Test Eastward, une aventure surprenante et exceptionnelle !

Test Eastward, une aventure surprenante et exceptionnelle !

Temps de lecture : 10 minutes

Eastward a débarqué sans crier gare, un peu sorti de nulle part. Genre la sortie du jeu sur Switch et PC a été annoncée le 12 août pour le 16 septembre, on est d’accord pour dire que niveau communication on est au strict minimum. Le jeu est développé par Pixpil et édité par Chucklefish. Comme cela est la mode, Pixpil est un studio chinois qui propose donc enfin ses jeux à l’occident (je dis que c’est à la mode car dans la même veine je vous proposerai le test de F.I.S.T. issu également d’un studio chinois). On est quand même face à un petit studio composé de trois personnes qui ont créé leur moteur graphique (celui-là même qui est utilisé pour le jeu). Pas de doute donc, on plonge dans l’univers des jeux indé. Même si j’ai été pris au dépourvu un peu comme une cigale face à la bise j’ai été charmé par les visuels du jeu, tout en pixel art très léché et détaillé. Je ne pouvais donc passer à côté et après une aventure que je ne pensais pas aussi fournie, je peux vous proposer mon test !

J’aime les jeux accueillants

L’orpheline et le muet

Eastward brille par son scénario qui est constitué d’une foultitude de dialogues, un peu trop à mon goût, et qui apportent un background non négligeable au jeu. On incarne deux personnages Sam, une fillette sans famille a priori et qui a été trouvé par John, un barbu muet et bon cuistot selon Sam. Les personnages ont un lien fort bien qu’au départ, le jeu semble dire qu’ils ne se connaissent pas depuis longtemps. John est la force brute ou plutôt ce que l’on appelle « un gros nounours » une masse qui a un cœur comme un caramel mou. Sam semble fragile mais elles développent très vite des compétences magiques et surtout semble avoir un double maléfique qui n’apparait qu’à elle et qui semble poursuivre la destruction de l’humanité. L’histoire commence sur l’île de cotcotville qui est une ville souterraine tout simplement car l’humanité a été ravagée par un miasme qui s’est répandu à la surface donc le seul moyen de survivre et de rester sous terre mais tout cela n’est qu’apparences…

Sous terre ce n’est pas la fête !

Après quelques péripéties, nos héros se voient exclus de la ville par le maire qui la dirige. En gros, ils attirent les ennuis et se voient donc renvoyés à la surface par un train. Ils croient leur dernière heure arrivée sauf que pô du tout ! Il y a une vie à l’extérieur tout ce qui a de plus normal et de plus sympathique que la vie sous terre. Problème : le miasme est de retour et qu’il va donc falloir entamer une fuite vers l’avant. Tout ce que je viens de raconter tient dans l’intro (j’ai un poil débordé…) c’est vous dire la richesse du scénario qui comporte pas mal de révélations et de twists ! A chaque fois que vous allez débarquer dans un nouveau lieu vous allez rencontrer un grand nombre de PNJ. Bien que certains ne soient là que pour faire jolis, d’autres ont une histoire à raconter, histoire qui tient sur la longueur et parfois la rupture peut nous paraître brutale. Comme je l’ai dit au départ, l’histoire passe exclusivement par les dialogues. Les rares cut scene qu’Eastward propose sont des animations visuelles avec seulement une mélodie en fond. Le problème est que les dialogues sont nombreux et longs. Certes on trouve beaucoup d’humour et bien écrits pour un jeu intégralement traduit en français mais ils hachent trop le jeu à mon gout. Heureusement que passé le premier tiers du jeu, ils sont moins présents mais quand même, il faut s’accrocher sur les premières heures de jeu et bien s’accrocher car la suite vaut vraiment le détour !

Que fait cette baleine ici ???
Le miasme fait du dégât !

Un bel hommage aux jeux d’antan

Le jeu est en pixel art et c’est vraiment très réussi ! Moi qui suis fan de rétro, le jeu m’a rappelé ce qui se faisait sous Snes. La DA m’a d’ailleurs rappelé un Secret Of Mana que ce soit dans les environnements proposés, les sprites des personnages. C’est du pixel art de très haut niveau ! Les décors que l’on va traverser sont variés : du mignon petit village à la ville néopunk, de la grotte sombre à la forêt sauvage, des plages, des sites industriels et futuristes tout les classiques y passent et à chaque fois j’ai été séduit par le rendu final. C’est un réel plaisir de se balader dans le monde d’Eastward. Je vais peut être reprocher un manque de lisibilité sur certains tableaux qui peuvent nous faire passer à côté de pièces ou de trésors pourtant facile à trouver. J’ai eu l’impression que pour l’aspect graphique, les développeurs ont emprunté pas mal d’éléments de grands classiques. La vie de nos héros est représentée par des cœurs qui rappellent la licence Zelda et cerise sur le gâteau, leur nombre augmente à la fin de ce que l’on pourrait appeler Donjon ou lorsque l’on trouve 4 orbes de vies trouvables en farfouillant dans les tableaux… La coïncidence est bizarre non ? Autre élément « piqué » à Zelda et plus précisément à BOTW, l’omniprésence de la cuisine pour récupérer de la vie ou se donner des buffs de défense, attaque ou endurance. C’est frappant mais c’est fait avec justesse et j’ai trouvé cela « mignon ».

