Vous commencez à me connaître, il suffit de me dire “speedrun” pour que je me transforme en adolescente pré pubère devant Bruno Mars… Ça tombe bien le dernier jeu édite par PQube (encore) et développé par Warpfish se décrit justement comme un jeu de plateforme à destination des speedruners. Intéressant sur le papier, voyons voir le rendu final dans ce test vitesse V.
Un développeur fou
Dans Razed, vous incarnez le héro d’un jeu que le développeur souhaite détruire (d’où le titre…) car il le trouve mauvais. Va donc s’ensuivre une course poursuite épique entre vous et le développeur au travers de 6 mondes composés chacun de 10 niveaux (dont un étant une course contre le boss aka le développeur). Heureusement pour vous aider mais également pour vous pourrir dans votre quête à survivre, vous pourrez compter sur vos deux chaussures lefty et righty. Pourquoi je vous dis “pour vous aider mais également pour vous pourrir”? Tout simplement car vos chaussures ont leur caractère… Righty a bien compris qu’il faut vite se barrer de là pour rester en vie alors que Lefty, elle veut tout faire exploser et vous y compris !
Cette dualité dans les chaussures justifie le gameplay du jeu. Le jeu est en fait un dye and retry (miam) dans lequel vous devez seulement (au départ) arriver au bout du niveau en vie en franchissant les obstacles qui vous seront proposés et ce le plus vite possible. Mais il y a un MAIS…

Un gameplay simple mais diablement efficace
Un bouton pour courir et un bouton pour sauter voilà vos attributs en début de jeu. Bien évidemment au fil des niveaux vous allez gagner d’autres capacités absolument nécessaires pour franchir les nouvelles difficultés : boost, drift téléportation, wall run… Rien n’a été oublié pour permettre au joueur d’aller toujours plus vite car c’est là le but du jeu. Sauf que… Lefty veut tout faire exploser et ça passe par vous. Vous avez donc une jauge qui se vide petit à petit en fonction de l’utilisation de vos capacités si elle tombe à zéro : boum : game over… Vos capacités peuvent bien sûr être améliorée via des jetons pouvant être collectés dans les niveaux mais parfois au prix d’un doigté exceptionnel…

Si le jeu est un dye and retry, il se distingue cependant des classiques du genre par un élément de gameplay propre. Prenons Super Meat Boy (qui pour moi est LE dye and retry à faire), vous pouvez vous permettre parfois de prendre votre temps, de vous arrêter au milieu du niveau pour analyser la situation ou d’avancer avec prudence. Cela est impossible dans Razed car si vous vous arrêtez votre jauge se vide vitesse V et… BOUM (oui encore). Le jeu en devient donc difficile car il est difficile de prendre connaissance d’un niveau et de ses difficultés en sprintant… Ce serait pour moi un point négatif du jeu. Les premiers niveaux sont d’une simplicité déconcertante afin de vous permettre de vous familiariser avec les principes du jeu, la difficulté est corsée dès le deuxième monde. Il aurait été intéressant d’ajouter une fonctionnalité permettant aux joueurs de prévisualiser le parcours un peu à la manière d’un jeu de course car je vous assure qu’au fil de votre progression, les niveaux sont de plus en plus complexes et comportent de plus en plus d’éléments que vous n’aurez peut être pas tous vu au premier run.

