Goldorak – Le Festin des Loups [Test]

Temps de lecture : 13 minutes

J’ai suivi le développement de Goldorak – Le Festin des Loups et j’étais un peu réservé notamment sur la qualité graphique du jeu. Puis j’ai pu essayer le jeu lors de la PGW 2023. Une démo rapide d’une vingtaine de minutes qui proposait de combattre un boss, rien de dingue. Pourtant ces 20 minutes avaient en parti confirmé mes craintes quant à la qualité graphique du jeu tout en faisant naître de nouvelles craintes qui portaient sur le gameplay. En clair, je trouvais que le jeu commençait à sentir le pâté… Je ne vais pas épiloguer sur le lancement du jeu, un tantinet compliqué puisque j’ai joué au jeu après sa sortie sur Series X et a priori avec un patch ce qui m’a évité pas mal de bug que j’ai pu voir à droite et à gauche. Bref j’ai fini le jeu et cela n’a pas été de tout repos, il est temps que je vous donne mon avis !

Goldorak et les mecha moches !

Je vais crever l’abcès : Goldorak – Le Festin des Loups est, dans son ensemble, moche voir très moche. Je ne vais pas mentir et ça me fait chier car mine de rien Microids est une boite que j’apprécie bien. Oui la qualité n’est pas toujours au rendez-vous mais le catalogue est conséquent et pas mal de jeux sont de très bons jeux ! C’est d’ailleurs pour cela que j’ai encore plus de mal à accepter le résultat de Goldorak – Le Festin des Loups. Quand tu as des studios de développement comme Mr Nutz Studio qui s’occupe d’Astérix & Obélix ou encore Osome Studio avec la licence Schtroumpfs et même Balio Studio avec Les Sister’s, il est difficile d’accepter le rendu de Goldorak – Le Festin des Loups. Autant pour les deux premiers studios on est pas sur le même type de jeu avec des environnements différents et des mécaniques de jeu différentes autant pour Balio Studio, on est sur un monde semi ouvert qui propose des missions principales et annexes et des collectibles… C’est ce que propose Goldorak.

Cela me fait d’autant plus chier de faire ce constat que le jeu est développé par Endroad, un petit studio français basé à Nantes (et donc pas breton on est d’accord). Je me dis que c’est le premier gros projet du studio et que les gars n’avaient pas l’expérience ou les épaules pour gérer un tel chantier. Franchement la réalisation graphique et technique aurait clairement eu besoin de plus de temps, à la louche 6 mois. Je comprends les enjeux et les risques dans l’industrie du jeux vidéo mais je me demande même si Microids n’aurait pas du confier le projet à un autre studio, quitte à perdre du temps et certainement de l’argent. Excepté la modélisation de Goldorak qui est fidèle et de qualité honnête et les cut scènes faites sous forme d’images fixes qui reprennent le support de l’animé, je ne vois pas ce que l’on peut considérer de positif…

Goldorak – Le Festin des Loups est un jeu de type semi ouvert c’est à dire que le jeu est scindé en plusieurs zones qui correspondent à un chapitre du jeu. Au milieu on a le hub central qui se compose de la base centrale et du ranch du boulot blanc. La base et le ranch du boulot blanc sont bien réalisés avec une vue du dessus et des décors façon animés. Le problème c’est que l’on a rien à faire dans ces lieux si ce n’est suivre quelques dialogues entre les missions donc on ne reste pas longtemps dans ces lieux. En revanche les zones de mission, on va y passer du temps et c’est une autre paire de manches ! On a des zones naturelles c’est à dire qui se passent en montagne, en plaine, en archipel d’îles et trois zones plus urbaines avec deux villes et une base militaire. C’est dans ces zones que les ennuis commencent…

Tout d’abord et ça saute aux yeux : la pauvreté de la qualité graphique. Les graphismes sont dignes au mieux de l’ère PS2… Je n’exagère rien et vous pouvez le constater vous même : les environnements sont vides, les zones proposent quasiment aucune animation, les éléments présents sont modélisés à la hache et sont copiés collés à outrance, les décors ne proposent que trop peu de détails ! Pour le coup on n’a pas de problème de texture… les éléments ne s’affichent pas ! Je n’en croyais pas mes yeux et pourtant c’était bien vrai ! On dit “welcome back” aux murs invisibles qui se teintent de bleu lorsque l’on est au bout de la map, au fog qui était caractéristique des jeux N64 celui-là même qui permet de masquer les difficultés d’affichage. Pire, plus on progresse dans le jeu plus la qualité globale baisse et pourtant elle n’est pas partie de haut !

