grand plaisir car vraiment le résultat est bluffant ! Mon dieu que c’est beau une campagne ravagée par une attaque nucléaire…

Surtout qu’au delà de la qualité graphique, les développeurs ont, à chaque fois, eu la bonne idée de vous faire découvrir votre nouveau terrain de chasse sous le plus bel angle et façon vue panoramique. Traduction : à chaque fois c’est une belle claque dans la gueule que l’on reçoit. Niveau décors, c’est simple il n’y a rien à jeter, c’est simple, même les effets sont du plus bel… effet… Même les espaces souterrains (car oui ne croyez pas que les tunnels sont loin derrière vous) sont bien foutus et arrivent à vous prendre aux tripes.


Je donne une mention spéciale à la vue avec les lunettes nocturnes qui vous immergent totalement dans l’action avec les hordes de mutants que vous voyez (avec de la chance) débouler sur vous. Ces séquences m’ont rappelé la réalisation du “Projet Blair witch” ou plus récemment de “Rec“. Vous vous retrouvez à guetter le moindre son en espérant ne pas vous faire choper. Les espaces souterrains sont vraiment exigus et on se sent très vite à l’étroit avec une furieuse envie de retrouver l’air libre ! Mais même à l’air libre, il y a toujours une sensation de glauque ou de pesant. Je ne sais pas comment l’expliquer mais rarement un jeu a semblé aussi pesant au niveau de l’atmosphère qu’il dégage, tout ceci dans le bon sens du terme.
Mais après avoir écrit tout le bien sur l’aspect graphique du soft, l’heure est venue de chipoter et de tenter de couper les cheveux en 4 (beh oui sinon inutile de venir ici…). Tout n’est pas parfait… J’ai un petit point qui me font grincer des dents : la modélisation des PNJ et des mutants qui est vraiment pas top top… Franchement les personnages sont assez “carrés” et les expressions du visage laissent selon moi un peu à désirer… C’est pareil pour les mutants qui pour certaines espèces sont modélisés de façon grossière. Bon je pèse quand même mes mots parce qu’il est évident qu’au milieu des décors fantastiques proposés, ces modélisations sont en deçà (c’est plus facile de voir une tache sur un tableau blanc que dans un sceau de merde…). Après si je dois comparer la qualité graphique de Metro Exodus avec celle de Fallout 76 : il n’y a pas photo et Metro Exodus gagne par KO dès le premier round !
S’agissant de l’ambiance sonore, une nouvelle fois c’est une réussite et j’ai envie d’ajouter que cette réussite était essentielle pour un jeu qui finalement se révèle beaucoup plus survivaliste que FPS (j’y reviendrai). Il faut donc guetter le moindre bruit venant d’un mutant ou autre. Bon attention tout de même sur deux points. Jouant au casque, j’ai parfois l’impression que les bruits ne provenaient pas du bon endroit (me suis je bien fait comprendre?), du style ça craque à gauche mais c’est la porte de droite qui s’ouvre… Autre problème qui est, je trouve un peu plus gênant et que je n’ai pas été le seul à remarquer : Artyom est totalement muet ! Quand on bosse la mise en scène comme un fou furieux, ça fait tâche de laisser le héro sans voix alors que tout le monde veut lui parler. Tout au long de l’aventure c’est donc une succession de monologues dans lesquels les PNJ posent des questions et y répondent d’eux mêmes… C’est vraiment dommage et les seules fois où l’on entend la voix d’Artyom c’est dans le cadre des temps de chargement lorsque celui-ci lit les pages de son journal. En revanche le doublage français laisse à désirer avec des décalages dans les voix…
Un gameplay riche, complexe mais complet !
Attaquons nous à un gros morceau de Metro Exodus : son gameplay ! Je vais être honnête, c’est vraiment ce qui m’avait fait peur lors de la démo de la PGW… J’avais trouvé le personnage lourd, le gameplay confus et switcher entre les différents items que vous avez sur vous (et dieu sait qu’il y en a !) était pour moi à la limite du calvaire ; et je ne vous parle même pas de mon sens de l’orientation in game ! Après c’est difficile d’assimiler la richesse du gameplay de Metro avec une démo de 20 minutes bref quid du résultat final ? Le personnage me parait toujours aussi lourd notamment lorsque l’on passe en phase de sprint pour laquelle il y a un léger temps de latence entre le moment où l’on appuie sur le bouton et celui ou le personnage démarre. Ensuite les sauts et la façon de se mouvoir notamment dans les décombres manquent un peu de punch et je trouve que l’on se retrouve vite bloqué par un simple caillou… Dernier point négatif la façon d’interagir avec les portes et les ouvertures de coffres et autre casier, on était obligé de maintenir le bouton deux secondes avec l’animation qui va avec à chaque fois ? Comment casser le rythme surtout dans les phases d’explorations au cours desquelles en plus de devoir scruter le moindre élément de décor vous vous retrouver à vous fader (désolé je n’ai pas d’autres mots) des animations inutiles et surtout des “maintiens de boutons”… Par moment on hésite à fouiller les 5 casiers qui s’offrent à nous !
