Dans la famille Blazkowicz je voudrai les filles : Jess et Soph qui sont jumelles et qui à l’instar de leur père sont tout aussi déjanté et veulent casser du nazi ! On est bien dans la licence Wolfenstein pas de doute ! Après un New Colossus de très bonne facture, Blazko revient sous la forme de sa progéniture dans un épisode qui casse les codes de la série en ajoutant une dimension RPG ?! Pari osé qui mérite d’être vérifié et pour cela on pose nos valises à Paris sous le joug nazi.

Moins de narration plus de liberté
Ce qui avait marqué dans The New Colossus (enfin personnellement) c’était surtout le scénario et les scènes qui le composaient. Elles étaient super bien foutues et apportaient une réelle profondeur à la narration, cette narration affublée d’un côté WTF que l’on retrouve également in game. Youngblood prend la même direction au lancement du jeu mais le scénario s’estompe très vite une fois que les bagages sont posés à Paris c’est à dire après deux missions dont la première qui fait surtout office de tutoriel. Car le soft innove grandement en proposant une dimension RPG qui appelle une sorte d’open world et la liberté pour le joueur du choix de la mission : oui ça fait beaucoup d’un coup pour un seul jeu. Du coup c’est le scénario qui en prend un coup et la narration est beaucoup plus hachée et en tout cas passe au second plan.

Youngblood démarre pourtant sur les chapeaux de roues on nous plongeant directement dans le quotidien et l’éducation des filles Blazokowicz. Enfin éducation est un bien grand mot puisqu’il s’agit plus d’apprentissage à la survie et au dézinguage de nazis avec maniement des armes et combats au corps à corps. Et hop saut dans le futur et on retrouve nos frangines en exosquelette à la recherche d’un général à bord d’un gigantesque zeppelin. Le gore est bien présent mais le hic est que la relation entre les sœurs est un peu surjouée pour combler une nouvelle fois une narration relayée au second plan. Pour le scénario il se résume à chercher papa dans un Paris occupée. Au final, j’ai eu du mal à accrocher à des gamineries d’adolescentes pré pubères même si le politiquement incorrect est toujours bien présent (cette scène où on apprend à Jess et Soph à bien fumer en aspirant fort pour que toute la fumée aille dans les poumons what else…).


Mais cette narration ne peut se faire tout simplement en raison de la liberté qui nous est offerte dans la progression. Pour vous rapprocher de votre père, vous devrez faire tomber trois tours, il s’agit des missions frère qui sont ultra hardcore et qui vous obligent à monter en niveaux vous et vos armes (je vais y revenir petit padawan). Pour se faire vous aller avoir de très nombreuses missions secondaires à accomplir dans les différentes zones de Paris accessibles via le métro et les couloirs des catacombes. C’est donc une réelle innovation pour la licence même si cette liberté est quand même assez artificielle puisqu’à l’instar d’un soft comme The Division, les missions mentionnent un niveau recommandé et autant vous dire qu’il est inutile de vous lancer dans une mission de niveau 20 si vous n’êtes que niveau 10…. Oui on parle niveaux, améliorations des armes mais il ne faut pas oublier les compétences, la coopération et les boosters… Sommes nous encore dans un Wolfenstein ???

Un côté J-RPG tactique mais des gunfight ultra nerveux !
Autant rassurer d’entrée les sceptiques, oui Wolfenstein est toujours aussi nerveux ! Préparez vous à massacrer du nazi à la pelle mais aussi au couteau, à la hache sans oublier les pétoires (oui un petit jeu de mot ne faisant pas de mal). Mais pas que du simple soldats, tout le bestiaire est présent et d’ailleurs les développeurs ont insisté sur les nazis “améliorés” type super soldat, méga robot et autre cerbère cracheur de flammes ! Du coup et contrairement aux précédents opus, il faudra éviter de foncer tête la première mais plutôt prendre le temps de se poser et d’analyser les forces en présence. Les différents ennemis sont d’énormes sacs à PV mais sensibles à certaines armes ce qui vous obligera à changer régulièrement d’armes pendant un combat pour vous faciliter la tâche. De plus, vous n’êtes plus seul, votre frangine est là pour vous épauler ! Si Jessie est le sniper de service et mise avant tout sur l’infiltration, Soph mise plus sur la force brute et le combat rapproché. Ne vous inquiétez pas tous les pouvoirs et autres capacités sont accessibles pour l’une et pour l’autre et il vous sera donc possible de switcher entre les différents gameplay proposés.



Il faut être honnête, l’aspect infiltration est un peu difficile à mettre en oeuvre au début du jeu. Vous disposez de peu de capacités et vos armes n’ont pas d’améliorations type silencieux, du coup vous êtes vite repérés et il faut alors utiliser la force brute. Trois catégories d’éléments vous sont proposées : la précision, le dégât ou le maniement. Si vous améliorerez tous les composants de votre arme d’un même type vous bénéficiez d’un bonus supplémentaire qu’il ne faut pas négliger. En plus de ce choix, chaque composant peut être amélioré deux fois pour vous constituer de véritables armes de guerre et ça tombe bien vous êtes en guerre ! De toute façon c’est un passage obligé si vous voulez progresser dans votre périple car les ennemis sont de plus en plus nombreux et puissants ! L’amélioration des armes se fait en dépensant l’argent récolté lors de vos pérégrinations dans Paris et les récompenses de fin de mission. L’argent se trouve assez finalement et vous ne vous trouverez jamais en rade.