Sur les trois derniers niveaux j’en ai fait deux avec des framerates qui devaient tourner à 15FPS au mieux ! J’ai eu beau relancer le jeu, recommencer la mission, je me suis même dit que c’était le skin de Goldorak que j’avais modifié qui provoquait cela (oui j’ai même misé sur la lune) mais non rien à faire l’écran tremblait dès que je me mettais à courir… Juste un test par les développeurs avant la sortie aurait fait remonter le problème… Vraiment le résultat final est inacceptable ! On ne trouvera pas non plus un bestiaire étoffé puisqu’il est composé de 7 ennemis différents que l’on va retrouver en boucle dans les zones du jeu. A côté on a les Golgoth. La première rencontre fait son petit effet : il est plus massif, plus grand pas de doute c’est un golgoth. Problème c’est que j’ai trouvé qu’ils se ressemblaient pas mal dans leur chara design (et dans leur patern mais ça on verra plus tard). En tout cas leur modélisation reste basique avec peu de détails.

Un point positif que j’allais oublié, ce sont les phases de shmup qui pour le coup sont plutôt bien réalisées malgré une présence ennemie légère et qui manque de variations (trois vaisseaux différents c’est peu). Mais ces phases ne rament pas ! Oui j’en suis à me réjouir de la base… Je vais m’arrêter là sur l’aspect graphique, je pourrai continuer sur des lignes et des lignes en vous parlant des bugs de collision, du problème de proportion car au final je n’ai pas eu l’impression que Goldorak était un mécha énorme pour la simple et bonne raison que les décors ne sont pas assez mis en valeur. J’avais l’impression de diriger un bonhomme qui se balade en nature mais pas un robot aussi grand qu’un immeuble. J’arrête d e tirer sur l’ambulance surtout que les vidéos avant la sortie du jeu étaient révélatrices de la qualité de Goldorak – Le Festin des Loups. Voyons s’il se rattrape avec son contenu.

Un jeu “fan service”

Goldorak – Le Festin des Loups est un pur jeu fan service. Je m’en suis aperçu de suite par la mise en lumière du mecha ! Il n’y en a quasiment que pour lui ! D’ailleurs les scènes d’éjection/arrimage du robot et de déploiement de la soucoupe font parti des scènes les plus travaillées. Ensuite, l’histoire du jeu est celle du tout début de l’animé ce qui laisse supposer que le jeu est le premier d’une longue série (tout dépend de l’accueil du jeu et à ce jour je dirai que ce n’est pas gagné). Le jeu nous propose de suivre les 7 premiers épisodes de l’animé qui en compte 74, on touche donc que l’intro de l’animé (le Festin des Loups est le titre du 7ème épisode). L’éditeur a demandé à ce que l’on ne parle pas du scénario afin de ne pas spoiler ne serait-ce que le tutoriel.

Goldorak – Le Festin des Loups prend d’ailleurs quelques libertés au niveau de l’histoire originale. Je dis liberté mais est-ce vraiment le cas sachant qu’entre les versions française et japonaise de l’animé il y a des différences qui ne sont pas anodines. Par exemple, l’origine de Goldorak est discutée. En France c’est une réalisation des savants de Stykadès (on se demande comment ils auraient fait vu l’avance de technologies) alors que dans la version japonaise, Goldorak résulte de la technologie du peuple d’Actarus qui a été pillée par les Végas (ce sont les méchants pour ce qui ne sont pas au fait). Le jeu simplifie certains détails du jeu (et j’en ferai de même avec le test). La relation Actarus/Alcor est mise de côté alors qu’ils sont concurrents puis “frère”. C’est dommage car de base, l’animé est très simple et s’embarrasse pas de détails. Au final, il faut environ 6 heures pour finir le jeu alors qu’au niveau de l’histoire il ne représente que 7 épisodes de 20 minutes…

Bon donc pour le scénario, je me contenterai de dire que l’on incarne Actarus (et parfois Alcor, les deux se considèrent comme des frères) et que l’on va défendre la Terre de l’invasion d’extraterrestre, les Végas, en pilotant Goldorak. Très vite le jeu met en place tous les protagonistes que ce soit les méchants ou les gentils que l’on côtoie dans la base. On pourrait reprocher l’absence de background des PNJ sauf que dans l’animé ils ne sont pas plus développés que cela et, encore une fois, le jeu est consacré aux 7 premiers épisodes de l’animé. Je vous invite à aller les regarder et vous verrez que les gars de chez Enroad ont mis 95% du contenu original ! Oui Goldorak est extrêmement simple et, à moins d’inventer, les développeurs ne pouvaient pas nous proposer une histoire plus fournie avec des personnages plus travaillés. Les fans de la licence seront ravis de voir que l’œuvre est respectée et quasiment intégralement reprise.