Pour le reste, le tutoriel en début de partie et qui dure une bonne demi heure vous permet d’assimiler toutes les combinaisons de touches et toutes les capacités et gadgets qui s’offrent à vous ! Et je vous préviens, il vous faudra tout maîtriser si vous voulez vous donner une chance de survie. J’ai trouvé le jeu très réaliste et il faut donc utiliser tout ce qui s’offre à vous afin de survivre dans un moment à 100% hostile ! Entre le masque à gaz, le briquet, le capteur Geiger, les armes de lancers, les objets de diversion, il faudra penser à tout ! Vous aurez notamment à votre disposition un sac à dos qui vous permettra de crafter à la volée des médikits, des armes de lancer et autres objets d’infiltrations. En revanche pour ce qui est des munitions, seul un établi, disséminé un peu partout, sera votre salut. Les établis vous permettront également d’améliorer vos armes et vos armures. Pour crafter, on retombe sur la nécessité d’explorer (avec beaucoup de précaution…) les vastes steppes que vous avez sous les yeux. Et pour ce qui est de l’exploration, oubliez les jeux qui vous font briller tout ce qu’il y a prendre ce serait bien trop simple… A ce sujet le hub du jeu est très minimaliste et pour consulter la carte il faut sortir votre bloc note (à l’ancienne quoi et surtout réaliste qui vous permet toutefois de zyeuter d’éventuels ennemis qui arriveraient dans les coins… Si en plus de ça vous ajoutez la nécessité d’essuyer votre casque dont la visibilité diminue en fonction des conditions (non je ne déconne pas !) et vous vous retrouvez à retenir votre souffle à chaque croisement… Ah j’oubliais, l’obligation de nettoyer votre casque s’applique aussi à vos armes faute de quoi, elles vont s’enrayer souvent et en tout état de cause, au mauvais moment…
Pour en revenir à l’exploration, je l’ai trouvé quelque peu difficile, très peu d’indications visuelles à l’exception de votre boussoles minuscule sur votre poignet (pour peu que vous l’équipez car d’autres items à la même place peuvent se révéler plus utiles… Ajouter à cela une carte sommaire et grossière (mais réaliste) et vous avez l’impression d’être dans The island… En fait l’exploration m’a rappelé celle de “Dying light” mais avec moins d’indicateurs… Surtout pour le craft qui dépend seulement de deux types de collectibles ce qui simplifie grandement cet aspect du gameplay.

Au delà du nombre réduit des collectibles, les armes sont également limitées. De toute façon, seule le fusil silencieux (éventuellement avec un zoom) et le pistolet/fusil à pompe vont se révéler réellement éfficaces. Le premier vous permet de ne jamais être localisé alors que le second one-shot n’importe quel humain.
Les phases de combat sont également très réalistes malgré une IA un peu aux fraises mais ça on en parlera plus tard. Les armes ont énormément de recul notamment les fusils automatique dont le canon se retrouve très vite au dessus de la tête après 3 balles. Il faut cependant éviter de rater vos tirs vu la rareté des munitions. De toute façon je déconseille d’attaquer les ennemis de front. Il vaut mieux planifier son attaque et ses déplacements surtout que le cycle jour/nuit (car il y a également un cycle jour/nuit des plus réussis !) influe énormément sur les ennemis que vous pouvez croiser en route. Les combats se révèlent difficile en raison notamment des situations auxquelles vous êtes confrontés : en infériorité numérique, des mutants plus forts que vous et à court de balles… Alors que l’infiltration bien gérée vous permet de vous débarrasser facilement d’une bonne dizaine d’ennemis sans tirer un coup de feu. Surtout qu’en terme d’infiltration, le jeu donne clairement l’avantage au joueur…

Une difficulté présente mais évitable…
Avant toute chose, je recommande de jouer à minima en normal et pour ceux qui ont fait les précédent opus ou qui ont l’habitude des jeux de survie/infiltration vous pouvez vous lancer en mode difficile si vous souhaitez vous confronter à un vrai challenge. J’ai trouvé le jeu difficile dès le départ particulièrement dans l’approche des combats. Pour la faire simple, je vous dirais que les mutants de base ainsi que les humains sont les plus dangereux en raison de leur nombre qui vous submergera très vite ! Les “hurleurs” et les “humanimals” sont particulièrement dangereux ! Ils sont extrêmement sensibles au bruit puisque j’ai eu l’impression qu’ils ont la capacité d’entendre une mouche péter ! Ils sont résistants puisque certains vont demander un demi chargeur et surtout ils peuvent apparaître quasiment à l’infini particulièrement dans certains lieux. C’est donc un combat sans fin et surtout perdu d’avance. Du coup on comprend très vite qu’il vaut mieux les éviter ou alors se déplacer de jour puisque de jour les mutants sont moins présents. Le bestiaire si il peut paraître limité est, en revanche, varié dans ce qu’il propose. Avec les deux précités, ajoutez du monstre aquatique, du volant quelques monstruosités XXL et vous obtenez une faune et une flore adaptées à un monde post-apocalyptique et qui surtout procure bien plus de plaisir qu’un monde sans vie (et de deux crottes de nez pour Fallout 76).
