Décidément, ce début d’année 2019 est très prolifique en jeux qui se révèlent très bons et surtout qui sont variés. Après les zombies de Resident Evil 2 Remake, la magie de Disney, la survie de Metro Exodus, le retro d’Onimusha on s’attaque aujourd’hui à la dernière super production estampillée Electronic Arts et réalisée par Bioware. ll y a des jeux qui, dès leur annonce, vous laissent perplexe voir même réticent. Je classe Anthem dans cette catégorie. Un système calqué sur le concept de Destiny que l’on double d’un univers si-fi… Je ne sais pas pourquoi mais je me sentais pas chaud chaud. Une bêta mi figue mi raisin plus tard et voici venue l’heure du test ! EA va-t-il encore nous gratifier d’une petite pépite ? Le titre donne un petit indice…
Bienvenue à Fort Tarsis !
Vous êtes directement jeté au milieu de l’action ! En plein Maestrom (comprendre le cataclysme qui va bouleverser le monde et votre place dans la société en votre qualité de freelancer), vous luttez en vain contre des titans jsuqu’à un écran noir. Vous reprenez alors le contrôle votre freelancer après avoir choisi le javelin de la classe de votre choix. Ce choix est important et on peut déplorer le fait de ne pas pouvoir jouer les différentes classes avant de faire votre choix. D’autant que vous ne débloquerez votre prochain javelin que bien plus tard, niveau 8, 16 et 24 de mémoire sachant que le niveau max est 30. Et vous partez directement pour votre première mission. On constate d’emblée que le matchmaking est efficace puisque les partenaires sont très vite trouvés. Une fois la mission terminée vous arrivez enfin à Fort Tarsis qui est en fait le hub central du jeu qui regroupe… tout! Si au départ la ville est limitée, très rapidement vous avez accès aux nouvelles parties et donc à de nouveaux PNJ qui vous donnent notamment des quêtes secondaires mais ça on en parlera plus tard en détails…
Vous trouverez également tout le nécessaire au jeu. Tout d’abord la forge qui vous permet de personnaliser votre javelin. En bon J-RPG vous avez le choix. Vous avez la possibilité de porter deux armes différentes, un équipement explosif, un lanceur d’assaut qui en fait votre ultime, un équipement de soutien et enfin des composants (jusqu’à 6 emplacements qui se débloquent en fonction de votre niveau) qui vous octroient des bonus divers et variés de manière permanente à l’instar des anneaux de Diablo. Tous ces équipements et armes sont du loot à trouver via vos expéditions libres ou via les quêtes et autres forteresses. Sur ce point on peut trouver dommage qu’il faille attendre de monter à très haut niveau pour enfin obtenir des armes “sympathiques” et le même constat peut être fait pour les équipements… Votre javelin est également personnalisable esthétiquement parlant sauf que les skins sont majoritairement payant et ceux qui sont gratuits laissent à désirer. Il faut bien maintenir un système de micro-transactions quelque part…
A côté et en vrac, on retrouve également, la baie de lancement qui est une sorte de salon d’attente multijoueur dans lequel vous retrouvez la forge, les boutiques de marchands qui vous permettent d’acquérir divers objets et les contrats de faction. L’idée est pas mal sauf que les PNJ ne sont pas présents hors ils sont, un peu, le contenu scénaristique du jeu en plus de vous donner des missions secondaires et tout simplement principales ! Du coup on aura tendance à éviter cette baie de lancement qui ne donne qu’un temps de chargement supplémentaire alors que le jeu en présente déjà un peu trop à mon goût en raison de sa construction (je tease le sujet patiente petit padawan !).
