En matière de jeux indé, on commence à le comprendre : pour faire un bon jeu il faut avant tout un concept. Tout le reste peut être presque oublié tant que vous tenez un concept original et qui tient la route. C’est le pari IzHard, développeurs russes qui se comptent au nombre faramineux de 4… Oubliez toutes les couleurs Ovivo se présente sous le plus simple appareil, le noir et le blanc. Oubliez les gameplay alambiqués qui utilisent toutes les touches de la manette, place à la simplicité ou plutôt à un concept.
Un concept simple mais infini
Ovivo nous propose de prendre le contrôle d’une boule répondant au doux nom de Ovo qui se déplace dans un monde fait de noir et de blanc et qui est capable de passer dans l’un ou l’autre par une simple touche. Il faut ajouter un un petit détail. Dans le blanc, la gravité vous tire vers le bas, classique quoi. Le noir, la gravité est inversée et vous emporte vers le haut jusqu’à la “bordure” qui vous sépare du blanc. Vous pouvez bien sur sauter et l’ensemble vous demandera de jouer sur les effets de la gravité pour parcourir les niveaux qui s’offrent à vous et collecter les bonus et autres symboles pour parvenir jusqu’à l’arrivée.
L’idée est donc simple mais elle permet surtout de proposer des niveaux à l’infini pour peu que le level design suive le concept. Il faut dire que les gars de IzHard ont eu des idées classiques mais qui marchent ! On comprend que les pics vous nous tuer que si on part trop loin dans l’écran on meurt. Ajoutez des phases de platerformes qui sont classiques dans n’importe quel jeu mais qui ici, ont une appréciation totalement différente en raison de cette capacité de passer du noir au blanc et ainsi modifier la gravité. En tout cas tout en sobriété, le jeu arrive à nous attirer à lui surtout que plus on avance plus le jeu fait apparaître des mécaniques nouvelles. Si au départ les niveaux sont simples et semblent être un unique chemin; très vite des alternatives s’offrent à nous et amène de nouveaux challenges entre les plateformes mouvantes, les ronds de couleur qui triple les effets habituels de la gravité et quelques séquences de scrollings horizontaux et verticaux.
Un art design au top !
Au delà du level design, OVIVO propose un art design de grande qualité ! Je préfère parler d’art design plutôt que de graphismes car il ne s’agit pas à proprement parler de simples graphismes (à mon humble avis). Chaque niveau est un tableau composé lui même de plusieurs petits tableaux. Vous avez commencé à le voir via les premiers screens mais certaines tableaux portent des références totalement assumées. J’ai particulièrement apprécié les niveaux de type floral avec les lianes et les fleurs qui vous demandent de jongler entre le blanc et le noir avec pas mal de précision.
Lorsque vous avez terminé, le jeu vous montre le niveau entier que vous venez de parcourir. On se rend alors compte de l’ingéniosité des mecs de IzHard pour développer chaque niveau et le rendre magnifique de près comme de loin ! Passons outre le pur aspect graphique pour dire que ce plan large nous permet surtout de repérer les collectibles non ramassés lors de notre aventure.
Niveau son, une simple musique que je qualifierai de lunaire vous accompagne sur la route. Aucun bruitage ne viendra perturber votre concentration, le calme plat ! Et je vous dirai que ce n’est pas plus mal et que cela se marie plutôt bien à l’art design du jeu. En faut le jeu est un jeu zen ! Même lors de phases un plus difficiles que la moyenne on ne s’énerve pas, on persévère calmement jusqu’à passer l’obstacle. C’est totalement surprenant mais OVIVO peut se révéler apaisant.
La pause est de courte durée
Le jeu propose trente niveau ce qui peut paraître conséquent. Mais certains niveaux se montrent courts et surtout la difficulté est peu présente dans le jeu. Cela s’apparente plus à une balade de santé qui dure pas plus de trois heures. Quelques rares moments seront plus difficile mais la mort n’est pas du tout punitive. En effet à chaque mort vous réapparaissez au pire trois sauts avant votre mort… L’autre problème d’OVIVO est la répétitivité. Certes le level design est bien pensé et parvient à se renouveler au fil des niveaux, mais les nouveautés restent rares et généralement on passe son temps à reproduire la même mécanique plusieurs fois dans le niveau. Il y a bien quelques phases qui cassent cette mécanique de plateformes notamment avec les scrollings et certains boss qui vous poursuivent et qui vous oblige à vous déplacer plus vite et parfois à l’instinct. En tout cas cela reste insuffisant pour casser ce sentiment de répétitivité persistant.
Conclusion
Ovivo est avant tout un concept, un pari réussi de ne développer un jeu qu’avec deux couleurs. Le gameplay est simple mais parfaitement calibré et des mécaniques de jeu viennent s’ajouter pour casser une répétitivité qui reste présente. Le jeu peut se révéler court mais je pense que si des niveaux avaient été ajouté, on aurait trop versé dans la répétitivité. Après pour 6,99 euros, ça reste un jeu à essayer et à faire de temps en temps après une grosse journée de boulot fatigante et irritante.
Positif
- Un concept original
- Un art design magnifique !
- Un jeu zen
Négatif
- Assez répétitif
- Simple donc court
Satisfaction du Piwi 72 %
- Date de sortie : 3 juillet 2019
- Editeur : Sometimes You
- Développeur : IzHard
- Catégorie : Puzzle / Plateforme
- Prix : 6,99 €
- Classification : PEGI 3
2 thoughts on “Test OVIVO : Deux couleurs suffisent pour s’amuser !”