Si on se prend vite à éviter à les mutants, on se dit ensuite que la jouer infiltration avec les humains peut être payant et on a très vite raison. Franchement les humains qui sont restés en vie sont trop irradiés et surtout devenus cons comme des b*** ! Ils ne vous repéreront jamais du moment que vous restez accroupis et que vous éteignez la lumière. Pire si un ennemi vous voit, hop accroupi dans l’ombre deux mètres plus loin et il vous a oublié… Ça fait un peu tâche pour un jeu qui jusqu’à présent se montrait très réaliste. L’avantage est que, tant que vous n’êtes pas repéré, vous avez la capacité d’assommer ou de tuer un ennemi en un coup. Là ou cela devient risible, c’est lorsque vous interrompez la discussion de deux sbires mais le second continue à parler dans le vent normal du moment ou vous n’êtes pas dans son champ de vision… Cette méthode permet également de passer outre le problème des munitions. Une autre astuce qui montre que l’IA ennemi a du mal à gérer les bruits et leurs localisations : l’usage du silencieux. Certes du moment ou vous faites usage d’une arme vous vous faites repérer, même le silencieux qui est pourtant par essence… silencieux… Sauf que les ennemis seront incapables de déterminer votre position… Un paradoxe : ils vous entendent tirer au loin mais de prêt n’arrive plus à vous repérer…
Si la méthode vous permettra d’éviter la difficulté des combats, le jeu reste long à terminer, surtout si comme moi, vous vous prenez à faire les missions secondaires. Si celles ci ne sont pas très recherchées, une nouvelle fois, c’est le voyage qui compte. Alors oui on se fout de l’ours en peluche de cette gamine dont on ignore tout, mais on se plait à la voir jouer avec dans les moments de vie à bord de l’Aurora. En tout cas l’histoire est prenante et propose de nombreux rebondissements qui nous empêche de somnoler devant notre écran. Il faudra donc compter entre 15 et 20 heures pour parvenir au bout du périple qui s’offre à nous et découvrir le bout du chemin…
Conclusion
Cela a été un vrai bonheur de parcourir cette Russie post-apocalyptique à bord d’une locomotive d’un autre temps. Metro Exodus propose une immersion totale dans un jeu de survie/horreur avec des mécaniques de gameplay complexes mais reposant sur des bases ô combien intuitives. L’immersion est facilitée par une réalisation graphique exceptionnelle et d’une mise en scène hollywoodienne. On peut être déçu de l’IA à la ramasse et qui n’est pas au niveau du reste… Il n’en demeure pas moins que les gars de 4A Games peuvent être fiers de leur boulot et de leur plus grand projet à ce jour !
Positif
- Réalisation graphique et mise en scène de haut niveau
- Un monde semi ouvert, hostile mais prenant !
- Un scénario tordu et recherché (merci l’oeuvre originale)
- Une immersion totale dans la peau d’Artyom
- Grosse durée de vie
Négatif
- Une VF à revoir
- La modélisation des PNJ pas jojo…
- Quelques lenteurs dans le gameplay
Satisfaction du Piwi 90 %
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Informations générales :
- Date de sortie : 15 février 2019
- Editeur : Deep Silver
- Développeur : 4A Games
- Catégorie : FPS / Shooter
- Prix : 69,99 €
- Classification : PEGI 18
3 thoughts on “Test Metro Exodus : les transports en commun n’ont jamais été aussi angoissants…”