Revenons à nos moutons et à Fort Tarsis, on retrouve donc les éternels marchands que comporte tout RPG qui se respecte. Il y a également les factions qui composent Fort Tarsis et qui vous donne des contrats de faction vous permettant de monter votre niveau de réputation dans la faction et ainsi débloquer des bonus notamment chez les marchands. Le jeu tente de donner une certaine importance à ces factions dans le cadre du scénario principal puisque les différentes missions proposées vous permettront de vous rapprocher avec un membre de ses factions. On a les archanistes qui sont en fait les seuls à pouvoir comprendre les pouvoirs de l’Hymne de la création ou plus simplement la force qui fout le bordel dans votre monde. Les sentinelles qui protègent Fort Tarsis mais qui, dès que ça chauffe trop, appellent les “héros” et donc vous, les freelancers. Je dis que le jeu tente de leur donner de l’importance car je trouve que bien que le monde créé par Bioware soit vraiment magnifique et constitue une excellente base de travail, niveau scénaristique, narration et immersion il faudra repasser en particulier à cause d’une sensation de lourdeur présente dans à peu près tous les aspects du jeu…



Cette lourdeur est caractéristique de Fort Tarsis. Au delà d’un scénario qui tient sur un post-it, le jeu tente d’étoffer son contenu scénaristique (ou plutôt de masquer l’absence de scénario) en ajoutant des interactions avec les PNJ. C’est souvent par eux que l’on en apprend plus sur Bastion et ses tenants et aboutissants. Chaque conversation vous donne également le choix entre différentes réponses possibles qui modifient donc le dialogue. Sauf que… Les réponses ne modifient en rien l’aventure à l’inverse d’un Metro dans lequel vos actions influent sur la suite. Mais surtout, beaucoup de ces dialogues sont souvent inutiles mais “sait-on jamais”… Ajoutez à cela le fait que les PNJ sont disséminés partout dans Fort Tarsis et que votre personnage se déplace aussi vite qu’un cul de jatte ce qui pourrait expliquer le fait qu’il est besoin d’un javelin pour se battre (petite b***). Au final cela devient vite fatiguant de se fader tout Fort Tarsis pour se taper la même blague que celle de Gégé faite à la machine à café ce matin… Mais comme les PNJ vous donne également vos quêtes secondaires et bien oui vous vous faderez tous les dialogues du jeu… Et de toute façon à chaque fin de mission, vous devrez revenir à Fort Tarsis… Le scénario simpliste et le nombre excessif de dialogues empêche de s’attacher aux personnages et plus généralement d’accrocher à un scénar dont on voit venir l’issue après quelques missions.









Entre action nerveuse et exploration anecdotique
Le but du jeu n’étant pas de rester à Fort Tarsis, vous allez vite partir en expédition. Avant chaque expédition, un passage à la Forge s’impose pour vérifier si son équipement est adapté : premier temps de chargement. On lance ensuite la mission : deuxième temps de chargement. Vous vous retrouvez donc sur le “balcon” de Fort Tarsis et une balise indique votre objectif. C’est parti pour le vol qu’il faut jauger car votre javelin chauffe, il faut donc le refroidir via les cascades ou alors se poser et attendre. Le monde proposé est très attrayant et donne envie d’être exploré sauf que les détours sont interdits. En effet si vous prenez le temps de vous arrêter, le jeu vous ordonnera de regagner la mission sous peine d’être téléporté près de vos comparses et ainsi manger un nouveau temps de chargement bonus. Pour explorer il faudra faire de l’exploration libre et donc le faire avec trois potes car en solo ou avec des mecs randoms certaines actions dans le monde se révèlent quasi impossible : rageant ! Du coup pour les missions, on se contente d’aller du balcon jusqu’au point de mission sans prendre un coca en chemin. L’exploration devient alors secondaire et on se demande alors pourquoi ne pas directement nous téléporter sur le lieu de la mission via une cinématique ou une animation bref !
On arrive enfin sur le lieux de la mission. Après un petit dialogue qui vous explique le but de votre présence, arrivent les ennemis et c’est parti pour dézinguer tout ce qui se dresse sur votre chemin. Et bon Dieu que c’est bon ! Le personnage répond au doigt et à l’œil mais il vous faudra quand même un temps d’adaptation pour gérer les capacités de votre javelin. Pour ma part étant très FPS classique et n’ayant que très peu joué à la saga Destiny (et oui je le confesse mais j’ai pas forcément le temps pour tout et il faut faire des choix dans la vie, c’était la minute philosophie et quotidien du Piwi dont tout le monde se fout!), j’ai un petit peu galérer à appréhender la dimension verticale du jeu. En effet votre javelin ayant la capacité de voler et de faire du stationnaire, ces deux capacités sont vitales surtout lorsque l’on progresse dans le jeu et que l’on se retrouve face à des titans ou des éxécuteurs (sorte de gros tas avec un bouclier qui a la fâcheuse tendance à bloquer tout vos tirs ! Ce qui est réussi par les développeurs ce sont les différentes classes de javelin proposées qui, chacune par leur style, “oblige” le joueur à repenser son gameplay. De toute façon soit vous vous adaptez et j’ai envie de dire “tout roule ma couille” soit vous êtes têtu comme une mule (pour rester poli…) et là je vous souhaite bon courage pour réussir les forteresses ! Dans tous les cas le jeu se révèle incroyablement nerveux.