Un gameplay qui tourne en boucle

Goldorak – Le Festin des Loups est un jeu d’action en mode semi ouvert. Concrètement, on va être largué dans une zone en mode Goldorak. On peut se déplacer librement dans les zones et le but va être de remplir les missions proposées pour faire venir un Golgoth synonyme de combat de boss et on passe à la zone suivante. Dans chaque zone, on peut collecter quelques éléments et faire les rares missions secondaires pour peu qu’on les trouve. J’ai eu un petit soucis avec la navigation. Le jeu ne propose aucune carte détaillée des zones. Il faut se déplacer et fouiller le moindre pixel de la zone pour activer une mission secondaire ou trouver les collectibles. Le problème est surtout pour les points de méditation qui ne sont indiqués par rien si ce n’est une flèche rouge lorsque l’on se trouve à côté, limité collé au point… J’ai terminé le jeu et j’avoue ne pas faire le 100% à cause de deux putain de points de méditation et j’en ai marre de retourner la zone dans tous les sens…

Le problème est que les zones manquent cruellement de vie et de points d’intérêt. On croise quelques mobs que l’on est pas obligé de combattre et c’est tout ! Franchement, il n’y a aucune interaction avec le décor en dehors des missions principales. Les quelques missions secondaires sont toujours les mêmes : détruire les canons Végas, détruire les bases Végas ou détruire les foreuses Végas… Que ce soit pour les missions secondaires ou principales, le fonctionnement est toujours le même : on se rend dans un lieu, on fait face à des vagues d’ennemis qui se font plus nombreux et plus forts et basta ! Vous pouvez vous en apercevoir j’emploie souvent le terme “même” ce qui signifie bien évidemment que le jeu est répétitif.

Est ce que les combats viennent ajouter un peu de peps à l’ensemble ? Malheureusement je dirai pas vraiment… Pourtant les développeurs ont bien fait dans le fan service et on retrouve tous les pouvoirs iconiques de Goldorak. Chaque pouvoir a une utilité bien précise et il est possible de faire des combos, le problème c’est que c’est limité. On retrouve le fulguropoint et les clavicogyre pour la distance, l’astérohache et les poings du mécha pour le corps à corps, le rétrolaser (trèèèèès utile) qui permet de figer les ennemis et la Cornofulgure qui sert à finir les boss ou à tuer plusieurs mobs d’un coup. A l’exception de la cornofulgure toutes les capacités sont disponibles dès le début du jeu. Le problème c’est que le bestiaire est limité et du coup on se contente de marteler X avec parfois Y… C’est lourd.

Pour certains ennemis, les développeurs nous obligent à faire une série de coups particuliers. C’est une bonne idée pour essayer de rendre le jeu plus difficile mais cela reste trop peu à mon goût. D’ailleurs en parlant de difficulté, le jeu reste très simple y compris sur la fin (que j’ai trouvé plus facile que le début mais c’est un détail). Pour ce qui est des combats de boss, ils sont eux aussi très simples ! J’ai trouvé dans l’ensemble que les ennemis manquaient cruellement d’agressivité même lorsque l’on s’arrête de bouger, ils tournent autour sans attaquer. Les boss ont des paterns limités, visibles et donc faciles à anticiper. Encore une fois, on est dans le fan service et il ne faudrait pas qu’une petite difficulté vienne perturber le plaisir du fan.

Goldorak – Le Festin des Loups nous propose d’améliorer notre mécha et de débloquer quelques nouvelles compétences. Ce n’est rien de transcendant mais ça a le mérite d’exister. Outre le déblocage de la cornofulgure, je vous conseille fortement de débloquer la contre attaque qui permet après une esquive parfaite de lâcher l’attaque pulvonium (rayons laser qui fait énormément de dégât) et le coup final qui permet de tuer en un coup les petits ennemis. Ces deux compétences vont permettre de raccourcis les combats qui ont tendance à tirer en longueur en plus de leur répétitivité.

Il n’y a pas que du combat dans Goldorak – Le Festin des Loups. Il y a aussi des phases de dialogues très ennuyeuses au ranch du bouleau blanc et à la base. Je ne comprends pas pourquoi les développeurs se sont fait chier à modéliser ces zones avec plus de détails que dans le reste du jeu alors qu’il n’y a rien à y faire ! Il y a surtout des phases de shmup avant ou après la zone à explorer. C’est d’ailleurs toujours le cas ce qui crée une routine à un jeu qui s’en serait bien passé. Ces phases sont sympas mais encore une fois j’ai du mal à percevoir le but. Il suffit de passer le scrolling et basta. Pas d’objectifs de destruction rien ! Je vous assure j’ai fait une phase sans tirer un seul laser à ça passe ! Le seul but est de survivre ce qui n’est pas dur vu que le jeu est très généreux pour renouveler notre santé !

Si tu veux acheter le jeu (le Piwi ne prend aucune commission car non actionnaire chez Microsoft ni Sony ni Microids !) ICI PS5 / PS4 ou ICI XBOX SERIES X / XBOX ONE.

Le test a été réalisé avec une version presse digitale Xbox offerte par Microids (Merci Maxime !).