On se lance dans la collection Bear With me sortie cet été sur Xbox One et PS4 et accompagnée d’un épisode The Lost Robots qui est un préquel à la trame principale. Le jeu sorti sur PC il y a fort longtemps a été encensé par la critique grâce à une direction artistique de haute volée ! Un point’n clic des plus classiques sur fond noir et blanc, il ne m’en fallait pas plus pour attiser ma curiosité…

Narration et réalisation en symbiose parfaite !
Bear With me, nous propose de prendre les commandes d’Amber et de son Ours en peluche, Ted qui est un détective à la retraite et alcoolique… Alors qu’Amber se réveille d’un cauchemar, son frère Flint a disparu et elle apprend que “l’homme en rouge” sème la terreur dans la ville de Paper City. Ni une ni deux c’est une enquête pour elle. Mais elle n’y arrivera pas sans l’aide de Ted avec lequel les relations sont plus que tumultueuse. Ted n’est pas forcément partant préférant siffler des bouteilles de jus de carotte bien alcoolisées mais il ne peut résister aux beaux yeux et à la gueule d’ange d’Amber…


Que l’on soit bien clair, même si ce bunddle s’intitule Complete Collection, cela veut seulement dire qu’il regroupe les épisodes sortis à savoir les trois premiers. Les développeurs ont prévu 5 épisodes en tout ce qui veut dire qu’à la fin de l’épisode 3, vous allez être comme une âme en peine en attendant impatiemment la suite ! Je vais être franc d’entrée, j’ai tout simplement adoré l’histoire qui nous est proposée et qui évolue au fil des épisodes. Surtout que le scénario prend place dans une ambiance type polar en noir et blanc des années 50’s, et cette ambiance est des plus réussies ! Si l’on comprend très vite que tout sort de l’imaginaire de notre petite Amber, l’histoire reste très sombre et on ne peut qu’être pris dans une enquête passionnante afin d’en démêler des fils.

L’ambiance est appuyée par une direction artistique originale et affirmée et qui reprend les codes des films des années 50’s. On retrouve des graphismes quasi intégralement en noir et blanc, la couleur n’est utilisée que pour souligner certains éléments particuliers pour le scénario. D’ailleurs l’usage de la couleur m’a furieusement rappelé ce que faisait le film Sin City. Film adapté du Comics éponyme, il est réalisé en noir et blanc et la couleur n’est utilisée que pour le sang (de mémoire). En tout cas les graphismes qui sont des plans fixes en mode bande dessinée sont vraiment magnifiques. Ils sont fins, travaillés, variés. Surtout que les épisodes vous font évoluer dans des environnements différents et de plus en plus grand. Si le premier épisode nous cantonne à la maison d’Amber et plus précisément le premier étage, les épisodes suivants vont nous amener à explorer la ville de Paper City et les lieux qui la composent. Les moments de narration sont très originaux toujours sous formes de bandes dessinées reliées par un fil rouge et surtout accompagnés d’une voix off au top. Une nouvelle fois cela m’a rappelé Sin City particulièrement la voix de Ted qui est celle d’un mec de 50 ans qui a un cancer de la gorge… Elle m’a rappelé le personnage de incarné par Mickey Rourke dans le film précité.
Mais il n’y a pas que Ted qui bénéficie d’un gros travail. Tout au long de votre enquête vous allez croiser la route de personnages hauts en couleurs (c’est une image…) ayant une sacré personnalité et qui reprennent les personnages que l’on peut trouver dans les films d’époque. On aura Rusty l’indic, le duo de lapins toujours dans les parage lorsqu’un mauvais coup se prépare, la chef du syndicat des robots (oui il y a un syndicat des robots qui fait échos au syndicat de Batman…)… A chaque fois, on a droit à des dialogues truffés d’humour et de second degré, Ted se permettant même de briser le 4ème mur à de très nombreux moments ! On aime ou on aime pas car il faut dire que ces dialogues et interactions sont très présents et à la longue cela peut en fatiguer certains surtout que l’humour est également présent sur quasiment chaque objet que vous examinez via le personnage d’Amber qui se montre très sarcastique pour une fille de 10 ans.