Par sécurité, j’ai commencé par le javelin commando, un classique ou plutôt une valeur sûre. Comme on dit, tout ce que l’on ignore ne peut pas nous faire de mal, donc j’étais comme un fou fou avec mon commando qui peut utiliser son “petit” lance missile ! Et puis j’ai découvert le colosse : whaaatttt ! Ce javelin est un monstre ! C’était purement jouissif ! Le changement de javelin permet surtout de se rendre compte de l’aspect coopératif du gameplay.
Les gars de Bioware ont bien insisté sur l’aspect social du jeu, on s’en rend compte tout de suite avec l’obligation de jouer avec trois autres humains… Sauf que les javelins en plus de leurs capacités d’assaut ont la possibilité d’octroyer des bonus à leurs coéquipiers. Mais, car il y a toujours un mais, d’une part c’est difficile de s’entendre entre coéquipiers en raison des dialogues quasi permanents du jeu et d’autre part, et c’est plus problématique, le jeu est très simple ! Si vous ne jouez pas en mode difficile minimum c’est à une main que vous pouvez finir le jeu ! Plus sérieusement à l’exception des forteresses, sortent de rush à la Diablo (j’ai pas trouvé d’exemples plus proche) le jeu ne présente que très peu de difficultés (ou alors je suis un PGM mais non je ne mise pas sur cette hypothèse…). On se rend très vite compte que l’on a très peu de pression et que la marge de sécurité est très large sauf si, une nouvelle fois, vous jouez avec des randoms qui se touchent la nouille…



Vous terminez donc les missions sans grand mal et là hop téléportation ! Vous vous souvenez lorsque je disais que l’exploration devenait secondaire et que, dans ce cadre, mieux valait une téléportation et bien ils l’ont fait ! Moi qui disait ça pour déconner… Du coup nouveau temps de chargement, puis on a droit à un bilan de fin de mission ô combien inutile, et vous avez le choix entre forge ou Fort Taris ou la baie de l’inutilité de lancement. On part donc pour la forge afin de faire le tri dans notre loot ce qui fait un temps de chargement puis dans Fort Taris puisqu’il faut dialoguer avec le PNJ pour la mission suivante et donc nouveau temps de chargement. Ouf vous pouvez repartir pour une nouvelle mission et ainsi avoir droit… à un nouveau temps de chargement… Si on comptabilise ça nous fait 5 temps de chargement pour une mission et je ne vous parle pas des dialogues à faire avec les PNJ si vous ne voulez rien manquer… J’ai trouvé tous ces temps de chargement un peu lourdingues et je n’ai pas pu m’empêcher à cette blague quand j’étais gosse avec le fameux loading qui me rendait loading de toi, je m’égare… On a donc plus l’impression d’attendre que de jouer ce qui est bizarre pour un jeu d’action et je ne reviendrai pas sur le problème de se taper tous les PNJ éparpillés dans Fort Tarsis alors que vous êtes unijambiste (ah beh si j’y reviens finalement…).



Une nouvelle fois c’est l’ambivalence d’Anthem, d’un côté on a des reproches à faire mais d’un autre on y trouve notre compte ! On s’énerve à attendre et avoir l’impression de perdre notre temps pour, 5 minutes après, être comme un dingue à faire face à des hordes de sbires.