Enfin on ne peut pas ne pas parler de la montée en niveau des personnages qui se fait via un système d’expérience gagnée en accomplissant des missions ou tout simplement en tuant du boche. Tous les 5-10 niveaux vous débloquez un palier de compétences que vous pourrez acquérir via des points de compétences (ça fait beaucoup de “compétences” d’un coup !). Une nouvelle fois trois catégories nous sont proposées : force, esprit et pouvoir. On retrouve du classique mais également des pouvoirs propres au gameplay du jeu. Il ne faut pas négliger ces capacités, j’ai fait l’erreur au début en me disant “ouais pas besoin on est dans un Wolfenstein” mais en fait si… Ces capacités vous changent vraiment la vie ! Un peu plus de santé, un peu plus d’armure ou de grenade mais aussi la possibilité de vous rendre plus silencieux ou plus rapide, il y en a pour tous les goûts ! En plus de ces capacités, vous pouvez également vous équiper de “signes”. Il s’agit en fait de la seule interaction avec votre soeur, une sorte de check qui vous donne à toutes les deux un surplus d’énergie, d’armure, une invincibilité temporaire ou encore une force accrue. Vous ne pouvez en avoir qu’un seul sur vous à utiliser au bon moment car il se recharge assez lentement !


L’ensemble en combat s’utilise plutôt bien, on a un bouton dédié à notre signe. Les armes ont un comportement plutôt “réaliste” notamment en terme de recul. On pige vite les points faibles des différents ennemis ce qui rend les combat nerveux par les tirs qui fusent de toutes parts mais également par le fait que vous êtes constamment en déplacement. A ce sujet, vous allez oublier ce que Wolfenstein proposait jusqu’à présent ! Le gameplay a énormément gagné en verticalité via la fonction de double saut de votre personnage. Cette verticalité est très présente dans les rues de Paris dans lesquelles vous pouvez vous niche sur un balcon ou un toit. Jess sera particulièrement contente pour s’infiltrer et sniper les ennemis en toute tranquillité. Franchement j’ai pris cette nouveauté dans le gameplay comme un bouffée d’air frais qui tranche singulièrement avec les égouts et les souterrains que vous devrez parfois traverser et qui se révèlent très asphyxiants et pesants (j’ai pas été trop fan de ces phases là).


Progression répétitive et coopération en berne…
Tout n’est pas rose dans Wolfenstein Youngblood, cela serait trop beau ! Comme je l’ai dit juste avant, les signes sont la seule interaction que vous pouvez avoir avec votre jumelle. Impossible de partager des munitions ou encore de l’armure ce qui est pourtant un minimum pour un jeu coopératif. Vous ne partagez que le négatif avec votre sœur : à savoir vos vies ! Si une des sœurs est blessée l’autre pourra braver le danger pour la réanimer sinon une vie commune sera utilisée pour la faire réapparaître. On arrive alors à un autre problème du jeu : il est quasi impossible de le jouer en solo ! Votre partenaire a l’intelligence d’une moule (oui elle est de retour) et se retrouve quasi systématiquement à terre et au milieu des ennemis donc impossible à réanimer… Il est impossible de donner un ordre quelconque à votre sœur du style attaque, tiens la position ou plus adapté à son intelligence “putain caches toi et attends que ce soit fini!!!“

Surtout que l’IA ennemie en revanche est bien balèze ! Régulièrement elle n’hésite pas à pousser d’un côté pour attirer votre attention et ainsi vous contourner ! Comme je l’ai dit, les ennemis sont des sacs à PV et sont très puissants (sans parler des sbires qui les accompagnent). J’ai tenté en mode solo une mission frère et je peux vous dire que j’ai encore mal aux fesses même en mode normal ! En revanche avec un pote c’est beaucoup mieux ! Déjà il est possible de se créer des personnages complémentaires alors que votre partenaire IA est un copié collé de votre personnage y compris en pouvoirs… On pestera quand même une nouvelle fois sur le peu d’interactions possibles entre les personnages in game.


On ne va pas voiler la face avec un pote c’est toujours mieux (enfin ça dépend quoi et puis ça dépend le pote, on a tous le pote PGM quand il en parle et quand il joue c’est toujours la faute de la manette…). Mais dans Wolfenstein, le simili open world et les missions qu’il propose est à mon sens mal construit. Le jeu propose un hub central qui est le QG de la Résistance dans les catacombes parisiennes. Vous trouverez de quoi vous recharger en tout mais également tous les PNJ secondaires qui vous donneront les missions à accomplir. Dans ce hub central, vous trouverez également une borne d’arcade sur laquelle vous pourrez vous essayer à un jeu qui ressemble furieusement à… Doom des années 80’s. Le jeu est assez bien foutue et vous devez faire le score maximal et c’est assez prenant (même si c’est également plus facile que l’original).