Certains visuels sont très « Zelda »…

Mais il n’y a pas que la licence de Nintendo qui a été reprise. J’ai trouvé aussi que l’aspect sonore lorgnait vers la licence Final Fantasy sous l’ère Nes et Snes. On a des mélodies avec des notes très simples mais longues et qui changent sur les changements de situations exploration / combat avec une accélération de la musique façon Final Fantasy. En parlant de Final Fantasy, la dramatisation de certaines situation avec la place centrale du héro dans le dénouement de l’histoire et qui est appelé à un plus grand destin qu’il ignorait est une marque de fabrique de la série. Le gameplay m’a rappelé un peu Secret of Mana avec des combats en temps réel qui demandent de switcher entre nos deux personnages pour exploiter leurs capacités et magies propres via une simple pression sur une gâchette. Les développeurs ont donc pris des petits éléments dans ce qui se faisait de meilleur et l’ensemble reste cohérent. J’ai vraiment eu l’impression d’avoir un hommage à ces vieux jeux et ça été du coup un véritable plaisir pour moi. Les plus jeunes ne verront peut être pas les références mais ils ne seront pas gênés pour autant.

La réussite passe par la complémentarité

Le jeu est un action / aventure avec des combats en temps réel. On va diriger de manière simultanée Sam et John. On pourra les faire suivre, en diriger un seul pour laisser l’autre sur un bouton, il y aura des passages où ils seront séparés chacun sur un chemin et l’un devra permettre à l’autre de progresser en résolvant des énigmes ou en détruisant le décor. Chaque personnage a ses capacités. John se bat avec des poêles (ça remplace le couteau…), des fusils à pompes, des lances flammes, des bombes bref John peut tuer les vilaines créatures qui peuplent le monde d’Eastward. Sam est une magicienne qui peut paralyser les ennemis, faire disparaître les nuages de miasme et bien plus encore. Du coup les combats vont demander d’alterner entre les personnages pour venir à bout des ennemis. Il faudra généralement paralyser avec Sam pour tuer avec John ou écarter les nuages de miasme pendant que John se bat. Le jeu a l’air mignon mais il peut se révéler difficile. Si les premiers combats ne proposent aucun difficulté, très vite on tombe sur des ennemis plus retords dans leur patern et on comprend vite la nécessité de devoir se préparer de bons petits plats pour nous donner un avantage en combat en arène fermée. Car dans le monde extérieur, il est possible d’explorer sans se fader tous les monstres (comme un Zelda) en revanche dans les phases de donjon, on tombe sur des pièces qui sont verrouillées tant que l’on a pas nettoyer la zone, une nouvelle fois comme un Zelda. Les combats sont vraiment dynamiques et imposent de faire attention avec des petits ennemis qui poppent de partout et qui vous bouffe vos cœurs à une vitesse !

Les combats sont simples
Les phases de progression à deux sont bien construites
Les boss sont impressionnants
Les énigmes sont basiques mais arrivent à se renouveler

On a, entre les combats, des phases d’explorations qui sont très simplistes car malgré des environnements assez grands, une bonne partie n’est que décor et on passe son temps à suivre le chemin qui nous est imposé. J’ai trouvé le jeu un peu trop linéaire et très rapidement on se contente de suivre la balise qui nous indique l’objectif principal en évitant de parler aux PNJ qui nous indiquent le temps qu’il fait… C’est dommage surtout que finalement l’exploration apporte peu. On est très vite bloqué faute de ne pas avoir le bon pouvoir ou la bonne arme. Les récompenses sont également maigres puisqu’elles n’apportent que des fragments de coeur pardon des orbes de vie ou des pièces détachées que l’on peut dépenser aux marchands de la ville. Toutes les améliorations passent par les marchands que ce soient armes ou capacité du sac à dos et se révèlent assez maigres. On a également droit à un mini RPG fictif « Earthborn » qui propose de faire des combats au tour par tour avec une équipe à la Final Fantasy. Il y a un gros problème c’est qu’il n’est pas possible de revenir en arrière dans les menus exemple si vous allez dans le menu attaque mais que vous n’avez plus de points d’action, impossible de revenir dans le menu précédent il faut relancer le jeu !!! Malgré ses manques, le jeu propose un sacré contenu auquel je ne m’attendais pas : une grosse quinzaine d’heures c’est assez monstrueux !

Les phases de cuisine sont sympas
Le mini jeu…
qui bug… Je suis bloqué !

Conclusion

Je découvre petit à petit les jeux issus de studios chinois et la qualité est au rendez-vous ! Que ce soit le scénario, la DA, les graphismes, le gameplay c’est du très bon pour un jeu indé. Le style pixel art est loin de ce que propose un AAA mais lorsqu’il est bien fait comme dans Eastward, il n’a rien à envier aux grosses productions. Comme quoi, ça confirme que pour faire un bon jeu il ne faut pas forcément nous en mettre plein la vue avec des cinématiques et des effets de lumières à tour de bras à coup de Ray tracing, il suffit de bien penser son jeu et de s’employer à vouloir donner du plaisir aux joueurs avec un gameplay intelligent et une belle histoire à raconter.

Positif

  • Graphiquement exceptionnel
  • Une aventure longue et riche
  • Un gameplay intéressant et complet
  • Une grosse durée de vie

Négatif 

  • Des dialogues trop longs et trop nombreux
  • Linéaire

Satisfaction du Piwi 90 %

Si tu veux acheter le jeu (le Piwi ne prend aucune commission car non actionnaire chez Nintendo ni Chucklefish !) ICI SWITCH

  • Date de sortie : 16 septembre 2021
  • Editeur : Chucklefish
  • Développeur : Pixpil
  • Catégorie : Aventure / RPG
  • Prix : 24,99 €
  • Classification : PEGI 12

Le test a été réalisé avec une version presse digitale Nintendo Switch offerte par Warning Up (Merci Théo !).

2 thoughts on “Test Eastward, une aventure surprenante et exceptionnelle !

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