Niveau sonore, le soft reste dans le minimalisme in game avec très peu de musiques de fond, des bruitages réalistes à l’égard des interactions avec l’environnement. On sent que les développeurs ont surtout mis le paquet sur les voix de tous les protagonistes et sur la musique lors des narrations. Ô mon dieu j’ai adoré cette musique très jazzy avec des cuivres bien présent et qui est propre à la musique utilisée dans les polars noirs. Cela faisait longtemps que je n’avais pas autant accroché à la réalisation et à la narration d’un jeu, depuis Forgotton Anne, et comme ce dernier, Bear With Me a cette faculté de vous happer et de vous empêcher de lâcher la manette tant que vous n’avez pas progressé, l’inconvénient ou plutôt l’avantage est que le jeu nous proposera toujours quelque chose qui va retenir nos fesses sur la canapé ! Tout ça en combinant et en équilibrant parfaitement réalisation et narration, l’un fonctionnerait mal si l’autre était différent. Et dire que l’on a toujours pas évoqué le gameplay…
Un point’n clic évoluant au fil des épisodes
Bear With Me est donc un pur point’n clic. Vous devez donc trouver des éléments dans le décor pour ensuite les assembler ou les utiliser à un autre endroit pour progresser. Le premier épisode se contente de reprendre cette seule mécanique. Vous évoluez donc dans les différentes pièces de la maison d’Amber et devez parfois revenir sur vos pas pour user de vos nouvelles trouvailles. L’épisode 2 offre un terrain de jeu plus grand et donc une nouvelle mécanique qui vous permet de vous déplacer dans les différents lieux via le système de carte de Paper City. On va devoir faire pas mal d’allers retours dans les différents lieux mais l’ensemble est assez bien foutu et les temps de chargement courts. L’épisode 2 ajoute surtout des puzzles ou casse tête à résoudre. Ne vous inquiétez pas cela n’a rien de difficile certainement pour permettre au joueur de profiter de l’histoire sans s’arracher les cheveux (pas comme Tower of Beatrice…).
L’épisode 3 quant à lui, va proposer moins de puzzles, moins d’énigmes et moins de backtracking, le jeu se montre plus linéaire et les dialogues plus présents qu’à l’accoutumée. Il n’est pas rare de faire 10 minutes de jeu en se contentant de suivre les rencontres et les dialogues proposés. Sur le papier cela peut sembler frustrant mais je pense que cet épisode est charnière pour le scénario (quand je vous dis que vous allez marronner à la fin…). On constate donc que les développeurs ne se reposent pas sur leurs acquis et tentent d’apporter petit à petit des nouveautés. D’ailleurs l’épisode 3 fait table rase de la notion de duo puisque vous commanderez alternativement Amber et Ted. The Lost Robots va combiner l’ensemble et fait plus office d’épisode pour patienter en attendant la suite. Certes on incarne Flint qui donne une nouveau duo et on apprend le pourquoi du comment (non je ne vous dirai rien!) mais on reste attaché à Amber après trois épisodes passés à tisser des relations.


Le jeu si il ne présente pas de difficulté majeure, ne vous prend cependant pas la main pour vous indiquer les chemin. Les objets avec lesquels vous pouvez interagir ne sont pas mis en surbrillance et il vous appartient de fouiller méticuleusement chaque tableau à l’aide de votre pointeur. Comme tout n’est pas parfait (ah bon ?), on pourra râler sur la vitesse de ce foutu pointeur qui n’est pas réglable ! On imagine très bien que sur PC avec une sourie l’ergonomie est tout autre ! Quand il faut aller d’un bout à l’autre de l’écran c’est parfois pesant… Le problème est atténué sur la PS4 car la manette bénéficie d’un pad que l’on peut utiliser comme une sourie et ça change la vie ! Pour le reste, il est rare que l’on ne sache pas quoi faire. Si cela arrive, il est possible d’interroger Ted qui vous donne un indice (parfois inutile). Je ne vous cache pas que certains puzzles surtout dans l’épisode 3 sont vraiment tordus tout comme certaines actions avec les objets qui pour certaines ne sont pas évidentes (peler une banane avec un couteau ???). En tout cas, le soft bien que facile dans l’ensemble propose une durée de vie correcte avec environ deux heures de jeu pour boucler un épisode.
Conclusion
Bear With Me m’a mis une sacré claque dans la gueule et il a de grandes paluches ! Si j’étais très charmé par les visuels présentés, je ne m’attendais pas à une telle qualité générale pour la réalisation. Les voix des personnages ont bénéficié d’un traitement minutieux et le résultat est vraiment réussi. On peut ne pas être amateur de point’n clic mais Bear With Me, à l’instar de Forgotton Anne, propose avant tout un scénario qui ne peut que vous emporter !
Positif
- Une réalisation parfaite !
- Une narration grandiose
- Un excellent point’n clic des plus classiques
- Non franchement c’est une claque !
Négatif
- Impossible de régler la vitesse du pointeur
- Il faut bien trouver quelque chose…
Satisfaction du Piwi 94 %
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- Date de sortie : 30 juillet 2019
- Editeur : Modus Games
- Développeur : Exordium Games
- Catégorie : Action / Aventure
- Prix : 14,99 €
- Classification : PEGI 12
Le test a été réalisé sur une version presse PS4 offerte par Warning Up et Modus Game.