Have A Nice Death, la mort c’est violent ! [Test]

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En matière de développement de jeux vidéo, le savoir faire français n’a pas à s’en faire, il mise sur la qualité plutôt que sur la quantité et c’est tant mieux ! J’ai bien conscience d’avoir un peu de retard avec ce test mais d’une part j’aime les jeux indés, d’autre part je peux pas passer à côté lorsque c’est une production française, de troisième part (aucun ça ne se dit pas mais j’ai envie !) c’est une studio montpelliérain donc vraiment à côté de chez moi (coucou Magic Design Studios), de quatrième part (ma liste par en cacahuète là) c’est un roguelike qui est vraiment difficile ! J’ai conscience de ne pas être un foudre de guerre manette en main et encore moins un pro gamer mais tout de même le challenge proposé par Have A Nice Death, car c’est de lui dont on parle, est vraiment élevé et à l’instar de notre personnage, il y a de quoi friser le burn out !

La mort satirique, caustique mais hilarante !

Have A Nice Death nous propose de voir comment ça se passe dans l’au delà ou plutôt comment cela est géré. Les gars de Magic Design Studios se sont dits que la mort était au départ une PME locale gérée par la faucheuse himself ! Notre faucheuse, telle la grenouille, a eu les yeux plus gros que le ventre, et se transforma en multinationale florissante avec une activité extrême et exponentielle. Du coup on engage des fléaux qui font le boulot et la paperasse s’accumule. A tel point que notre faucheuse n’est plus qu’une sorte de machine à tamponner les certificats de décès… Au bord de la crise de nerf, elle décide de mettre tout le monde au pas et de rappeler qui est le patron !

C’est une vision très décalée de la mort et de son fonctionnement et ce décalage se ressent surtout dans les scénettes que propose Have A Nice Death. La trame principale devient vite secondaire. La faucheuse sort de son bureau et décide de faire le ménage dans chaque étage de l’immeuble étant précisé que tous les 7 étages on croise un fléau qui fait office de boss. La narration de l’histoire est très basique et classique. Là où Have A Nice Death se démarque, c’est par la mise en scène visuelle et les dialogues qui transpirent l’humour noir limite au vitriol. Personnellement j’adore cet humour et j’ai donc été conquis. Les personnages secondaires sont assez attachants via les dialogues que l’on intercepte au passage et que l’on pourrait entendre IRL près de la machine à café.

J’ai trouvé un réel effort d’écriture dans les rencontres, les dialogues avec les PNJ ou les ennemis, écritures qui est bourrée de références ou d’allusion à la mentalité très… franco-française ! C’est ça qui est bon avec Have A Nice Death, vu que le jeu est développé par des français beh le public français est avantagé, c’est assez exceptionnel pour le souligner. Ceux qui ont bossé en entreprise seront vraiment saisi par le réalisme des dialogues bien qu’exagérés ou teintés d’humour en raison du contexte, l’activité de l’entreprise est quand même de gérer les décès…

DA intéressante mais level design bloqué

Visuellement, Have A Nice Death fait une nouvelle fois preuve d’originalité. La DA est adéquate et colle bien à l’ambiance générale du jeu. Les environnements graphiques sont différents d’un secteur à un autre. Les ennemis que l’on croise correspondent bien au niveau dans lequel ils se trouvent et le bestiaire est différent d’un secteur à un autre. Les environnements sont soignées et les dessins “à la main” sont vraiment réussis. Le problème est que si les visuels changent;, finalement le level design reste sensiblement le même malgré la génération aléatoire des niveaux. Ce manque d’évolution amène d’abord un sentiment de répétitivité. Le problème est que le sentiment de répétitivité peut se transformer en frustration à cause de la difficulté du jeu…

Have A Nice Death est une roguelike de type die and retry comprendre c’est dur et tu vas kiffer mourir et revenir à l’écran titre… Les runs sont relativement courtes au début puisqu’on meurt en 15 minutes environ. La progression est toujours la même : chaque secteur comprend 7 étages et le dernier est celui du boss. Pour terminer le jeu il faut donc faire tous les secteurs sans mourir. Au fil de nos morts on gagne de l’expérience qui débloque des raccourcis permettant d’accéder directement aux boss. Le problème c’est que c’est trèèèès long pour débloquer ces fameux raccourcis. Il faut donc à chaque fois refaire les 6 niveaux pour se faire bâcher par le boss et recommencer pour s’entrainer et comprendre les paterns. Vu que le level design est classique et n’évolue pas, très vite cela devient une corvée de faire les niveaux qui finalement ne présentent pas de danger pour peu que l’on fasse un minimum attention.

Je n’exagère rien du tout, j’ai régulièrement eu envie de lâcher l’affaire. Je n’en pouvais plus de faire 15 minutes de traversée limite insipide de niveaux pour mourir en 30 secondes devant le boss. Surtout que si tu n’as pas de chance tu tombes sur une version alternative d’un boss ou sous boss (qui sont parfois plus difficiles que les boss eux mêmes bref !) et là c’est la mort assurée ! La difficulté couplée au manque de renouvellement du level design sont les deux (et seuls ?) points noirs du jeu mais ces deux défauts risquent de réduire drastiquement le public pouvant s’intéresser au jeu…

Sans maîtrise la mort n’est rien…

Au niveau du gameplay, Have A Nice Death se montre facile à appréhender mais difficile à maitriser. La faucheuse à un coup de base, une arme secondaire et même une tertiaire ! On peut sauter, double sauter, faire un dash avant qui est aussi l’esquive, attaquer en l’air s’écraser au sol, se soigner et enfin libérer sa furie et par la même occasion nettoyer l’écran de tout ennemi en moins de 3 secondes. C’est assez classique et cela donne un gameplay nerveux qui est difficile à maîtriser au fil de la progression. Les ennemis se font plus nombreux et se montrent plus forts et il faut savoir jongler entre nos différentes attaques et l’esquive car chaque coup reçu fait énormément de dégâts (un peu comme dans Rogue Legacy).

On pourrait croire que ce gameplay classique peut devenir répétitif sauf qu’à l’inverse du level design, celui-ci arrive à se renouveler via le contenu gargantuesque proposé. Déjà, on a le choix entre différents types de faux : équilibrée, lourdes et donc puissante mais lente, ou légère et donc rapide mais moins létale. Le choix modifie vraiment l’expérience de jeu ! Ensuite les armes secondaires et tertiaires tout comme les furies sont vraiment nombreuses. Je ne les ai pas compté mais on a jamais deux fois la même d’une partie à l’autre. En plus de cela on peut, dans le hub de départ, modifier nos stats et pouvoirs moyennant un malus (qui n’est pas à prendre à la légère), il est également possible de passer à la boutique pour débloquer des malédictions (pouvoirs) de façon permanente afin de les retrouver dans les niveaux.

Toutes ces possibilités ne sont pas superflues et apportent des chances supplémentaires de progresser et de voir la fin du jeu… J’en reviens à la difficulté mais Have A Nice Death est vraiment exigeant. Après 10 heures de jeu je n’avais pas passé le troisième boss c’est dire… Et à chaque mort on repart à zéro avec tout aléatoire. Contrairement à Rogue Legacy pas d’architecte pour bloquer les niveaux, contrairement à Hades pas de déblocage permanent de stats qui permet de faciliter la tâche. Assurément la durée de vie du jeu est conséquente mais il faudra les avoir bien accrochées… Le jeu ne propose pas de mode facile, juste un mode plus léger mais qui reste bien hard pour le commun des joueurs.

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Le test a été réalisé avec une version presse digitale Nintendo Switch offerte par Reset PR (Merci Clément !).