Un contenu magnifique mais répétitif…
Les vidéos parlaient d’elle même, le jeu s’annonçait beau et il l’est ! Les décors sont vraiment réalisés avec soin avec le soucis du détail. Surtout que les environnements proposés s’annoncent variés et empruntent beaucoup à l’univers si-fi avec Star wars en première ligne. Le mélange méca-environnement organique est réussi et votre javelin va parfois faire tâche dans le décor qui paraît “fragile”. Les cinématiques quant à elles claquent leur grand-mère ! Niveau ambiance sonore, on est servi et peut être même un peu trop… Si les armes et autres effets sonores liés au combat respectent une certaine mesure je n’en dirai pas autant concernant les dialogues ! J’ai eu l’impression que les personnages parlaient en continu ! Du coup on passe son temps à les écouter vu qu’une partie de l’histoire passe par là. Pour un jeu qui mise sur le social et la coopération ça la fout mal pour les joueurs de pas pouvoir se parler tranquillement…









Pour ce qui est de la durée de vie, on est face à un jeu conséquent pour peu que l’on arrive à passer outre la répétitivité excessive des missions… Au bout de quelques heures de jeu j’ai eu l’impression de me trouver face à un The Division bis dans un nouvel univers… Les missions sont toutes les mêmes : soit vous défendez un objectif, soit vous cherchez un objet et devez tout dézinguer en route… On enchaîne donc les missions, les contrats d’agents et autres quêtes secondaires avec une certaine monotonie. Heureusement que les forteresses viennent casser la routine avec une difficulté élevée et un challenge intéressant mais ! Le but de faire des quêtes à au niveau c’est de récupérer du bon loot : le jeu doit en valoir la chandelle. Dans Anthem le loot est pas forcément exceptionnel et parfois passer plus d’une heure sur un objectif vous rapportera autant que certaines forteresses plus courtes… Il y a toujours la difficulté extrême mais dans ce cas, je vous recommande de trouver trois potes et accessoirement qui n’ont pas les doigts dans le pâté !
C’est vraiment dommage ce manque de contenu car une nouvelle fois la base est excellente et on se demande pourquoi les gars de Bioware n’ont pas poussé la chose notamment en rendant Bastion plus sexy et plus les attirants pour que les joueurs aient l’envie de l’explorer en long en large et en travers. Certes l’exploration libre est sympathique mais on s’aperçoit alors que le monde est pas si vaste que ça et surtout est relativement vide en termes d’interactions qu’il propose même si ces dernières vont être plus présentes au fil de votre progression. On a, en fait, l’impression que beaucoup de choses sont initiées mais ne sont pas développées comme elles devraient l’être. Le bestiaire en est un bel exemple puisque celui ci est extrêmement limité… En plus d’avoir des missions répétitives, les ennemis vont l’être également… C’est vraiment rageant mais une nouvelle fois, on se contente de tabasser ce qui se présente à nous avec joie aux commandes de notre javelin.
On va tenter de se rassurer pour la suite car une nouvelle fois, le gameplay est solide et la base est là. Bioware insiste et communique énormément sur le caractère évolutif du monde créé avec les actes qui vont fleurir tout au long de cette année. Le premier commence d’ailleurs en mars 2019. A ce sujet, les développeurs précisent même que le jeu en lui même avec son histoire principale n’est en fait qu’une introduction à ces actes qui doivent apporter beaucoup de background au jeu. Ces actes donneront accès à de nouvelles zones, de nouvelles missions et donc de nouvelles interactions avec les PNJ (génial il ne fallait pas !)… Les actes se terminent d’ailleurs en cataclysme qui modifient totalement l’environnement pour une durée limitée. Croisons donc les doigts pour que cette option apporte du sang neuf à un univers encore sous exploité.
Conclusion
Quelles sensations bizarres que procurent cet Anthem ! On est totalement emballé par l’aventure proposée, son univers et son concept. En revanche, le monde proposé n’arrive pas à masquer le manque de scénario et la lenteur de la narration. Le gameplay est soigné et les phases d’action sont toujours plaisantes à jouer. Cependant Anthem présente le défaut du genre à savoir une répétitivité excessive. A l’instar de The Division, ce sont les mêmes types de missions qui vous sont proposées avec les mêmes types d’ennemis tout ça dans le but d’avoir le meilleur équipement possible. L’aspect 100% coopératif apporte toutefois plus de contenu que les jeux précités. On a toujours du plaisir à tenter une forteresse ou un contrat légendaire avec une bonne équipe. Si le jeu se révèle répétitif et sous exploité, il a quand même un goût de “reviens y” et on peut espérer que l’univers s’étoffe avec “les actes” devant faire évoluer le monde dans lequel nous jouons…
Positif
- Une réalisation magnifique
- Un gameplay solide et jouissif
- Le concept intéressant
- Des gunfights nerveux
Négatif
- Répétitif
- Un univers sous exploité
- Trop facile jusqu’en mode extrême
- On attend les DLC…
Satisfaction du Piwi 80 %
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Informations générales :
- Date de sortie : 22 février 2019
- Editeur :Electronic Arts
- Développeur :BioWare
- Catégorie : FPS / Action
- Prix : 69,99 €
- Classification : PEGI 16
One thought on “Test Anthem : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout ?”