Mais revenons à nos moutons ou plutôt missions ne fois votre mission choisie, vous vous rendez au plan de métro et vous choisissez la zone adéquate. Le problème est qu’il n’est pas rare qu’une mission vous demande de changer de zone ce qui vous occasionne un temps de chargement mais surtout, vous ne pouvez faire qu’une mission à la fois ! Du coup il faut systématiquement revenir aux catacombes pour repartir dans la même zone qui s’est rechargée en ennemis !

Parfois ce n’est pas la mission qui est compliquée mais le fait d’y parvenir car les rues de Paris son blindées d’ennemis ! Exceptées les missions principales avec les raids des frères, les missions secondaires sont très répétitives et on a l’impression d’être souvent dans la même zone (je ne peux plus me voir le boulevard de la victoire!) à tuer les mêmes ennemis qui sont revenus d’entre les morts parce que vous êtes allés fumer une clope au QG (ça donne envie d’arrêter!!!). Les gunfights sont certes nerveux mais au bout d’un moment on peut avoir tendance à les éviter pour privilégier l’objectif de mission, dommage pour un FPS… Comme si cela ne suffisait pas, le jeu propose des missions ponctuelles qui apparaissent dans la zone dans laquelle vous vous trouvez. Ces missions sont très répétitives puisqu’il s’agit toujours des mêmes missions : empêcher des exécutions et piéger des véhicules (on vous demandera bien de chercher des objets de temps à autres mais rien de bien folichon). Il n’empêche que malgré cette répétitivité, si comme moi vous aimez nettoyer des zones de fond en comble à chercher tous les collectibles présents (le jeu en foisonne !) et à faire toutes les missions secondaire pour upgrader votre perso et débloquer de nouvelles compétences, vous allez vous régaler ! Il est évident qu’avec un pote le plaisir sera décuplé car à moins d’avoir un manchot comme partenaire, le jeu devient plus accessible qu’en mode solo !


Une réalisation loin des classiques Bethesda !!!
J’étais obligé de m’offrir cette petite crotte de nez. Beh oui pour ceux qui lisent le blog, vous savez que Bethesda et moi niveau réalisation c’est l’extase totale. Ah Fallout 76 qui a été codé par un singe atrophié des bras ou plus simplement une paire de fesses… On est bien loin de ce triste souvenir et on ne peut que constater qu’il y a un joli travail derrière. Le jeu propose des environnements réussis et les effets de lumière sont du plus bel… effet particulièrement avec les boss qui ont une sacrée envergure avec les armes qui vont avec.

On peut quand même chipoter en disant que les décors se ressemblent quand même pas mal. Sachez que tous les immeubles de Paris ont les mêmes escaliers… Je ne plaisante pas certains éléments sont repris et rerepris pour être placés un peu plus loin sur votre parcours. Les rues de Paris se ressemblent également beaucoup en termes d’architecture sans pour autant nous proposer les monuments qui caractérisent notre capitale. C’est dommage même si l’on sait que l’occupation a tout détruit pour mettre en lieux et places des statues de son Führer… Les cinématiques, bien que peu présentes, sont de bonnes facture particulièrement celle d’entrée pour par la suite baisser un peu en qualité.


Niveau sonore, les pétoires sont assez reconnaissables et il est possible de repérer l’ennemi au bruit dès qu’il parle ce qui est assez utile lorsque l’on veut jouer la carte de l’infiltration. Bon après en combat, on entend plus grand chose à part le bruit de son flingue qui est omniprésent et quelques bribes de gars parlant la langue de Goethe. Les doublages en revanche ne sont pas exceptionnels lors des cinématiques avec un décalage parfois dérengeant. C’est balot surtout lorsque les scènes jouent sur un côté humour au second degré…


Conclusion
Wolfenstein Youngblood apporte du sang neuf (arf) à la licence et les changements apportés sont pour la plupart réussis ! Le côté RPG qui peut paraître simpliste est quand même complet et suffisant pour constater des différences au niveau du gameplay avec de nouvelles compétences qui permettent d’appréhender le jeu d’une manière différente. Côté coopération en revanche je reste sur ma faim avec très peu d’interactions lors des combats et mêmes après. La réalisation est de très bonne facture et retranscrit parfaitement le côté gore de la licence qui est toujours aussi jouissif !
Positif
- Toujours aussi bourrin !
- Un côté RPG intéressant
- Bonne réalisation
- Grosse durée de vie
Négatif
- Coopération pas assez développée
- La construction de la progression
- Répétitif
Satisfaction du Piwi 90 %
Si tu veux acheter le jeu (le Piwi ne prend aucune commission car non actionnaire chez Microsoft ni Sony ni Besthesda !) ICI ou ICI.
- Date de sortie : 26 juillet 2019
- Editeur : Besthesda
- Développeur : MachineGames
- Catégorie : FPS / RPG
- Prix : 29,99 €
- Classification : PEGI 18
Le test a été réalisé sur une version numérique offerte par Minuit Douze.
2 thoughts on “Test WOLFENSTEIN: YOUNGBLOOD, l’ADN Blazko est toujours là et que c’est bon !!!”