De toute façon, on comprend très vite qu’il faudra refaire certains niveaux si l’on veut espérer avoir un classement A (ou S pour les dieux du stick). En effet certains niveaux nous montrent clairement qu’il existe plusieurs chemins, le problème est qu’ils nécessitent des capacités que vous n’aurez pas encore débloqué… Je le répète le jeu est difficile et rien que pour avoir un A sur un premier run, il faut les avoir bien accrochées !
Après ce screen appelez moi Dieu ça suffira
Une réalisation minimaliste
On ne va pas le cacher, la réalisation de Razed s’en tient au minimum. Doit on le reprocher aux développeurs ? A mon sens non car cette réalisation explique le concept du jeu. Pour rappel, il s’agit d’un développeur mécontent qui veut donc détruire son jeu. Au départ les niveaux sont réellement vides mais il y a une évolution graphique au fil des niveaux avec des éléments de décors en sus ou encore de nouveau piège. Le jeu l’explique très bien via son histoire. Les premiers mondes correspondent au début de carrière du développeur, ils sont donc peu travaillés mais ensuite le développeur a acquis de l’expérience (et du talent ?) ce qui fait que les niveaux sont plus travaillés. Ainsi la réalisation est bien justifiée par l’histoire du jeu.
Il faudra cependant que les joueurs soient fans des couleurs “flashy” et du low pixel. Pour ma part, j’accroche pas forcément avec ces couleurs (le monde 2 a été une torture visuelle), j’aurai également apprécié un peu plus de décors en fond quitte à rester dans le low poly. Là cela me rappelle le fameux “fog” ou brouillard présent sur certains jeux N 64 d’époque. Cette technique permettait à la console de tenir le rythme d’affichage en masquant volontairement le décor de fond par un brouillard pour la soulager (vous ne me croyez pas ? allez voir Zelda OOT car oui même les plus grands jeux devaient recourir à cette technique à l’époque). Bon aujourd’hui sur une Xbox One X, je pense qu’il n’y aurait eu aucun problème à ajouter quelques éléments que ce soit.

Niveau sonore, les musiques sont bien pêchues et poussent donc le joueur à aller vite très vite même. En revanche je trouve dommage qu’il n’y ait pas une alternance lorsque le joueur meurt en boucle sur un niveau, car les niveaux étant très courts vous vous retrouvez à écouter les 10 premières notes en boucle ce qui peut vite taper sur le système. Pour éviter les crises de nerfs dans ce genre, il faut appréhender Razed comme un jeu occasionnel au quotidien.
Un jeu du quotidien
WARNING WARNING : ce que je vais écrire n’est pas une insulte envers Razed, je m’explique… Razed n’est pas le genre de jeu sur lequel on se pose pendant deux trois heures d’affilée à moins d’avoir un mental d’acier ou de se préparer à des épreuves de tortures. Le jeu est un dye and retry exigeant et difficile dans lequel on se retrouve vite à faire mourir en boucle toutes les 5 secondes (non je n”exagère pas) et du coup on peut vite péter un câble. C’est en ça que je dirai que Razed est un jeu du quotidien auquel on joue de manière ponctuelle et occasionnelle. Le genre de jeu auquel on joue 5-10 minutes en allumant ou en éteignant sa console. Et attention c’est là qu’arrive l’insulte, c’est typiquement le genre de jeu que je verrai bien sur mon téléphone (ah sacrilège il a osé dire que le jeu irait bien sur téléphone donc le jeu est mauvais). Alors pour moi il existe d’excellent jeu IOS ou Android qui procurent plus de plaisir que certains AAA console.
Mais oui, Razed on peut y jouer quand on attend le bus, dans une salle d’attente en clair dès que l’on a 5 minutes à tuer. Dans ce contexte, le jeu peut devenir extrêmement addictif (allez en parler aux fans de Candy Crush…). Franchement je me vois bien tenter de faire un run entre deux rendez-vous où à la pause : c’est le jeu parfait ! D’ailleurs ce n’est pas pour rien que beaucoup de jeux dans le genre soient sur téléphone portable. Après je me doute que le porter sur téléphone aurait conduit à des coupes en terme de gameplay ou d’affichage mais si les développeurs veulent faire un tel portage, ce n’est pas une idée à exclure pour moi.
Positif
- un gameplay génial et bien pensé
- enfin un vrai speedrun
- Une bonne durée de vie
Négatif
- Difficulté très (trop) élevée
- Une réalisation minimaliste
Satisfaction du Piwi 87 %
Si tu veux acheter le jeu (le Piwi ne prend aucune commission car non actionnaire chez Microsoft ni Warpfish Games ni PQube Limited ) ICI
Informations générales :
- Date de sortie : 14 septembre 2018
- Editeur : PQube Limited
- Développeur : Warpfish Games
- Catégorie : Jeux de plateforme
- Prix : 11,99 €
- Classification : PEGI 3